La voiture rebondissait sur les routes défoncés du Texas. Charlie regardait par la fenêtre les plaines verdoyantes, les forêts, les hautes montagnes et les rivières de son enfance.
Elle était arrivée il y a quatres heures à l'aéroport d'Austin à 29 miles de Wimberley, la ville ou elle avait vécu jusqu'à ses sept ans. Une petite ville située à une heure de route de San Antonio, à la jonction de la rivière Blanco et de la Cypress Creek, une imposante forêt. A ses côtés, son père, le shérif McGarreth, dodelinait de la tête sur du Etta James, une musique de blues que crachotait son vieux lecteur CD. Avec son épaisse moustache, sa veste à frange de cowboy, son stetson et ses santiag, il était exactement le même que dix ans auparavant.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Charlie au moment ou le refrain débuta et que son père se mit à chanter de sa voix de stentor. Son coeur se comprima dans un mélanges d'émotions contradictoire. La tristesse de quitter son quotidien de Londonnienne, ses amis de lycée et sa tante se disputait avec la joie de retrouver son père, le décor du Texas et les souvenirs de son enfance.
En ce milieu d'août, la chaleur de l'été était suffocante et les insectes bourdonnaient au dehors de la voiture, les fenêtres baissés. Le shérif jeta un coup d'oeil vers Charlie.
- Nous arrivons dans une quinzaine de minutes., prévint-il de son fort accent Texan.
Charlie se contenta d'approuver de la tête, l'excitation commençant à monter dans sa poitrine. Dix minutes plus tard, ils entrèrent dans Wimberley et elle s'extasia devant les vieilles bâtisses dans le style western de son enfance. Les petites maisons multicolores se succédaient les unes aux autres, les bars country étaient déjà pleins à craquer à dix-huit heures du soir et les rues étaient animés par les chiens joueur et la musique qui s'échappaient des portes à doubles battants.
Son père continua de rouler encore quelques minutes et quitta la ville pour s'arrêter devant une vieille maison. Une véranda et une chaise à baldaquin les acceuillit et la gorge de Charlie se sera en se voyant à cinq ans sur les genoux de son père sur cette chaise. Elle ouvrit la portière de la voiture rouge qui grinça violemment et attrapa son sac à dos sur la banquette arrière. Son père récupéra sa valise dans le coffre et l'observa monter sur la véranda et atteindre la porte d'entrée.
Charlie se retourna vers lui et croisa son regard boulversée, son coeur se pinça et ils échangèrent un regard ou se mêlaient la tristesse et la nostalgie. Elle entra à l'intérieur de la maison et suivit son père à l'étage, là ou l'attendait la chambre de son enfance. Elle ouvrit la porte et s'arrêta sur le seuil, l'émotion lui obstruant la gorge.
- Je n'ai touché à rien, mais si tu veux on pourra rajouter des meubles et en retirer certains. Tu n'a plus sept ans., déglutit son père en la rejoignant sur le seuil de la porte.
Charlie observa ses étagères remplit de peluches de chevaux, son stetson posé sur une chaise et la quantité de livre échoués sur son bureau. Même son lit avait encore les draps décorés de chevaux qu'elle adorait enfant.
- Oui, il faudra peut-être revoir la décoration., souffla Charlie avec un sourire.
Le shérif déposa sa valise au centre de la pièce et s'éloigna dans le couloir, lui laissant l'espace pour s'installer. Charlie se mit à ranger ses affaires et elle entendit son père allumer la radio locale tandis que de la country envahissait le salon au rez-de-chaussée.
Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle s'affala sur son lit, le regard rivé sur son plafond ou s'étalait un gigantesque poster de chevaux sauvages.
Lorsqu'elle descendit au rez-de-chaussée, une heure plus tard, une agréable odeur s'échappait de la cuisine. Elle inspira profondément, du chili con carne, son plat préféré. Son père releva la tête vers elle et lui adressa un sourire en pointant du doigt le plat devant lui.
- Je me suis dis que ça te ferait plaisir.
- C'est parfait, papa.
Il approuva, les joues légérement roses, et ils commencèrent à manger en silence. Son père n'avait jamais été très doué pour converser et Charlie se força à débuter la discussion.
- Comment ça se passe, le travail ?
- Bien. Les jeunes de cette ville n'hésitent pas à nous en faire voir de toutes les couleurs, il faudra faire attention à ne pas traîner avec de mauvaise fréquentations., répondit-il en lui jetant un coup d'oeil en biais.
- Ca ne risque pas., se mit à rire Charlie. De toute façon, je vais entrer en terminale et j'aurais mon bac à la fin de l'année, je n'aurais pas le temps de faire d'autres choses.
Le shérif posa ses couverts sur son assiettes et prit une mine songeuse.
- Tu n'étais pas aussi sage enfant. Tu étais même une véritable boule de feu.
Charlie haussa les épaules.
- Londres m'a sûrement apprise à l'être un peu plus.
Son père approuva de la tête. Ils terminèrent de manger et Charlie se proposa de faire la vaisselle tandis que son père s'affalait devant la télé pour regarder les courses de chevaux. Soudain, elle sentit son regard sur elle et tourna la tête vers lui. Il l'observait les sourcils froncés.
- Il y a un problème ?, demanda Charlie perplexe.
- Il faudra qu'on aille à la boutique. Tu ne peux pas rester habillée comme ça.
Charlie regarda ses converses flambant neuves, son pantalon en lin et sa chemise en coton blanche avant d'éclater de rire. Les seules tenues acceptables pour son père étaient les santiag, les vestes et les grosses ceintures de western.
- Je suis sur que certaines personnes sont habillés comme moi au lycée., répondit Charlie avec applomb.
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Women Texas Lovers
RomantizmCharlie revient au Texas. Après avoir passé dix ans à Londres, elle retourne dans son pays natal, dans la ville de Wimberley avec ses chevaux, ses vaches, ses longues plaines et sa bourgeade acceuillante ou résonne la country, le blues et le son des...