Le soir, attablée devant un porridge, Charlie sortit de son mutisme et se tourna vers son père, concentré à terminer entièrement son bol.
- Tu connais la famille Marshall ?
Il tourna un rapide regard étonné vers elle.
- Oui, bien sûr. C'est une très vieille famille de Wimberley, répondit-il simplement.
Charlie retourna à son porridge, déçue par sa réponse très expéditive.
- J'ai déjà eu affaire à leur fille, je ne me rappelle plus très bien de son prénom., ajouta-t-il en se raclant la gorge.
- A quel occasion ?, s'enquit Charlie, sa curiosité piquée au vif.
Son père mâcha lentement sa bouchée.
- Lorsque je me suis débarrassé des chevaux, elle s'est immédiatement proposé pour me les récupérer, malgré.. les inconvénients que ça impliquait.
Charlie se figea, son appétit s'était envolée en un quart de seconde.
- Tu comptais l'emmener à l'abattoir ?, demanda-t-elle après de longues minutes.
- Oui., répondit son père d'une voix dure.
Un silence pesant s'installa dans la petite cuisine et Charlie jeta les restes de son porridge à la poubelle avant de nettoyer leurs vaisselles. Son père s'éclipsa dans le salon et elle le rejoignit dans l'encadrement du salon pour lui souhaiter bonne nuit. Au moment de partir, il reprit la parole.
- Tu la connaissais, quand tu étais petite. Vous étiez toujours fourrés ensemble.
- Ah bon ?, fit Charlie, abasourdie.
Son père se mit à se gratter le menton.
- Oui. J'imagine que c'est pour ça qu'elle a récupérer nos chevaux. Peut-être qu'elle se souvient encore de toi.
- Peut-être., murmura Charlie, pensive, avant de monter dans sa chambre.
Elle n'avait que de très vague souvenirs de son enfance à Wimberley, sûrement du au traumatisme qu'elle avait subi, mais aucun d'une amie d'enfance potentiel. Elle s'endormit d'un sommeil agitée et le lendemain, un léger mal de tête tambourinait dans son crâne.
La semaine se termina sans qu'elle ne recroise la fille Marshall, ni son ami motard. Le samedi matin, elle se réveilla tôt avec l'idée de se balader dans les plaines qui entouraient Wimberley. Elle enfila une des vestes en cuir de son père, beaucoup trop grande pour elle, et rejoignit un sentier qui partait de l'arrière cour de sa maison.
La terre était d'un jaune pâle sous ses pieds et la sécheresse de la saison rendait le sol très dur et rocailleux. Elle regretta un moment de ne pas avoir enfilé des chaussures plus adaptés que ses converses mais abandonna l'idée de faire demi-tour. Les hauts pins étaient d'un vert foncés magnifique et offrait un abri agréable contre le soleil brûlant du Texas.
Un peu plus au nord, elle savait qu'elle pourrait trouver le Blue Hole Regional Park et la végétation se densifiait à mesure qu'elle s'en approchait. Elle marcha plusieurs heures sous le couvert des arbres lorsqu'elle décida de rebrousser chemin. Perdue dans ses pensées, elle se rendit vite compte qu'elle avait perdue le sentier qui la raménerait chez elle.
Elle se maudit intérieurement et tâtonna ses poches à la recherche de son portable avant de se figer. Elle l'avait oubliée sur la table de la cuisine. Elle blémit avant de se reprendre, il lui suffisait de partir dans le sens contraire, elle trouverait bien quelqu'un ou une cabine téléphonique pour appeler son père.
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Women Texas Lovers
RomanceCharlie revient au Texas. Après avoir passé dix ans à Londres, elle retourne dans son pays natal, dans la ville de Wimberley avec ses chevaux, ses vaches, ses longues plaines et sa bourgeade acceuillante ou résonne la country, le blues et le son des...