Chapitre 13 : Footing Douloureux

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Le reste de la semaine se déroula beaucoup plus paisiblement que ce que j'imaginais.

Madison et Pox viennent me chercher tout les matins, parfois à trois dans la Ford, d'autres fois Pox nous suivant à moto, en fonction de son humeur, puis ils me ramènent chez moi après les cours. On mangent tous ensemble à la cafétéria le midi et ils n'hésitent jamais à m'accompagner dans les couloirs entre les cours.

Je suis particulièrement étonnée et, je dois l'avouer, enchantée par le brusque changement d'attitude de Madison à mon égard, même si il semble évident que notre discussion au Willow Lake y a beaucoup contribuée. Je me demande souvent de quel manière a-t-elle interprété ma déclaration.

Je préfères lorsque tu es proche de moi.

Je me secoue, les joues brûlantes, et me concentre sur le cours.

Aujourd'hui, c'est le dernier jour de la semaine et pour commencer là journée, nous avons notre premier cours de sport et pas des moindres puisqu'il s'agit de demi-fond. Notre classe est alignée devant le terrain de football américain, sur les trois pistes parallèles en résine.

J'aime bien la course à pied, j'avais souvent l'habitude de courir dans les rues de Londres l'année dernière et je suis impatiente de démarrer le cours pour me défouler. Ashley, quant à elle, tire une tête de vingt pieds de long à côté de moi dans sa petite tenue violette digne d'une cheerleader.

– Pour aujourd'hui, je veux simplement voir ce que vous valez. Faites le plus de tours possible que je puisse évaluer le niveau de la classe., déclare le prof avec une mine blasée avant de postillonner dans son sifflet jaune.

La classe part au petit trop dans un ensemble désordonné.

La plupart des garçons prennent la tête du peloton tandis que les filles trottinent à l'arrière en pinaillant. Je cours aux côtés d'Ashley, par pure solidarité, qui semble épuisée au bout d'une dizaines de mètres.

– Laisse tomber, Charlie. Vas-y, on se voit plus tard., suffoque Ashley, le visage rougeaud.

– D'accord., je concède avec une grimace penaude avant d'accélérer.

Je dépasse en quelques enjambées le petit groupe de fille et lorsque j'atteins celui des garçons, ils me sifflent bruyamment avant de m'applaudir, taquin et admiratif. En tête de ma classe, je continue de courir en observant du coin de l'œil la plupart d'entres nous qui s'arrêtent, épuisés.

Mes basquets frappent le sol dur et orange, chaque foulée me procure une vibration qui remonte dans mon corps, une sensation de chaleur se propage dans mes jambes accompagné par la famillière sensation de brûlure satisfaisante qui me galvanise. Les battements rapides de mon cœur résonne dans ma poitrine tandis que ma queue de cheval haute fouettent ma nuque et mon dos par à-coups.

Mes inspirations deviennent plus profondes et mes expirations controlés, créant un rythme régulier et hypnotisant dans lequel je plonge pour me laisser envahir.

Mon esprit s'appaise, les maux de têtes récurents qui m'enserrent comme un étau se dissipe, mes pensées deviennes plus libres et une vague de bien-être me submerge. La course et l'effort que produit mon corps est le seul moment qui me permet de m'évader, de me soulager de tout mes démons et de l'immense cage en acier dans laquelle je me trouve quotidiennement.

Vivre dans la peur incessante que son esprit est son pire ennemie est beaucoup plus éprouvant que l'on pense.

Mon regard est vaguement attiré par une seconde classe qui entrent sur le terrain de football et s'étirent sur l'herbe parfaitement tondue. Les maillots de l'équipe du lycée me sautent aux yeux et je me détourne, préférant me concentrer sur ma course, indifférente à cette nouvelle agitation.

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