Chapitre 5 : Le basique bel étalon

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Anna

- Cette journée, vraiment ! rigole Max.

Je l'ai retrouvée assise sur un banc, peu après avoir quitté Vadim. Dès qu'elle m'a vue arriver, elle a tout de suite compris que quelque chose n'allait pas du tout. Alors je lui ai expliqué. Et maintenant, elle explose de rire.

- Tu trouves ça drôle ! me vexé-je.

- Avoue quand même que ça l'est !

Je hausse un sourcil, l'air de lui dire :« T'es sérieuse ? ».

- Sauf pour Enzo, bien sûr. Lui, je lui éclaterais bien la tronche ! mime-t-elle ses dires en boxant dans le vent.

Elle réussit à me tirer un petit sourire, ce qui la rend heureuse.

- Et ben je retrouve enfin mon petit poussin ! me charrie-t-elle.

Elle sait très bien que je déteste quand elle m'appelle comme ça. Alors je décide de me venger.

- Arrête de me surnommer comme ça, Sunny.

Ma petite tactique ne la renfrogne pas, au contraire. Elle se remet à rigoler, me saoulant un peu plus.

- Faut que tu te détendes un peu, ma vieille ! continue-t-elle de rire. Et que tu ailles t'excuser auprès de ton bel étalon.

- Tu parles de Vadim ? veuillé-je confirmation de ce que je crois savoir.

- Of course[1] ! Tu penses que je parle de qui d'autre ?

On peut dire qu'il a déjà récolté plusieurs surnoms alors que ça fait moins d'une heure que je le connais. Il est donc monchevalier servant, monsauveur, monbel étalon. Je me demande bien quels autres il va récolter avant la fin de la journée.

Je ne sais pas pourquoi, mais le fait que Max le nommebel étalonme fait beaucoup rire. Et dire qu'elle le compare à un cheval ! Je trouve ça vraiment ridicule.

De plus, je ne vois comment elle pourrait savoir qu'il est beau, alors qu'elle ne l'a jamais vu. Surtout que je lui ai très peu décrit son physique. Je me suis surtout attardée sur ses paroles plus que limites. Mais peut-être a-t-elle seulement mal interprété quand je lui ai dit qu'il étaitcharmant.

Oui. J'ai bien dit ça de lui. Même s'il n'est charmant que dans son apparence.

- Ce n'est pasmonbel étalon, la reprends-je. Et je ne vois pas pourquoi j'irai m'excuser.

Elle me lance son regard de :« Tu ne te ficherais pas un peu de moi ?! », et me fait céder bien trop vite.

Comme d'habitude.

- Lui aussi a tort ! me défends-je.

- Peut-être, mais toi aussi. Et c'est une marque de sagesse de savoir présenter ses excuses le premier quand on est deux à avoir tort.

Moi, une sage ? Laissez-moi rire !

Une petite fille modèle, à la limite. Et parce que c'est comme ça que mon père aime m'exposer à la haute.

- Je sais à quoi tu penses, m'arrête-t-elle alors que je vais répliquer. Mais très sérieusement, on vient d'arriver. On s'est déjà fait remarquer à la cantine. Si on pouvait éviter de se mettre tout le lycée à dos le jour de la rentrée, ça m'arrangerait !

Elle a raison sur ce point. Ce ne se serait pas à notre avantage de se faire des ennemis, surtout le 1er septembre. Mais j'ai la tête dure, et je n'ai pas envie d'aller voir Vadim pour m'excuser, parce qu'aussi têtu que moi, je crains que lui ne me présente pas les siennes. Et je n'ai pas envie de passer pour une faible. Mon égo a déjà assez mal comme ça sans avoir besoin d'en rajouter une couche.

Jusque dans l'au-delà... et plus loin encoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant