Chapitre 9 : Une histoire de contrat

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Anna

« Laisse partir les personnes qui n'ont pas envie de rester. N'attend rien de ceux qui n'ont pas su voir ta valeur et donne une opportunité à ceux qui le méritent vraiment. »[1].

Voilà ce que disait toujours Grandma. J'essaye de m'en souvenir, à chaque fois que je fais de nouvelles rencontres ou que je me dispute avec quelqu'un que j'aime. J'essaye de savoir si cette personne vaut la peine que je la côtoie, si elle mérite ou non mon estime.

Ça fait une heure que je suis dans ce petit parc. Je me suis levée à l'aube. A vrai dire, je n'ai pas beaucoup fermé l'œil de la nuit. A peine rentrée du lycée, je me suis fait sermonner par mon père, qui a eu vent de l'histoire des grenouilles. Convoqué le premier jour d'école. Il ne l'a vraiment pas bien pris.

Il m'a fait tout un discours dans lequel il m'expliquait qu'il en était de ma responsabilité de veiller sur eux et de prévoir quand ils allaient faire des bêtises, pour les éviter. A un moment, j'ai cru qu'il m'avait prise pour une voyante. Pourtant, les seules boules que je possède, ce sont celles à neige que la tante Jeanne m'offre à chaque Noël, parce qu'elle est persuadée que j'adore ça. J'en ai toute une collection qui prend la poussière sur une étagère de ma chambre.

J'ai voulu répliquer en disant que je n'étais pas leur mère, et que je n'avais pas que ça à faire, mais je n'en ai pas eu le temps. Mon père m'a menacée de me priver de sortie si je disais quoi que ce soit. Et même avec le caractère que je tiens de lui, j'ai préféré laisser couler et ne pas me rebeller. Pourtant, il a été injuste, mais je sais ce qu'il en coûte de lui désobéir. Alors je me suis tue.

Comme d'habitude.

Et maintenant, je suis là à me demander dans quelle catégorie je dois ranger Henri Steal. Je crois que c'est dans la deuxième. Ça me fait mal de me dire que mon propre père ne voit pas ma vraie valeur. Pourtant, peut-être que si j'arrêtais sans cesse d'attendre des choses de lui, je serais moins déçue et plus heureuse. Mais je n'arrive pas à m'y résoudre, parce que c'est mon père, et que je l'aime.

Je ferme le petit carnet à spirale que je tenais à la main pour le ranger dans mon sac à dos. Je n'ai rien réussi à écrire, aujourd'hui. Malgré tout ce que j'ai pu ressentir hier. C'est la psychologue de ma mère qui m'a conseillée de faire ça. Ecrire pour vider mon sac et me sentir mieux. Je m'étais dit qu'en me rendant dans ce petit kiosque, je ressentirais ses bonnes ondes et que ça m'aiderait à m'apaiser, mais je crois que je me suis trompée.

Je l'ai découvert quelques jours seulement après notre arrivée à Paris. Max et moi, on se baladait, et on est tombées par hasard sur ce merveilleux endroit. Ici, tout est calme. On a l'impression d'être dans une bulle à part du reste du monde. Une bulle qui nous protège de lui et de ses atrocités.

Mais une bulle que je vais devoir malheureusement quitter.

J'ai reçu un mail hier soir, de la part de Mme. Mercier, qui me demandait de la retrouver au lycée, aujourd'hui. Je ne vois pas pour quelle raison elle souhaite me voir, mais j'ai comme un mauvais pressentiment. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que ça ne va pas me plaire du tout. Malgré tout, je suis bien obligée de m'y rendre. Et le parc étant assez proche du lycée, j'y arrive en cinq minutes à peine.

Je suis vite rejoint par Mme. Mercier, qui devait sûrement m'attendre, et qui m'ouvre l'une des deux grandes portes en bois de l'établissement. Une fois refermée, je la suis à travers la petite cour intérieure, que j'ai appris s'appeler la Cour Impériale, pour nous diriger vers la chapelle.

En entrant, je suis surprise de constater la présence d'une autre personne dans la salle. Et pas n'importe qui.

Vadim ?!

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Jusque dans l'au-delà... et plus loin encoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant