Anna
Je dois être maudite. Je ne vois pas d'autre explication.
Quand j'ai vu avec qui j'allais me retrouver en binôme, j'ai d'abord cru que j'avais mal lu, ou que mes yeux me faisaient une petite farce. Mais la triste réalité m'a rattrapée. Je me retrouve avec un type que je ne peux pas blairer. J'ai presque failli supplier Mme. Mercier de me mettre avec n'importe qui d'autres, pourvu que ce ne soit pas lui. Mais quand je l'ai entendue crier mon nom de famille à travers toute la salle de classe et m'ordonner de ramener mes fesses au dernier rang, je savais déjà que c'était mort. Je vais me coltiner sa présence tout le trimestre et devoir bosser avec lui si je ne veux pas avoir une mauvaise note, chose totalement impensable quand on est une Steal.
J'ai déjà envie de me pendre, surtout quand je sais avec qui Max est tombée. J'ai vraiment un mauvais karma. Ça n'est pas possible autrement. Comment je peux me retrouver avec Vadim et Max avec Abby ? Sérieusement. Je dois avoir été la pire des criminels dans ma vie antérieure pour que le bon Dieu me fasse un coup pareil.
Ça fait cinq minutes que Claire nous a passé un savon, et pourtant, aucun de nous deux n'a bougé le petit doigt. Je pourrais faire le premier pas, mais quand je me souviens de comment ça s'est terminé tout à l'heure, je préfère m'abstenir. A la place, je hume son parfum, qui sent diaboliquement bon. Et je le détaille du regard, chose que je n'avais pas vraiment pris le temps de faire.
Je dois bien l'accorder à Max, il est beau. Vraiment beau, je veux dire. Ses yeux chocolat vous transpercent et voient au plus profond de votre âme dès qu'il les pose sur vous. Sa mèche rebelle qui lui tombe sur le front sans arrêt, lui donne un petit côté mignon. Et mon Dieu ses cheveux bouclés... Ils ont l'air tout doux. Ils doivent être agréable à toucher.
Son look cool lui profère un style détendu, mais en même temps un peu mystérieux. J'ai l'impression que sa veste en jean noir ne le quitte jamais, même lorsqu'il fait trente-cinq degrés dehors, et dix de plus à l'intérieur. Elle est presque greffée à lui. Alors que moi-même je meurs de chaud, en petite chemise à manche trois quarts.
Quand je me rends compte des œillades que nous jette Mme. Mercier, je me décide à prendre une feuille de classeur et à commencer à noter un semblant de choses que je sais déjà sur lui.
Très buté.
Provocateur.
Un poil impulsif.
Un peu bagarreur.
Indéniablement beau.
Je rature la dernière ligne, me demandant ce qui a bien pu me prendre d'écrire une chose pareille, même si je le pense. Je m'aperçois vite que Vadim s'est intéressé à ce que je griffonne sur ma feuille, et je me prends à la lui cacher, comme si j'y avais mis des secrets d'Etat.
Mon geste le faire rire, m'indiquant qu'il le trouve totalement ridicule.
- Donc je suis indéniablement beau, se marre-t-il. Pas sûr que c'est ce que Claire attendait quand elle nous a demandé un portrait de l'autre !
Je tique sur la façon dont il a appelé notre professeure de SES, éludant sa remarque sur la façon dont je l'ai décrit. Par son prénom, si mon ouïe fonctionne parfaitement, ce qui me surprend. Ce n'est pas quelque chose qui se fait, aux Etats-Unis. Mais peut-être est-ce différent en France ?
- Pourquoi tu l'appelles par son prénom ?
Ma question l'étonne d'abord, puis il me répond avec une franchise qui me déconcerte :
- Parce qu'elle est comme ma sœur.
Si je m'étais attendue à ça. Un élève qui considère sa prof comme sa sœur. Je n'avais encore jamais vu ça. Après tout, ce n'est pas commun, mais pas bizarre non plus. Ils doivent juste avoir une relation un peu particulière, comme celle que j'avais avec mon professeur de musique, au lycée. Je n'irai pas jusqu'à dire que je ressentais la même chose pour lui que ce que ressent Vadim pour Mme. Mercier, mais presque. On était devenus très proches. Je trouvais son métier passionnant, et il aimait passer du temps avec moi parce qu'il disait que j'ai un don pour la musique.
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Jusque dans l'au-delà... et plus loin encore
RomanceAnna a tout pour être heureuse. A 17 ans, elle possède la réussite, la famille et la fortune. Mais tout bascule le jour où elle apprend qu'elle déménage pour que son père, PDG d'une entreprise dans l'immobilier, puisse ouvrir une filiale à Paris. Co...