Honora la maîtresse royale

Une surprise en cache toujours une autre.

Le cœur d'Honora était sur le point d'exploser . Le silence était pesant et chaque seconde qui passait plus mortifiante :

_ Attica avait raison, tu es magnifique et ses yeux... on s'y perdrait. Dit-il simplement .

_ Ravie que je vous plaise . Dit-elle la gorge asséchée n'ayant pratiquement plus de salive .

_ La beauté des yeux reflètent la bonté de l'âme et la beauté de l'âme est le miroir de l'être . Dit-il d'un ton poétique .

_ Cette déclame est très belle . De qui est- elle ?

_ De moi même ma chère . La poésie est un art réthorique qu'il faut savoir maîtriser .

_ Cela est véridique . Dit-elle.

Un silence s'installa et Honora comptait les minutes avant que l'irrémédiable arriva . Quand Artillios bougea se rapprochant d'elle ,elle sursauta . Il leva sa main pour toucher sa toge au niveau de son épaule gauche :

_ Du calme ma chère c'était juste un insecte . Dit-il en enlevant la petite bestiole de l'épaule d'Honora qui avait arrêté de respirer .

_ Pourquoi es-tu si nerveuse ?

_ Pour dire vrai je suis un peu stressée à l'idée d'être déflorée ce soir . Lâcha t-elle sans le vouloir , consciente que ses propos étaient surprenants au vue de sa fonction .

Artillios fit les gros yeux et ria à gorge déployé ce qui ne manqua pas de surprendre Honora .

_ Tu penses que je t'ai fais venir ici dans le but ... Il ne finît pas sa phrase et ria de plus belle . Lorsqu'il se calma il prit les mains d'Honora et la regarda tendrement dans les yeux:

_ Attica est venue me demander un service en te gardant comme maîtresse à la villa .Je ne puis rien lui refuser elle le sait pertinemment. Bien sûr, le titre de maîtresse est seulement pour justifier ta présence ,mais tu n'en assumeras pas les fonctions . Je n'ai jamais eu d'enfant et je te considérai comme tel .

Honora fut surprise ne s'attendant pas à être une maîtresse qui n'en était pas une en réalité. Elle fut si soulagée de ne pas devoir se donner , de ne pas devoir jouer le rôle d'esclave sexuel car c'était ni plus ni moins cela d'être maîtresse. Elle avait envie de pleurer de joie . Finalement, les Dieux ne l'avaient pas abandonné. Ils lui réservaient simplement un autre destin.

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Deux moi avait passé et Honora était désormais bien installée à la villa. Ses journées étaient bien occupées entre ses promenades dans les jardins et au marché de la ville ainsi que ses multiples leçons . En effet,Elle recevait une éducation accélérée réservée aux riches . Artillios voulait le meilleur pour elle et la couvrait de présents et d'attentions . Honora était heureuse bien que son cœur souffrait encore, la douleur se fut apaisée .

Les leçons d'Honora rythmaient sa journée: le matin elle avait quartier libre mais l'après-midi elle était enfermée avec maître Olyos qui lui apprenait tout ce qu'elle devait savoir :

_ Aujourd'hui nous finirons avec la poésie . Dit-il avec son accent grec qui mangeait les mots . Cela faisait bien cinq heures qu'elle était assise sur la banquette en face de lui l'écoutant et répétant ce qu'il lui martelait:

_ Déclame-moi quelques vers sur ... Il s'arrêta quelques instants et reprit: sur le soleil .
Honora essaya de réfléchir rapidement puis l'illumination lui vint :

_ L'astre de nos vies
Brille à l'infini
Sur nos cœurs mortels
Qu'il voit s'éteindre pour rejoindre les immortels .
Dit-elle fièrement .