Chapitre 6 - Moqueries

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- Changement de place ! annonce le prof de français en entrant dans la salle.

Je déglutis. Je déteste les changements de place...parce que je ne sais jamais à côté de qui je vais être placée.

- Katie et Ilana...

Mon amie grimace.

- Olariane et Luc.

Quoi ?! Oh non, non, non, non... Tout le monde, mais pas lui ! Il va passer son temps à se moquer de moi...

Mais je ne dis rien. Qu'est-ce-que je pourrai bien dire ? Je vais m'asseoir en silence, près du mur. Je préfère être du côté de la fenêtre et devant, donc ça tombe mal... Mais je dois faire avec. Pourquoi faut-il toujours que les profs mettent les élèves calmes à côté d'un élève perturbateur ??

Luc ne me parle pas pendant tout le cours, et je souffle un peu.

- ...un oral..., fait le prof.

Un oral ? C'est pire que tout !

- Ce sera jeudi de la semaine prochaine.

Je me masse le front. Il va falloir que je me débrouille...

La cloche sonne. Étonnamment, Luc ne part pas, alors qu'il est toujours le premier dehors (et moi, la dernière). Je me lève pour rejoindre Ilana, mais il me bloque le passage. Je le dévisage en silence, et attend. Mais il ne bouge pas.

- Tu peux te pousser, s'il te plaît ?

Il ne répond pas, mais hisse son sac sur son épaule, heurtant malencontreusement mon visage. Je tressaille. Ça brûle !

Je passe ma main sur mon visage après lui avoir jeté un regard noir. La lanière de son sac à dos m'a frotté la joue... Mais tant pis.

- Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demande Ilana quand je sors de classe.

- Rien du tout, je marmonne en jetant un regard à Luc qui discute avec ses amis. Tout va bien...

******

- Olariane, à ton tour !

Je me lève de ma chaise. Le prof a dit que nous pouvions rester à notre place ou aller devant le tableau. J'ai décidé de rester à ma place, parce que je ne suis pas du tout rassurée. Je déteste les oraux, car j'ai tendance à m'embrouiller assez facilement.

Les jambes tremblantes, j'attrape mes notes et commence.

- Je...je...

Je me racle la gorge.

- J'ai choisi l'image de...

Et j'entame mon exposé sur l'une des images affichée au tableau. Ma voix est basse, et je tremble de partout. Quand soudain, quelque chose me heurte et je m'écroule par terre, ma tête cognant violemment contre l'assise de la chaise. Je me masse le crâne et jette un regard furieux à Luc pendant que tout le monde rigole - même Ilana se moque de moi.

Rouge de honte, je me relève et tente de reprendre, amis Luc me pousse encore.

- Olariane ! Maintenant, ça suffit ! s'exclame le prof, pensant que je le fais exprès.

Je baisse les yeux.

- Continue.

Je continue. Mais je retombe, parce que Luc me pousse encore. Mais, étant au fond de la classe, le prof ne peut pas le voir.

- Amène moi ton carnet de correspondance. La comédie a assez duré.

Je passe derrière Luc puis à côté de lui pour rejoindre le bureau, morte de honte et en colère. Mais je trébuche sur un sac qui s'est soudain retrouvé sur mon chemin, en plein milieu de l'allée. Je m'étale au sol, et tout le monde rit.

- Chez le directeur, tout de suite ! aboie le prof.

Je prends mes affaires sous les ricanements, mais j'ai le temps de glisser à Luc, les yeux pleins de larmes de honte et de rage :

- Tu as réussi. Tu es content, maintenant ?

Son air satisfait me dégoûte. Comment peut-on se réjouir du malheur des autres ?

Si tu pleures sous la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant