Chapitre 11 - Tentative de défense

11 3 13
                                    

Certaines choses changent. D'autres, non.

Ce qui a changé, ce sont les manières de faire de Luc. Il m'a laissé tranquille pendant deux mois. Mais j'ai peur de ce qu'il peut me faire. J'ai peur de lui. Je suis passée en classe de quatrième, aussi. Le reste n'a pas changé.

Je m'assois avec mes "amies" sur un banc. Elle discutent, elles vivent leur vie. Moi, j'observe, dans l'attente de mon prochain calvaire.

Soudain, je le vois. Luc, accompagné d'un de ses amis, que je connais de l'école primaire, et qui m'a déjà giflée. Il avait dit que ce n'était pas lui, alors qu'il mentait. Il est même partie pour motif de harcèlement, disant que c'était de ma faute. Alors que je n'avais strictement rien fait. Mais j'ai eu beau parler, personne ne m'a crue quand j'ai dit que c'était lui qui m'avait frappée.

Il s'approche, et je cligne lentement des yeux, tentant vainement de contrôler ma peur. Je n'ai pas peur. Je serai forte.

Je serre les poings. Il ne me parle pas, dans le collège. En fait, il préfère le frapper plutôt que de me parler.

- Tu as été absente longtemps, commente-t-il mauvaisement.

- La faute à qui ? je murmure doucement, de sorte que ème amies n'entendent pas.

Leur discussion s'est arrêtée. Elles regardent Luc, puis moi, plusieurs fois de suite. Mais elles ne disent rien. Luc ricane.

- Tu as faim, Olariane ?

Je secoue la tête.

- Non.

Ma réponse est ferme.

- Tu es sûre ? On a trouvé des bonbons par terre, tout à l'heure. Tu ne veux pas en manger un ?

Je serre les dents et secoue à nouveau la tête, sans prononcer un mot.

Une main m'attrape par le dos et une autre s'approche de mon visage. Je me débats.

- Lâche-moi ! Arrête, lâche-moi !

Lorsqu'il me relâche légèrement, j'en profite pour me lever. Il se tourne vers mes amies, toujours silencieuses et immobiles sur le banc.

- Personne ne le veut ?

Ah, non... Il n'a pas intérêt à s'en prendre à d'autres personnes. Je le toise.

- Dégage, je souffle.

Il sourit.

- Pardon ? se moque-t-il. Je n'ai pas entendu...

- Dé-ga-ge, je répète d'une voix plus forte, en prenant soin d'articuler chaque mot avec une lenteur extrême.

Son regard change soudain. Il recule, et dit à son ami de venir avec lui. Je reste campée sur mes pieds jusqu'à ce qu'ils disparaissent.

Lorsque je me suis rassise, je ferme les yeux une demi-seconde. J'ai enfin osé me défendre. Pour elles, mes soit-disant "amies". Celles qui ne m'ont jamais défendue, même quand Luc m'embêtait dans les couloirs. Celles qui ont rien dès que je me faisais humilier.

Ce calvaire avec Luc est loin d'être terminé. Mais, ce qui est sûr d'être terminé, c'est ma soit-disant amitié avec ces filles.

Dans ce monde, on ne peut compter que sur soi-même.

Si tu pleures sous la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant