Chapitre 9 - Injuriée et frappée

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Je sors du collège. Aujourd'hui, personne ne m'a regardée bizarrement. Je me fonds dans la masse. Ça me fait plaisir, mais en même temps...j'aimais mon côté original. J'aime être un peu différente des autres, ressembler à ce que je veux être, plutôt que de tout faire pareil sur les autres.

Mais je suis plus jolie comme ça, d'après Luc.

Je traverse la rue. Il fait soleil, aujourd'hui. J'ai l'impression d'avoir un peu pris confiance en moi, grâce à ces vêtements. Je me sens moins maladroite, plus assurée. Plus "grande", en fait. Et c'est ce que je suis. Je ne suis plus un bébé. Et surtout, je suis BELLE.

- Olariane !

La voix de Luc derrière moi me sort de mes pensées. Je me retourne. Il est encore avec ses amis.

- Oui ?

- Je vois que tu as changé de style.

Je frissonne d'excitation. Lui aussi, il pense que je suis belle ?

Il croise les bras, avec un sourire en coin.

- Tu es toujours aussi moche, prononce-t-il lentement, détachant chaque mot.

J'ai l'impression de tomber.

- Ce n'est pas vrai !

Il me gifle, et ma tête part sur le côté devant ce geste violent. Je tiens ma joie d'une main, les yeux pleins de larmes que je tente tant bien que mal de refouler.

- Pourquoi tu as fait ça ? je murmure.

Il me dévisage avec mépris.

- Tu seras toujours moche, quels que soient les vêtements que tu portes. Tu es grosse et laide. Tu es juste affreuse.

Une larme tombé sans que je puisse m'en empêcher. Elle tombe sur le béton. Un ami de Luc m'arrache mon sac à dos.

- Tu es moche et grosse ! dit-il à nouveau.

Moche.... Grosse....

Je baisse les yeux sur mon corps.

- Pourquoi tu fais ça ? je crie, serrant les poings.

- Tu ne me parles pas comme ça !

Je m'enfonce les ongles dans la peau.

- Et pourquoi pas ?

- Tu es un gros porc, et ta place, c'est par terre !

Et, sans que je le vois venir, il m'enfonce un coup poing dans le ventre. Je m'écroule par terre, mes mains tenant mon ventre en feu. Je pleure sans retenu, à présent. Mais je ne dis plus rien.

Il a raison sur toute la ligne. Je suis moche, je suis grosse, je suis affreuse. Comment je peux encore me regarder dans un miroir ??

Je crois que j'ai enfin compris. Ça ne s'arrêtera jamais, parce que je le mérite.

Si tu pleures sous la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant