Chapitre 8 - Seulement amoureuse

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Quelques mois plus tard

Je pense à lui tout le temps. A Luc. Je crois...que je suis amoureuse. Et lui aussi, il l'est sûrement, amoureux de moi. Je rougis quand je le vois. Il ne m'embête plus. Quelque part, ça me manque un peu. J'ai envie qu'il s'intéresse à moi. Mais il faut dire que je ne suis jamais seule. Peut-être que, si je l'étais, il viendrait me parler plus souvent ?

Je reste toute seule le midi, faussant compagnie à Ilana et des amies. Non, ce ne sont pas mes amies, et ne le seront jamais. Ce sont celles d'Ilana, pas les miennes. Elles sont sympas. Mais ça ne m'intéresse pas, les discussions de fille sur telle ou telle marque de chaussures, sur le nouveau truc à la mode... Ça me passe vraiment à des kilomètres !

Ilana s'est faite des amies pendant que je n'étais pas là. En ce moment, je suis absente au moins chaque mois, parfois pendant plusieurs jours. Certains matins où je me lève et je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à passer la porte de la maison. Maman ne comprend pas. On a eu des centaines de disputes. Moi non plus, je ne comprends pas. Je me réveille chaque matin la boule au ventre. Des fois, j'arrive à me lever, d'autre non. Des fois, j'arrive à partir et à aller au collège, d'autres non.

Aujourd'hui, je suis au collège. Mais je n'ai qu'une hâte : rentrer chez moi, à la maison, et être au calme.

J'ai mangé, puis je suis sortie du self, laissant mes amies terminer leur repas. Je mange toujours plus vite qu'elles, parce qu'elles passent leur temps à discuter. Ça m'agace.

Je m'adosse à un mur.

- Tiens, t'es toute seule ?

Je tourne la tête. Bingo, Luc est venu me voir ! Le seul truc que je n'aime pas, c'est qu'il est avec trois de ses amis, et que je suis toute seule contre mon mur. Ça ne me plaît pas, mais mon plan a fonctionné, c'est déjà ça.

- Oui.

- Tu as mangé ? Sinon, tu pourrais venir manger avec nous !

Un frisson me parcourt. C'est une proposition ?

- J'ai déjà mangé.

Ma voisine est sèche. Mon corps de recroqueville contre le mur. Pourquoi ça se passe comme ça ?

- Je n'aime pas tes vêtements, jette Luc en s'en allant.

Bam ! Ça fait mal...

******

Le lendemain, je mets un jean et un pull basique, après avoir scruté le contenu de mon armoire pendant une demi-heure. Je me suis levée tôt exprès pour choisir mes affaires du jour, car je savais que ce ne serait pas une mince affaire...

Le midi, j'attends au même endroit que la veille. Et, comme la veille, Luc vient le voir, accompagné une fois encore de ses amis. Il m'adresse un petit sourire et me chuchote :

- C'est mieux.

Mon coeur de gonfle. C'était vrai que je suis mieux, habillée ainsi. Le soir même, je demande à maman si on peut aller m'acheter de nouveaux vêtement.

Et je jette mes anciens vêtements au fond de mon placard. Cette époque est révolue.

Si tu pleures sous la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant