XIII

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- Pourquoi ?

La question était surtout : comment ? Comment en une seule, une petite semaine tout avait pu changer autant ?

Tout allait bien jusqu'à là, la mission était en bonne voie, et même moi, je passais un bon moment. Alors comment avait on pu ainsi dégringoler en si peu de temps ?

Je ne baisse pourtant pas mon regard et malgré ma gorge tellement nouée qu'il me semblait étouffer, je continue à soutenir le regard du brun qui reprend de son ton dont le calme était d'autant plus agressif.

- Pourquoi m'avoir menti ?

J'ouvre la bouche pour lui expliquer, mais il lève la main pour m'interrompre et se réponds lui même :

- Non. Je connais la raison, et n'ai pas besoin de nouveaux mensonges. Tu m'as approché pour nuire à mes parents. Tout ce que j'ai pris pour de l'affection, ou de la timidité n'était en fait qu'une comédie. Je me suis fait avoir comme un gamin à votre jeu, et tu ne peux pas savoir à quel point je me déteste pour ça, pour avoir cru un seul instant que quelqu'un s'attacherait à moi pour moi, et pas pour mes proches.

Je serre le poing dans mon dos. J'aurais voulu pouvoir dire que je n'avais pas eu le choix. Mais ç'aurait été un mensonge. On m'avait laissé le choix. Et j'avais dit oui.

- Je regrette.

- Tu regrettes de quoi ? De m'avoir menti ? Ou de m'avoir approché ?

- Les deux...

- Et bien tu as tort. La seule chose que tu as à te reprocher c'est de ne pas m'avoir considéré comme une personne mais bien comme le fils de deux connards.

Je recule sous la violence de son ton. Non. J'avais à me reprocher bien plus, entre autres d'avoir accepté, de m'être accroché à lui, d'exister. Je n'étais pas digne d'exister. Je n'étais pas digne de lui.

- Ce qui me tue le plus c'est que tu ne vois même pas ce que tu as sous les yeux. Merde, je suis amoureux de toi. T'as réussi à m'avoir, c'est bon. Maintenant tu peux me tuer si c'est ce que tu souhaites. Je ne résisterai même pas, parce que c'est la seule chose que je souhaite en ce moment.

Je reste les bras ballants et il a un rire moqueur :

- Quel imbécile j'ai été franchement. Tout le monde sait que quand on voit quelqu'un avec un couteau, on ne va pas lui faire un câlin, ou l'embrasser ! J'imagine que Chan, Seungmin et Felix c'est la même chose ? Quelle belle famille que voilà ! Je suis le numéro combien de votre tableau de chasse ?

Il s'arrête pour reprendre son souffle mais ses yeux continuent ce que sa voix avait commencé. Ma poitrine est compressée, serrée dans un étau, exactement comme si il avait capturé mon cœur et l'arrachait maintenant à mon corps, s'éloignant de moi. Néanmoins je ne pleure toujours pas. Je sais qu'il me prend pour un impassible qui ne ressent rien, mais c'était le rempart que je m'étais formé contre la douleur : ne rien montrer. Et pourtant je ne savais plus comment respirer, comme si j'avais volontairement oublié ce mouvement pourtant naturel.

Lee Minho ouvre la bouche, mais la referme et après m'avoir adressé un dernier regard, il tourne les talons. Et s'en va. Sans regarder en arrière. Et je fixe son dos, même lorsque la porte, en se refermant, le cache, je continue à regarder droit devant. Je refuse de céder. Je refuse de laisser libre cours à mes sentiments. J'ai peur de mes sentiments.

Gun's loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant