- Jiji ?
Je me retourne sur le blond et lui adresse un petit sourire rassurant :
- Je vais travailler à la bibliothèque. Va manger avec les gars.
- Mais...
Je ferme la porte avant qu'il ne puisse plus protester et vais directement au deuxième étage où s'étendait la bibliothèque. Felix n'était pas bête, et savait très bien que ce n'était qu'une excuse pour ne pas risquer de croiser mon colocataire. C'était comme ça que je fonctionnais depuis bien trop longtemps : le danseur me détestait et c'était compréhensible... je ne pouvais faire autrement que respecter son choix et rompre notre contact. Il s'agissait sûrement de la meilleure chose, autant pour lui que pour moi.
Je me noyais dans la composition et l'entraînement physique, et même les cours étaient devenus des échappatoires, tout pour éviter de penser à lui et à son bien trop doux visage. Quant à ses lèvres... Mes forces me quittent à cette pensée et je m'appuie un instant contre le mur alors que je sens ma gorge se nouer violemment dans un sanglot réprimé.
- C'est bon, tout va bien, me murmurais je à moi-même pour tenter de faire rentrer de l'air dans mon corps qui s'était affaibli ces derniers jours.
Mais ça ne me mène à rien et il me semble voir flou, comme si le seul médicament à ce mal était le danseur... Non. Il me fallait de l'air.
Je cours jusqu'à la première ouverture et me précipite à l'extérieur. Le soleil brûlant déversait des rayons bien trop forts et je me brûle les pupilles à la soudaine luminosité. À l'ombre des murs sur cette petite terrasse, le vent était relativement frais, très agréable après ma crise d'angoisse que déjà, je parvenais à enterrer, même si je savais qu'elle finirait par revenir.
D'ailleurs la sensation de calme qui m'envahissait était très agréable, sans en être moins étrange : la balustrade donnait sur le vide, un vide très attirant. Une chute se terminerait très poétiquement en rose écarlate sur la pelouse d'émeraude deux étages plus bas. Et quelle délivrance lorsque je me serais enfin délivré de toute cette souffrance impossible à résoudre... Quel soulagement aussi ce serait de se dire que j'ai délivré la vie de Minho de ma présence !
Je me sens à peine poser mes mains glacées sur le vieux bois rainuré. L'écorce abîme mes paumes lisses, mais je n'y prête pas garde. Il me suffisait de me pencher pour éviter aux autres de souffrir avec moi. Une mélodie naît dans mon esprit à cette simple idée et je me promet silencieusement de ne jamais l'oublier.
Je commence à m'incliner comme pour saluer respectueusement la mort et la balustrade appuie sur mon ventre serré de pleurs. Mes pieds contrebalancent un instant puis, doucement, se décollent du sol.
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Gun's love
Fanfiction- Jisung... - Minho ? - La prochaine fois, je mettrai fin à tes jours. Je m'appelle Han Jisung, je suis orphelin dans les services secrets aussi loin que je puisse me rappeler. Le jour où le colonel me donne la mission de me rapprocher du lycéen e...