Je regardai longuement la lettre d'acceptation. Ma mère et mon oncle Darren étaient si heureux pour moi, je les avais appelés plus tôt pour leur annoncer la nouvelle, et leur enthousiasme qui d'habitude était contagieux, ne m'avait rien fait aujourd'hui. Je restais indifférente. J'étais contente, bien sûr. C'était la meilleure décision à prendre, celle qui marquait un nouveau départ, mais une part de moi appréhendait. Le papier blanc à l'en-tête prestigieuse semblait peser une tonne. Je le posai sur mon bureau, le laissant reposer là comme un fardeau invisible, puis sortis de ma chambre.
En arrivant dans la cuisine que je partageais avec Sawyer, qui nous servait également d'entrée et de salon, je tombai sur une scène que je n'étais pas censée voir, du moins, à mon avis. Sagan embrassait ma meilleure amie et colocataire ou plutôt, ma meilleure amie et colocataire dévorait la bouche de Sagan avec une passion que je n'avais jamais vue auparavant. Je me figeai, la surprise me clouant sur place. Je croyais qu'elle le détestait. Sagan fut le premier à me remarquer. Il se décolla de Sawyer en lui faisant un signe de tête dans ma direction. Sawyer se tourna vers moi, les yeux écarquillés et sursauta en me voyant.
— Oh... Hmmm... Olivia ! lança-t-elle d'une voix nerveuse, comme si elle essayait de trouver un endroit où se cacher.
Malheureusement pour elle, il n'y en avait aucun.
— Sawyer ! dis-je, imitant l'intonation de mon amie avec un sourire en coin.
— Je pensais que tu n'étais pas là, bafouilla-t-elle, se mordant la lèvre inférieure avec une gêne palpable.
— Eh bien, j'étais là, répondis-je, essayant de prendre un ton léger pour la taquiner.
— Je m'en vais, annonça Sagan d'un ton détaché.
Il ne se hâta pas pour autant de partir. Avant de quitter la pièce, il s'approcha à nouveau de Sawyer pour l'embrasser. Elle répondit à son baiser sans la moindre gêne, et je détournai le regard quand il sortit finalement de mon champ de vision.
— Je crois qu'on a des choses à se dire, déclarai-je en me tournant vers elle, les bras croisés.
— Je ne sais pas par où commencer, avoua Sawyer, visiblement embarrassée.
— Par le commencement, peut-être ? suggérai-je en haussant un sourcil.
— D'accord, mais il vaudrait mieux qu'on s'assoie.
Je l'accompagnai jusqu'au canapé, le cœur lourd. À peine avait-elle ouvert la bouche que je sentais déjà une boule se former dans mon estomac.
— Tu avais une addiction au Modafinil ? lâchai-je, abasourdie.
Comment avais-je pu ne rien remarquer ?
Elle hocha la tête, le regard baissé.
— Oui, ça remonte au lycée, m'expliqua-t-elle. Je prenais ça pour rester éveillée et étudier.
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REMINDERS (TERMINÉE)
Romance𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫𝐬 𝐬'𝐞𝐟𝐟𝐚𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐞𝐮𝐫, 𝐥𝐮𝐢, 𝐧'𝐨𝐮𝐛𝐥𝐢𝐞 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬. Détester est un mot trop faible pour décrire l'amertume qu'ils ressentaient l'un envers l'autre. Ressentaient ? Oui, car Ryker Wright ne...