❝ Why couldn't I just tell him my feelings?We were meant to be. ❞
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IMANI
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France, Paris, , 22 heures et 12 minutes
- J'aurais du prendre un cabas.
C'est vrai que penser à ça, alors que je suis au pied du lycée, les lourds tonnes de manuels scolaires, me déchirent la colonne vertébrale. Ça risque réellement d'arriver si je dois attendre plus de vingt minutes devant la salle du CDI.
Alors que j'ai mes épreuves du bac dans moins de 10 jours, je devrais être devant mon bureau à étudier mes spécialités, la philosophie ou encore mon grand oral mais j'ai eu des complications lors de la remise des manuels, et c'est comme ça que je me retrouve devant les deux grands bâtiments gris qui forment mon lycée.
Mon carnet, dans ma main, est visible sans besoin de me fouiller donc les surveillants, qui ont mystérieusement décidé de faire leur travail aujourd'hui.
Je dépasse les portiques métalliques de l'entrée pour m'avancer vers la grande bâtisse grise, là où je dois rendre mes manuels.
Une vibration émanant de mon téléphone m'alerte d'une notification.
✉️ — Man.
✉️ — On sors ce soir.
✉️ — Et c'est pas une question que je te pose. Appelle moi dès que tu vois mon message.Je pense, non, je suis sûr que comme d'habitude, il va m'emmener dans une soirée, rempli de gens que je n'aime pas, juste pour avoir le plaisir de me caser intentionnellement ou pas avec un garçon au pif. À croire que j'ai l'air d'être une fille de joie, ou une fille désespéré.
En plus, qu'il fasse ça sachant pertinemment que depuis ma première et, pour l'instant, dernière relation, je n'ai plus envie de rien tenter avec qui que ce soit. Je préfère me concentrer sur mes études, sur moi et mon futur plutôt que du prochain imbécile qui voudrait me ridiculiser.
Bref. Ce n'est pas le moment, ni le temps de penser à ça. Il fait beau, je viens juste déposer ces manuels et nous réfléchir sur ma vie amoureuse inexistante.
La remise de ces satanés manuels se fait plutôt rapidement. Beaucoup plus rapidement que je l'aurais pensé puisqu'en moins de vingt minutes, je me retrouve déjà en dehors de la bâtisse grise, en sentant un large poids enlevé de mes épaules.
Une fois sortie de l'établissement, j'ajuste mon foulard en soie, un geste tout en grâce, et je ressens rien à part la brise de vent, contrebalançant la lumière estivale du soleil. Quelque part, j'adore ça.
Il fait beau, et mon jogging gris est la nuage visible, cachant les éclats rayonnants du soleil. C'est pour ce que j'espère rentrer chez moi le plus vite possible, en essayant de croiser le moins de connaissances possibles.
Je me dirige vers l'arrêt de bus, en accélérant mon mouvement de marche, au rythme du dernier couplet d'Ariana Grande, portée et amplifié par mon casque sans fil. Et c'est avec un certain plaisir que je croise le moins de personnes possibles, ce qui me permet d'accélérer encore plus sachant que le bus arrive dans une dizaine de minutes, et que le prochain pourrait arriver dans une quarantaine de minutes.