Chapitre 1

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La maison de Cheikh est un large bâtiment traditionnel dans un quartier animé de Dakar. C'est un lieu où les générations cohabitent, un symbole de stabilité familiale, mais aussi de hiérarchie et de respect des traditions. Dans cette maison vivent Cheikh, son épouse Aissatou, leurs enfants, et les grands-parents de Cheikh. Le mariage de Cheikh avec une seconde épouse, Marième, a récemment été arrangé, et la famille attend son arrivée avec un mélange d'anticipation et d'incertitude.

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Le jour est enfin arrivé. Marième, vêtue d'un boubou coloré et d'un foulard soigneusement noué, pénètre dans la cour, escortée par quelques membres de sa famille. La tension est palpable lorsque Aissatou, la première épouse de Cheikh, aperçoit Marième pour la première fois.

Aissatou : Dinaa wax sa xol
(Je vais parler avec ton cœur !)

Marième : Wax sa xol? Ni sa waa kër?!
(Parler avec mon cœur ? C'est ce que ta famille t'a appris ?!)

Les deux femmes se regardent en silence, chacune mesurant l'autre avec un regard empli de défi. Autour d'elles, les membres de la famille murmurent. On chuchote des avertissements et des encouragements discrets, mais aucun des membres ne se risque à intervenir ouvertement.

Au village d'origine d'Aissatou, les nouvelles du mariage de Cheikh ont atteint la famille. Les parents d'Aissatou expriment leur désarroi et leur colère autour du thé traditionnel.

Mère d'Aissatou : Kii, moom, dafay indi jamono bu bees ci sunu kër.
(Celui-là, il apporte des temps nouveaux à notre famille.)

Père d'Aissatou : Sama doom, dëgg la, bu ko maye dem daal. Gënoon rekk, ci man.
(Ma fille, c'est vrai, laisse-le partir, mais pense toujours à ta dignité.)

Les conversations autour de ce mariage polygame révèlent des tensions non seulement dans la maison de Cheikh, mais aussi dans les villages d'où viennent ses épouses, chaque camp craignant pour la réputation et l'honneur de sa propre famille.

Les griots, la caste de la famille de Marième, sont souvent en désaccord avec les Laobé, la caste d'artisans et de travailleurs d'Aissatou. Ces différences de caste amplifient les tensions entre les deux femmes, et chacun des camps se tient prêt à défendre sa réputation.

Griot (oncle de Marième) : Fii laay liggeey, lu nit ànd ak nit di liggeey te du taxaw ci boole?
(Je suis là pour travailler. Pourquoi ceux qui sont censés travailler ensemble ne peuvent-ils pas coexister en paix ?)

Cousine d'Aissatou : Jëmm ju dul jëmm, kii nekka ni jëmmaa, du tax am jàmm ci sunu kër.
(Une personne qui ne se connaît pas elle-même ne peut pas apporter la paix dans notre maison.)

Les tensions deviennent plus palpables entre les co-épouses. Aissatou et Marième se retrouvent souvent à échanger des mots discrets mais acérés. Elles se disputent les attentions de Cheikh, particulièrement en présence des enfants.

Aissatou : Dama noonu, waaye am na lu gën.
(Je suis ici depuis toujours, mais j'ai encore plus à offrir.)

Marième : Ñii, ñoo nopp nañu la!
(Ils t'écoutent tous !)

Les dialogues deviennent plus directs, les tensions plus apparentes, et la rivalité entre les deux femmes se développe autour des tâches quotidiennes et des attentions de Cheikh.

Le Karma des Co-épouses Où les histoires vivent. Découvrez maintenant