Chapitre 10

12 2 0
                                    





L'ambiance est lourde dans la maison de Cheikh après sa décision de demander à Aissatou de retourner chez ses parents pour réfléchir. Bouleversée et humiliée, Aissatou refuse de croire que son mari l'a éloignée, non pas Marième. Le ressentiment bouillonnant en elle s'intensifie en une colère dirigée contre sa co-épouse, qu'elle tient pour responsable de ses malheurs.

Aissatou, les yeux brillants de colère, murmure pour elle-même en quittant la cour : « C'est elle, c'est Marième qui a tout gâché... Si elle n'était jamais venue ici, rien de tout cela ne serait arrivé. » Ignorant les regards inquiets des autres membres de la famille, elle se dirige d'un pas rapide vers la chambre de Marième, le cœur empli de rage.

Dans sa chambre, Marième, ignorant la tempête qui approche, se repose avec sa fille dans les bras. Aissatou entre brusquement, sans préavis, et d'un ton acerbe, lance :

Aissatou : « Marième ! C'est à cause de toi que je vis cet enfer ! (Elle avance, menaçante) Tu as tout détruit, mon mariage, ma famille, tout ! »

Marième : (surprise et effrayée, se redresse) « Aissatou, qu'est-ce qui te prend ? Je n'ai rien fait, moi ! »

Aissatou se rapproche de Marième, son regard empli de haine. Elle tente de l'agripper mais Marième se défend, protégeant son enfant, et commence à crier.

Le bruit de la confrontation attire l'attention de Cheikh, qui revient de la cour en hâte. Il entre dans la chambre, stupéfait de voir Aissatou s'en prendre physiquement à Marième, dont le visage exprime à la fois peur et incompréhension.

Cheikh : « Aissatou ! Qu'est-ce que tu fais ? Arrête ça tout de suite ! »

Les autres membres de la famille, alertés par les cris, arrivent à leur tour, formant un cercle de témoins choqués autour de la scène. Les voisins s'approchent également, murmurant entre eux et s'interrogeant sur ce qui se passe. Cheikh, furieux, se place entre ses deux épouses pour empêcher tout autre affrontement.

Cheikh (regardant Aissatou avec déception) : « Je t'avais demandé de prendre du recul, pas de venir semer le chaos. Tu es ma première épouse, Aissatou, et je t'ai toujours respectée, mais cela... ce comportement est intolérable. »

Les membres de la famille tentent de calmer Aissatou, mais les murmures et les jugements des voisins présents intensifient sa honte et sa frustration. Son regard se tourne vers les autres, puis vers Cheikh, qui l'observe d'un air sévère et résolu. Elle se sent trahie et isolée.

Grand-mère (d'une voix douce mais ferme) : « Aissatou, dafa doy. La violence ne réglera rien. Tu devrais retourner auprès de tes parents comme Cheikh te l'a demandé, pour apaiser ton cœur. »

Malgré les larmes qui montent à ses yeux, Aissatou réalise qu'elle ne pourra rien faire de plus ici et que rester n'attirera que plus de condamnation. Elle jette un dernier regard chargé de haine vers Marième avant de se diriger vers la sortie.

Une fois Aissatou partie, un lourd silence s'installe dans la maison. Cheikh soupire profondément, regardant tour à tour sa famille et les voisins qui murmurent encore des commentaires. Il sait que cette dispute ne passera pas inaperçue dans le quartier et que sa réputation est en jeu.

Alors qu'il se dirige vers Marième pour lui demander comment elle va, Cheikh réalise à quel point sa famille est au bord de l'effondrement.

Le Karma des Co-épouses Où les histoires vivent. Découvrez maintenant