Triste nuit

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-19 juin 2015-

— Nous sommes navrés de vous l'annoncer de cette façon, mademoiselle Rowan. Nous savons à quel point cela est difficile et nous...

Ils sont là, devant moi. Ces deux policiers, m'annonçant que plus jamais je ne reverrai mes parents. Ma tête commence à tourner et leurs paroles se transforment désormais en échos lointains. Comme si mon esprit tentait de lutter contre cette vérité insupportable, il érige des barrières, essayant de faire taire ces mots maudits, cette réalité trop lourde à porter.

— Mademoiselle Rowan ? insiste alors l'un des agents en posant délicatement sa main sur mon épaule.

Son geste, bien que bénin et précautionneux, me ramène brutalement à la réalité. Je le regarde fixement, les yeux remplis de larmes, ou peut-être continuent-elles de couler, je ne sais pas. Je ne sais plus.

— Avez-vous entendu ma question ?

— Qu... Quelle question ? parvins-je à articuler, sans vraiment comprendre ce que je dis.

— Connaissez-vous quelqu'un ici qui puisse prendre soin de vous en attendant que votre oncle vienne vous récupérer ?

— Mon oncle... Me récupérer... Mais pour aller où ?

Les mots s'accumulent dans ma tête, les informations se bousculent, me submergent. Incapable de penser clairement, je n'arrive plus à reprendre le contrôle de mon corps.

Je lève les yeux. La pluie continue de tomber autour de moi, froide et incessante. Je suis trempée, frigorifiée, mon corps tremble. Mes vêtements collent à ma peau, lourds de l'humidité, et une sensation de vertige s'empare de moi, comme si le monde autour se diluait dans le gris du ciel et le bruit des gouttes qui frappent le sol.

Je reste là, figée, les yeux perdus dans le vide, alors que le policier me parle encore. Ses mots, ses gestes semblent éloignés, comme étouffés par la pluie et le froid.

Finalement, la fatigue, l'humidité et l'atrocité de la nouvelle finissent par avoir raison de moi. Je sens mes jambes céder sous mon propre poids. Je m'écroule sur le sol trempé, essayant de garder les yeux ouverts, mais mes paupières se font lourdes. Tout ce dont je me souviens de cette nuit-là, ce sont les contours flous d'une paire de chaussures qui se rapprochent vers moi en courant...

Teen wolf : L'éveil de la MorríganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant