Longeant les murs du couloir, je ne fais plus attention aux élèves qui m'entourent. Mon seul but, à cet instant, est de trouver la salle de classe de mon premier cours. Je sors alors un papier de ma poche, un plan du Lycée que j'ai pu trouver sur internet, ainsi que mon emploi du temps. Je les scrute durant plusieurs secondes, levant les yeux de temps en temps pour trouver la salle en question, mais j'ai l'impression de m'y prendre comme un pied.
— Pourquoi est-ce que je n'ai pas mieux étudié ce plan avant de venir ? Bravo, Erine, premier jour et déjà paumée.
Soudain, quelqu'un me bouscule et fait chavirer toutes mes affaires par terre, tandis que mon épaule me fait un mal de chien. Furieuse, je me baisse pour tout ramasser, sans faire attention à celui ou celle qui vient de me pousser sans ménagement.
— Génial. Pile ce qu'il me fallait pour commencer la journée en beauté.
— Tiens, me dit-on soudainement tout en me tendant mon emploi du temps.
Sans lever la tête, j'attrape le papier, avant de voir cette paire de talons. Curieuse, je lève les yeux avant de faire face à une jolie blonde vénitienne. Je me relève et la remercie silencieusement.
— Est-ce que tu vas bien ? me demande-t-elle, comme si elle me connaissait déjà.
— Oui, c'est juste que...
— Tu es nouvelle, me coupe-t-elle gentiment avec un sourire rassurant. Je m'appelle Lydia, lance-t-elle tendant sa main vers moi.
Après plusieurs secondes d'hésitation, je tends ma main vers la sienne pour me présenter.
— Erine, répondis-je, un sourire timide sur les lèvres.
Au moment où nos mains se touchent, un frisson glacé me traverse, comme si une part de moi venait d'être aspirée. Surprise, je la relâche vivement. Lydia me regarde, ses yeux aussi terrifiés que les miens. Je n'ai aucune idée de ce qui vient de se passer, mais la sensation d'un gouffre ouvert dans mon cœur refuse de s'effacer.
— Que m'as tu fais ? demandais-je instinctivement, tel un mécanisme de défense.
Lydia, soucieuse, continue de me dévisager. Elle n'a pas le temps de me répondre que deux ados nous rejoignent.
— Lydia, est-ce que tout va bien ? demande l'un d'eux en me regardant d'un air soupçonneux, ses épaules tendues comme s'il se préparait à une confrontation.
— Oui, tout va bien, Scott, répond Lydia après un moment d'hésitation, sans me quitter des yeux. Je faisais juste connaissance. Je vous présente Erine.
— Salut, moi, c'est Stiles, intervient celui-ci, plutôt enjoué, tout en bousculant son ami Scott.
— Salut.
— Alors, tu es nouvelle, poursuit Stiles. Tu viens d'où ? Pourquoi t'es venue t'installer à Beacon Hills ? T'as de la famille ici ?
En entendant le mot famille, je me crispe tout en regardant Stiles, fronçant mes sourcils.
— Arrête avec tes questions Stiles, tu la mets mal à l'aise, l'interrompt Scott avant de se placer face à moi. Tu n'es pas obligée de lui répondre. Il peut parfois se montrer...
— Envahissant ? lâchais-je sans réfléchir, tandis que Scott me sourit.
— C'est ça, envahissant, répète-t-il, amusé.
— Et encore, tu n'as rien vu, poursuit Lydia, également amusée par la situation.
— Je suis désolée, mais...
Je regarde mon emploi du temps, certaine que j'ai déjà manqué le début de mon premier cours. Deaton va me tuer, c'est certain. Lydia m'observe, comme si elle lisait en moi, elle attrape mon emploi du temps et le scrute avant de me le rendre.
— Tu es dans notre classe, me lance-t-elle. Tu n'auras qu'à nous suivre si tu ne veux pas te perdre.
— Je ne veux pas m'imposer.
— Ce n'est pas le cas, affirme Stiles tout en me faisant un clin d'œil.
Il me sourit, puis Lydia me sourit et tous deux s'en vont, me laissant seule avec Scott. Je suis mal à l'aise devant son regard insistant qu'il a depuis qu'il m'a vu. Il s'approche dangereusement et mon corps réagit aussitôt. Inconsciemment, je recule d'un pas. Surpris. Scott fronce légèrement les sourcils, comme si ma réaction le déconcertait. Ses yeux glissent sur moi, sondant quelque chose au-delà de mes mots.
— Pourquoi t'as fait ça ?
— Pourquoi j'ai fait quoi ?
— Tu as reculé d'un pas.
— Je... Je ne l'ai pas fait exprès.
— Je ne vais pas te faire de mal, Erine, dit-il tout en tendant le bras vers moi.
Face à son geste, la peur commence à me gagner. Pourquoi je réagis comme ça face à lui ? Que va-t-il me faire ? Je ferme les yeux, lorsque celui-ci reprend la parole.
— Mon casier est juste derrière toi.
« Bravo, Erine. Première journée et tu penses déjà qu'on va t'agresser au milieu du couloir... Sympa le démarrage. »
— Quoi, fis-je tout en rouvrant les yeux.
Surprise, je me retourne avant de constater qu'il dit la vérité. Je baisse les yeux, morte de honte face à mon comportement puéril.
« Allez, Erine... Ne fais pas ton cinéma dès le premier jour... »
— Est-ce que tout va bien ? me demande-t-il alors, voyant que je ne bouge pas de ma place et que je reste silencieuse.
— Ça va. Je suis désolée, je... Je croyais que... Rien, laisse tomber.
Je secoue la tête, tentant d'ignorer l'étrange malaise qui persiste en moi. Qu'est-ce qui m'a pris ? Je jette un dernier regard vers Scott avant de me détourner pour rattraper Lydia et Stiles.
Alors que je m'éloigne, un frisson me traverse, comme si son regard pesait encore sur moi. Malgré la distance, j'ai l'impression qu'il me dévisage, ses yeux brûlant de questions silencieuses. Curieuse, je me retourne brièvement et croise son regard. Il est toujours là, immobile devant son casier, les sourcils légèrement froncés, le visage tendu, comme s'il voyait quelque chose en moi que je n'arrivais pas à saisir moi-même.
Est-ce mon imagination qui me joue des tours ? Pourquoi ai-je cette étrange sensation le concernant ? Comme si... Je ne sais pas. Comme s'il essayait de percer toutes les vérités à mon sujet, même si, en réalité, il n'y a rien à dire. Enfin... je crois.
La journée se poursuit entre cours, pause déjeuner et sport, dernier cours de ce mardi. Quand la cloche sonne, je suis l'une des premières à quitter le lycée. Comme à chaque fois, je vais rejoindre Deaton un peu plus loin, là où l'on ne peut pas être vu. Mais quand j'arrive sur place, il n'y a personne. La voiture de Deaton n'est pas là.
Je vérifie l'heure sur ma montre. Il ne va sûrement pas tarder. Après plusieurs minutes, l'inquiétude commence à monter. Deaton n'est jamais en retard.
Soucieuse, j'attrape mon téléphone et l'appelle pour savoir où il est. Pas de réponse. J'essaie encore une fois, puis deux... toujours rien. Bon, il doit être occupé.
— Il faut voir le bon côté des choses. En rentrant à pied, je vais pouvoir découvrir la ville, dis-je pour me donner du courage. Sept kilomètres, c'est rien... ça va aller. Je peux le faire.
Je prends une grande inspiration, expirant lentement, puis je me mets en route. Mais cette petite voix au fond de moi persiste, chuchotant que quelque chose... quelque chose d'indéfinissable... ne tourne pas rond. Pourquoi Deaton n'est pas venu ? Et s'il lui était arrivé quelque chose...
Prise de panique face à cette idée, je me mets à courir à toute vitesse, espérant rentrer rapidement pour retrouver mon oncle et m'assurer qu'il va bien.
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Teen wolf : L'éveil de la Morrígan
Hombres LoboAprès la mort de ses parents, Erine Rowan est envoyée vivre chez son oncle à Beacon Hills, une petite ville en apparence tranquille, mais qui cache de lourds secrets. En cherchant sa place, elle rencontre Scott McCall et sa bande. Pourtant, dès leu...