Teen wolf : L'éveil de la Morrígan

Suspicion

Je me lève enfin de ma place à la fin du cours, toujours troublée par l'apparition inexplicablement rapide de Scott. Je ne parviens pas à chasser la sensation qu'il cache quelque chose. L'énigme de Scott me trotte dans la tête. Je me rappelle alors les paroles menaçantes de mon alter ego.

Le reste de la matinée passe dans une sorte de brouillard.

Puis, à l'heure du déjeuner, Lydia vient me rejoindre, accompagnée de Stiles et de Scott, qui tente d'afficher une décontraction forcée. Nous nous dirigeons ensuite vers la cafétéria, nous installant à une table un peu à l'écart du brouhaha ambiant.

Je suis sur le point de poser des questions à Scott quand Stiles, l'air excité, nous glisse une pile de photocopies sous le nez. Les feuilles contiennent des coupures de presse et des articles d'archives. Curieuse, je me penche pour lire, mais je suis arrêtée par Stiles qui, avec enthousiasme, explique :

— Vous ne devinerez jamais ce que j'ai trouvé. J'ai passé des heures à fouiller les archives de Beacon Hills et il y a tout un dossier sur des... disparitions étranges autour de cette ville. Et là, c'est du solide ! Dans les années 90, il y a eu une vague de disparitions non résolues. Toutes les victimes avaient signalé des visions, des sensations de froid intense et... (il baisse la voix pour accentuer l'effet) l'impression d'être suivies.

Lydia semble captivée par le récit, tandis que moi j'écoute avec une expression perplexe. Stiles continue de parler avec passion, lorsque Scott lui donne un léger coup de coude, essayant de le ramener à la réalité.

— Sérieusement, Stiles, peut-être que ce n'est rien d'autre que de vieilles histoires, souffle Scott en tentant de minimiser. Beacon Hills a toujours eu ses... rumeurs, tu sais.

Je fronce les sourcils en regardant Scott. Je sens qu'il veut détourner le sujet et cela ne fait qu'attiser ma curiosité. Mes doutes grandissent, d'autant que la description de Stiles correspond en partie à ce que je ressens ces derniers jours.

Je décide alors de poser la question qui me taraude.

— Pourquoi est-ce que ça te met mal à l'aise, Scott ? Ces histoires... Est-ce que tu penses que ça pourrait être vrai ?

Scott hésite, évitant mon regard. Lydia l'observe avec une certaine tension, tandis que Stiles, intrigué, continue de nous observer tous les deux. Finalement, Scott répond, mais sa voix trahit une certaine nervosité.

— Ce que je pense, c'est que Beacon Hills a eu son lot d'événements bizarres, mais rien qui mérite qu'on s'en inquiète... pas plus que d'habitude, en tout cas.

Je ne peux m'empêcher de le fixer, cherchant dans son regard une quelconque réponse, mais je sens qu'il me cache quelque chose. Je détourne les yeux, perturbée. Lydia prend alors la parole pour alléger l'atmosphère.

— Écoutez, Beacon Hills est une petite ville et parfois les rumeurs prennent des proportions folles. Ce n'est pas parce qu'il y a des légendes que tout est vrai.

Stiles se penche alors en avant, ses mains s'agitant comme pour marquer chaque point crucial de son récit.

— Mais il faut admettre que c'est fascinant. Ces disparitions se produisent toujours à la même période de l'année, au début de l'automne, explique-t-il avec un ton plus bas, comme s'il révélait un secret d'État. Et il y a toujours ces témoignages de gens qui affirment avoir entendu des bruits étranges... ou vu des silhouettes dans la brume. Sans parler d'un cri démoniaque... d'une femme, ajoute-t-il d'un ton grave tout en regardant Lydia, appuyant chaque mot pour donner à son histoire une aura encore plus sombre.

À cet instant, je sens mon cœur rater un battement. Ce cri... je l'ai entendu, là, dans cette forêt, près du Nemeton. L'écho résonne de nouveau dans mon esprit, glaçant mon sang. Je me raidis malgré moi, les doigts crispés sur le bord de la table. Mon souffle se fait plus court. Je dois lutter pour garder mon calme, mais le souvenir est trop vif, trop réel.