Incertitudes

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Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque je suis réveillée par ses rayons. Instinctivement, je jette un œil à ma montre.

— Oh non, pas encore ! dis-je en bondissant du lit.

Malgré les événements de la veille, j'ai dormi profondément. Un sommeil si réparateur que je n'ai même pas entendu mon réveil sonner.

Je file à la salle de bains, me prépare en vitesse, puis descends à la cuisine, histoire de manger un petit quelque chose avant de partir.

— Bonjour, dis-je en déposant un baiser sur la joue de mon oncle, qui est déjà installé avec son café, mes mains posées sur ses épaules.

— Bonjour, ma grande, répond-il en souriant, posant sa main sur la mienne. Comment tu te sens ce matin ?

— Bien, vraiment. Je vais mieux, je te promets.

— Je te crois, dit-il avec un sourire. Assieds-toi et mange un peu. Nous avons encore un peu de temps, j'aimerais que tu me racontes ta vraie première journée de cours.

Effectivement, hier marquait le début officiel de l'année. Pour ne pas être en retard sur le programme, j'ai déjà suivi quelques cours de rattrapage au lycée cet été, mais en petit comité et sans connaître vraiment personne. Scott et sa bande n'en faisaient d'ailleurs pas partie.

— Alors, comment ça s'est passé ? Tu t'es fait des amis ?

— C'est un peu tôt pour parler d'amitié, non ?

— Tu as raison. Alors... raconte-moi.

— Franchement, il n'y a pas grand-chose à dire. J'ai fait connaissance avec certains camarades, et... apparemment, tu connais l'un d'eux.

— Ah oui ? Qui donc ?

— Le jeune qui travaille dans ta clinique... Scott, c'est bien son nom ?

— Oui, c'est bien lui.

— Et ses amis sont Stiles et Lydia, c'est ça ?

— C'est exact. Stiles est son meilleur ami. Lydia aussi compte beaucoup pour lui.

— Alors c'est bien le même Scott...

Il semble confus par ma façon de parler de Scott et ça ne m'étonne pas vraiment.

— Tu sembles préoccupée, Erine. Quelque chose ne va pas ?

— Ce n'est rien... dis-je en haussant les épaules. C'est juste que... j'ai eu l'impression qu'il ne m'appréciait pas beaucoup.

— C'est impossible, Scott n'est pas ce genre de garçon.

— Peut-être. L'avenir me le dira, j'imagine ?

— Exactement. Mais concentre-toi sur tes études, c'est le plus important. Le reste n'est que secondaire.

J'acquiesce, bien que mes pensées s'égarent vers le secret que je dois garder. Deaton lit facilement en moi, je le vois lorsqu'il pose sa main sur la mienne avec douceur.

— Qu'est-ce qui te dérange ? Dis-moi.

— Je... Tu ne cesses de me rappeler que personne ne doit savoir qu'on est de la même famille. Mais comment je suis censée gérer ça avec Scott dans ma classe ? Tu ne crains pas qu'il finisse par le découvrir ? Je veux dire, tu travailles avec lui tous les jours...

— Ne t'inquiète pas pour ça, finit-il par dire. Un jour, je lui expliquerai, je le dirai au monde entier si nécessaire. Mais ce jour n'est pas encore venu.

— Mais pourquoi ? demandé-je, haussant légèrement la voix, en me levant de ma chaise. Est-ce que... est-ce que tu regrettes de m'avoir prise avec toi ? Ou est-ce que... tu as honte de moi ? dis-je, une larme coulant sur ma joue.

À ces mots, Deaton me regarde avec une surprise mêlée de tristesse. Il se lève, vient vers moi, et passe ses doigts sous mon menton, m'incitant à le regarder. Il me sourit tendrement avant de reprendre :

— Erine, jamais, tu m'entends, jamais je ne regretterai de t'avoir avec moi. Tu es ma famille et je t'aime, ne doute jamais de ça.

— Et moi aussi je t'aime, Deaton, murmuré-je, mais... Est-ce qu'un jour j'aurai droit à une explication ?

— Bien sûr. Ce jour est même peut-être plus proche que tu ne le crois.

Ses paroles me troublent. Il y a une lueur énigmatique dans son regard, comme un secret à demi révélé.

— Mais pas maintenant. C'est encore trop tôt, ajoute-t-il en m'attirant contre lui pour une étreinte.

Hésitante, je reste immobile. Même si une partie de moi aimerait lui rendre son étreinte, une autre part me retient. Je ne veux pas qu'il sente à quel point ses mystères me blessent. Depuis l'accident de voiture, gérer mes émotions est devenu plus compliqué. Cette nuit-là, une partie de moi s'est brisée et j'ai commencé à compartimenter mes sentiments pour me protéger. Alors, moi aussi, je dois apprendre à composer et à m'adapter.

Toujours perdue dans mes pensées, je sens son étreinte se desserrer. Il recule un peu et me sourit comme il sait si bien le faire.

— Allons-y, sinon tu risques d'être en retard en cours.

D'un bref signe de tête, j'acquiesce et le suis jusqu'à la voiture. Comme d'habitude, il me dépose un peu à l'écart du lycée, là où personne ne nous verra ensemble. Je lui souris rapidement avant de descendre et de me diriger vers le bâtiment, appréhendant ce que cette journée me réserve...

Teen wolf : L'éveil de la MorríganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant