Teen wolf : L'éveil de la Morrígan

Doutes

J'arrive au point de rendez-vous, jetant des coups d'œil derrière moi, priant pour ne pas avoir été suivie. Deaton m'attend dans la voiture, et dès que je m'installe, il démarre en silence. Je sens son regard inquiet sur moi, percevant chacune de ses tentatives pour détendre l'atmosphère avec quelques questions anodines. Absorbée dans mes pensées, je lui réponds brièvement, luttant intérieurement contre les évènements de la veille et les paroles de Scott. Je repousse tout cela, consciente que Deaton a déjà assez de soucis comme ça. Je ne souhaite pas l'inquiéter davantage. 

Lorsque nous arrivons à la maison, je m'apprête à sortir de la voiture, mais il me retient doucement par la main.

— Erine, tu sais que tu peux tout me dire. Si tu as des doutes, des craintes... sache que je suis là pour toi. Si l'on veut que ça fonctionne entre nous, il faut...

— Dialoguer, le coupé-je gentiment. Je sais, Deaton. Ne t'inquiète pas, je vais bien, dis-je en retirant ma main et en quittant rapidement le véhicule.

Une fois dans ma chambre, je prends une douche rapide avant de me glisser sous mes couvertures, bien que la crainte de revoir mon alter ego me paralyse de peur. J'essaie de penser à des choses positives, mais l'angoisse finit par m'épuiser, me plongeant finalement dans un sommeil troublé.

Elle est là, devant moi. Imposante et terrifiante : mon alter ego. Ses yeux, autrefois noirs, sont maintenant d'un rouge sanglant. Elle tourne autour de moi, riant d'un rire glacial qui résonne comme un écho dans la nuit. Elle semble se réjouir de ma peur, se délectant de chaque tremblement. Soudain, son visage se rapproche du mien, ses doigts glacés s'enroulant autour de mon menton, forçant mon regard à croiser le sien. Nos nez se touchent presque. Je veux fuir, mais mes pieds sont comme enracinés, incapables de bouger.

Elle murmure des paroles indistinctes, comme une menace sourde. Puis, en élevant la voix, ses mots deviennent clairs et un frisson glacial me parcourt. Elle parle dans une langue que je ne connais pas, mais que je comprends, comme si les mots eux-mêmes prenaient sens dans mon esprit.

Elle s'approche encore plus, et là, je sens son souffle froid sur ma peau.

— Je suis la Morrígan originelle, murmure-t-elle d'une voix tranchante. Je récupérerai ce qui m'appartient de droit, et à ce moment-là, tu me supplieras de te tuer. La douleur que je t'infligerai sera si profonde, si viscérale, que tu prieras pour en finir.

Elle recule, puis revient en un instant, surgissant à une vitesse inhumaine. Son regard se fixe sur moi, comme une flamme sombre brûlant de rage.

— Méfie-toi de Scott McCall. Il n'est pas celui qu'il prétend être.

Elle rigole à s'en briser les poumons, puis disparaît aussitôt dans une brume noire et épaisse.

Je me réveille en sursaut, le corps tremblant. Ses mots résonnent encore dans mon esprit, comme une mélodie persistante. Je suis en nage, pourtant, j'ai l'impression d'être transpercée par un froid glacial. Je me couvre de plusieurs autres couvertures pour tenter de chasser cette sensation oppressante.

Ce n'est que le lendemain matin, épuisée, que je finis par sortir de ma torpeur. Malgré tout, je garde cette étrange impression d'avoir été écrasée par un poids invisible. Je secoue vivement la tête pour chasser les dernières images du cauchemar et me prépare pour la journée. Comme d'habitude, Deaton m'attend pour le petit-déjeuner. Nous discutons de banalités avant qu'il ne me dépose au lycée.

Dès mon arrivée, je croise Lydia qui est accompagnée de Scott.

— Salut, Erine ! s'exclame Lydia avec son sourire chaleureux habituel.

— Salut, dis-je, en jetant un bref regard à Scott.

Il semble mal à l'aise, perdu face à mes paroles de la veille. Sa présence me déstabilise autant qu'elle m'intrigue, comme si quelque chose en lui m'attirait malgré moi. Son regard se pose sur moi, intense et insondable.

— J'ai loupé quelque chose ? intervient Lydia, remarquant la tension palpable entre nous.

— Tout va bien, répondons-nous en même temps, Scott et moi.

Elle rit doucement et nous invite à la suivre en cours. Je détourne le regard de Scott, mais alors que nous marchons, un bruit sourd, presque imperceptible, me pousse à jeter un coup d'œil derrière moi... sauf que Scott a déjà disparu.

Je m'arrête, cherchant des yeux où il a pu passer, me demandant comment il a fait pour disparaître aussi vite.

« Scott McCall, pourquoi la folie prend le dessus lorsque je suis à tes côtés ? »

— Erine, tout va bien ? demande Lydia en revenant vers moi. Tu as vu quelque chose ?

— Non, rien, dis-je, le cœur battant. Juste... rien du tout. Allons en cours.

Elle hausse un sourcil, mais n'insiste pas. Nous nous dirigeons donc vers la salle. En entrant, je m'arrête net. Scott est déjà installé à sa table, ses affaires parfaitement en place, comme s'il était là depuis longtemps. Je frissonne, un doute s'insinuant dans mon esprit. Il n'a pas pu arriver avant nous. C'est impossible, il n'y a qu'un seul couloir pour rejoindre cette classe, nous l'aurions forcément croisé. À moins...

Je m'assieds, tentant de rassembler mes pensées, mais mes mains tremblent légèrement. Et si mon alter ego avait raison ? Si Scott cachait réellement quelque chose d'effrayant ?

Mes pensées tourbillonnent, une spirale de peur et de méfiance. Il est là, juste devant moi, et pourtant... une part de moi hésite, comme si ce que j'avais vu n'était qu'un mirage. Mais alors, pourquoi ce malaise continue-t-il de grandir ?

Brutalement, les mots de mon double résonnent à nouveau dans mon esprit : Méfie-toi de Scott McCall. Il n'est pas celui qu'il prétend être...