Une minute dans tes bras

Chapitre 13 : Juste un pas

Le jour suivant, alors qu'Héléna feuilletait son carnet de mots, rempli des petites attentions laissées par les académiciens avant son possible départ la semaine précédente, Pierre s'approcha et lut par-dessus son épaule. Soudain, il éclata de rire et dit à haute voix, pour la taquiner

Pierre : Je t'ai quand même lâché un "je t'aime" dans ce carnet... Et moi, c'est rare que je dise ça.

Surprise, Héléna le fixa, un mélange de tendresse et d'interrogation dans les yeux.

Héléna : Ah bon, pourquoi ? demanda-t-elle, curieuse.

Pierre haussa les épaules, visiblement mal à l'aise de devoir s'expliquer.

Pierre : J'ai toujours eu du mal à mettre des mots sur ce que je ressens. Moi, je m'exprime en chansons.

Cette réponse la toucha, car elle savait que Pierre, derrière son air de séducteur, était quelqu'un de profondément pudique. Ce moment de sincérité résonna en elle. Elle esquissa un sourire, mais au fond, elle était troublée par cette déclaration à demi-mot.

Depuis ce jour, Héléna ne pouvait s'empêcher de repenser aux chansons que Pierre avait interprétées, se demandant si elles portaient une signification plus profonde. Il y avait une nouvelle dynamique entre eux, plus douce, mais aussi chargée d'une tension qu'ils tentaient tous les deux de dissimuler derrière leurs jeux et taquineries habituels.

Lors de leurs évaluations, chacun brilla à sa manière. Héléna émut tout le monde avec « Vole » de Louane, sa sensibilité touchant profondément, tandis que Pierre impressionna en chantant « Someone Like You » d'Adele avec une intensité qui laissa tout le monde sans voix. Mathieu, le chef d'orchestre, fut subjugué par leur performance, voyant en eux des artistes de grand talent.

Mais au moment des nominations, un coup de massue tomba : Vico, qui avait échoué lors de son évaluation, fut nommé. Pierre et Héléna prirent cette nouvelle à cœur. Vico, avec son énergie contagieuse et son grand cœur, faisait partie des piliers de la maison. Voir son nom apparaître parmi les nommés les attriste profondément. Ce soir-là, l'ambiance fut plus lourde. Ils tentèrent de remonter le moral de Vico, mais une ombre planait sur leur groupe.

Les jours suivants furent chargés avec les répétitions, mais l'ambiance communautaire persista. Pierre et Héléna continuaient leurs petits rituels et taquineries. Ils discutent de qui ira « sapiner » en premier

Pierre : C'est moi qui vais y aller, c'est décidé, déclara Pierre, fermement.

Pierre, déjà prêt, tente pour une fois de ne pas céder à Héléna comme il le fait d'habitude

Héléna le regarda avec un sourire en coin

Héléna : Non, moi j'y vais. Toi, tu dois appeler ta maman.

Pierre sourit, amusé.

Pierre : J'appellerai après, promis.

Elle se rapprocha de lui avec une moue faussement boudeuse.

Héléna : Et moi, je fais quoi pendant ce temps. Je vais m'ennuyer...

Profitant d'une distraction de Pierre alors qu'il parlait avec Djébril, Héléna se faufila vers la porte. Mais Pierre la vit du coin de l'œil et s'arrêta net dans sa conversation

Pierre : Oh, la petite maline... Reviens ici, toi, cria-t-il en riant avant de se lancer à sa poursuite.

Djébril, vexé d'avoir été ignoré, se plaint à Clara :