Chapitre 17 : La terrible vérité partie 2

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Rogue n'avait pas réfléchi. La colère qui l'avait submergé, la douleur des mots d'Élisabeth, tout s'était effacé au moment où Fudge était apparu devant elle. Ce n'était plus une question de logique, ni de protocole. C'était une question de survie, de protection. Son corps avait agi avant son esprit.

Sans hésitation, il s'était avancé, interposant son corps entre Fudge et Élisabeth. Il la sentait trembler derrière lui, toujours secouée par la révélation qu'il venait de lui faire. Mais il n'y avait pas de temps pour les explications, pas de temps pour apaiser ses peurs. Pas cette fois.

Fudge parlait, mais Rogue n'entendait rien. Le seul son qu'il percevait était le souffle d'Élisabeth derrière lui, ses sanglots étouffés, sa panique grandissante.

« Vous devrez me passer sur le corps avant de la toucher », pensa Rogue, chaque fibre de son être tendue, chaque muscle prêt à exploser. Jamais il ne l'avait protégée comme il le devait, jamais il n'avait été là pour elle quand elle en avait besoin. Mais maintenant, c'était différent. Maintenant, il n'allait pas la laisser seule face à ce cauchemar.

Quand Fudge évoqua les Aurors, la rage monta encore d'un cran en lui. Il ne la laisserait pas partir. Pas elle. Pas maintenant qu'il venait de tout lui dire, pas alors qu'il venait de révéler la vérité qu'il avait tant cachée. Il avait trop à perdre. Pour la première fois de sa vie, il n'avait pas peur de se battre.

— Arrêtez ce manège, Severus, dit Fudge d'un ton autoritaire. Cette jeune fille doit être emmenée. Vous savez ce qu'elle est... ce qu'elle représente. Le ministère a déjà décidé.

Mais Rogue, le regard noir, ne bougea pas d'un millimètre. Son bras se tendit, sa baguette prête à lancer le premier sort. S'il le fallait, il affronterait Fudge et ses Aurors. Il les repousserait un par un. Peu importe les conséquences.

Dumbledore, silencieux jusque-là, observait la scène avec gravité, mais Rogue ne chercha pas son approbation. C'était sa bataille. Il était enfin prêt à la mener.

MacGonagall, aux aguets, semblait prête à intervenir aussi, mais Rogue ne pouvait penser à rien d'autre qu'à Élisabeth, son souffle rapide derrière lui.

« Tu n'as plus à avoir peur », pensa-t-il. « Je te protégerai. Jusqu'au bout. »

Point de vue d'Élisabeth :

Tout était allé si vite. Quand Élisabeth avait ouvert la porte pour quitter la pièce, elle était encore en proie à ses émotions, tentant de comprendre tout ce qui venait de lui être révélé. Mais à peine avait-elle franchi le seuil qu'elle était tombée nez à nez avec Fudge. Le ministre de la Magie, accompagné d'Aurors, semblait déterminé et furieux.

Son cœur avait raté un battement. Elle avait reculé instinctivement, trop choquée pour réagir, son esprit en plein chaos. « Est-ce qu'ils sont vraiment venus pour moi ? » pensa-t-elle, paniquée.

Mais avant qu'elle ne puisse comprendre ce qui se passait, elle sentit la présence imposante de Rogue devant elle. Il s'était avancé comme un bouclier, comme un rempart entre elle et le monde extérieur. Pour la première fois, elle se sentit protégée... vraiment protégée.

Elle était encore secouée, la révélation qu'il était son père brûlant dans son esprit comme une vérité qu'elle ne pouvait digérer. Comment cet homme, qui l'avait tant fait souffrir, pouvait-il maintenant se dresser entre elle et ses poursuivants ?

Elle le voyait, son dos tendu, sa baguette levée, prêt à affronter les Aurors. Elle pouvait à peine croire ce qu'elle voyait. Il était prêt à tout pour elle, maintenant. Il était prêt à se battre.

Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps de silence, de froideur ? Élisabeth ne comprenait plus rien. Elle le détestait encore, mais une part d'elle ne pouvait nier que, pour la première fois, elle sentait qu'il était là pour elle, qu'il ne la laisserait pas tomber.

Elizabeth Prince, la fille caché de Severus Rogue / 2 eme année à PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant