Ton regard sur moi, ça me laisse sans voix

Chapitre 7 : Détente Avant Le Grand Jour

Pierre hésite encore, cherchant ses mots, et tout à coup, dans un élan qu'il ne contrôle pas entièrement, il tend les bras vers elle, sa voix brisant enfin le silence :

- Je... je voulais juste te dire merci. Pour aujourd'hui, pour ta confiance, tout ça...

Héléna reste immobile un instant, un peu surprise. Puis elle s'approche lentement, ses mains se posant timidement sur les épaules de Pierre. Ce n'est pas un geste fort, mais un besoin simple de montrer de la reconnaissance. Leurs bras se referment l'un autour de l'autre dans une étreinte lente, hésitante au début, mais pleine de chaleur et de réconfort. C'est un câlin qui vient chercher quelque chose de plus profond, une forme de soutien mutuel après toute cette journée d'émotions partagées.

Leurs cœurs battent à l'unisson dans ce moment suspendu. Pierre ressent l'odeur légère des cheveux d'Héléna, une sensation douce mais un peu étrange, alors qu'il cherche la chaleur de ce geste, comme une promesse d'être là pour l'autre. C'est un câlin qui n'a pas de mots, un moment de réconfort pur.

Ils se séparent doucement après quelques secondes, sans précipitation, juste assez pour se sentir tous les deux en paix avec cette proximité. Pierre, un peu gêné par l'intensité du geste, détourne les yeux, mais il garde un sourire discret. Il s'approche lentement de la porte.

- Bon, il faut que j'y aille. On se voit demain, d'accord ?

- Oui, bien sûr, répond Héléna d'une voix douce, toujours un peu sonnée par ce moment.

- Bonne nuit, Hélé, lui dit-il, avec un léger sourire.

Elle le regarde partir, et une fois la porte fermée derrière Pierre, Héléna se retrouve seule, encore enveloppée dans l'écho de la chaleur du câlin qu'ils viennent de partager. Elle s'assoit au bord de son lit, les pensées en désordre. Le geste de Pierre avait été simple, spontané, mais d'une certaine manière, il a éveillé quelque chose en elle. Pourquoi ce besoin de se rassurer ainsi, de s'accrocher à cette proximité ?

Elle ferme les yeux un instant et, dans l'intimité de la chambre, son esprit la ramène à Lucas. Elle ne peut pas s'empêcher de penser à lui, à la distance qui s'est installée entre eux. Elle se demande si ce qu'elle vient de ressentir avec Pierre est un simple moment de soutien ou si c'est quelque chose de plus. Elle se sent coupable, comme si, d'une manière ou d'une autre, elle trahissait Lucas. Mais, en même temps, elle sait que ce n'est pas le cas. Pierre a été un soutien précieux aujourd'hui, rien de plus. Mais la culpabilité est là, qui s'insinue dans son esprit, lui rappelant que Lucas est loin, occupé, qu'il ne semble plus aussi présent qu'avant.

Elle chasse ces pensées, préférant se concentrer sur la préparation du prime. Ce n'est pas le moment de s'attarder sur des doutes. Elle se redresse, souffle un coup et se dirige vers le miroir. Elle se parle à elle-même pour s'encourager.

- Je vais réussir. Je vais me concentrer sur ce qui compte. Rien d'autre.

Pdv Pierre :

Pierre marche lentement dans le couloir, encore un peu sonné par l'intensité du moment qu'ils viennent de partager. Il a voulu lui dire merci, mais tout est venu de manière un peu plus instinctive. Il se sent bizarrement apaisé, comme si cette étreinte avait enlevé quelque chose de lourd qu'il ne réalisait même pas porter.

Le câlin avait été simple, presque sans paroles, mais c'était comme une reconnaissance silencieuse. Après tout, il avait vu Héléna se battre toute la journée. Il savait qu'elle traversait beaucoup de choses et qu'il ne pouvait pas faire grand-chose de plus que d'être là pour elle. Ce geste lui avait semblé juste, naturel. Une façon de dire qu'il comprenait, qu'il soutenait.