Le jour du lien : partie 4

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_Monsieur Katsuki Bakugo.

Le silence qui suit cet appel est pesant. Si Kacchan n'est pas social ou populaire, il n'en reste pas moins connu à la fac pour être le porteur de la chevalière « déserteur ». Alors que personne ne se lève pour prendre place sur l'estrade, tout le monde se regarde en le cherchant.

_Monsieur Katsuki Bakugo ?

Mais toujours rien. Il n'est pas là. Rapidement les chuchotements s'élèvent dans l'amphithéâtre.

Je me sens me tendre sur mon siège alors que l'anxiété m'assaille. Ma tête tourne et j'ai l'impression d'entendre leurs voix bien plus fortes qu'elles ne le sont vraiment. Je porte une main à ma poitrine alors que ma respiration se fait courte. J'entends lointainement la voix d'Ochacco s'inquiéter mais je n'arrive pas à la regarder.

Mais tout à coup tout s'arrête.

_Il va arriver !!

Le silence s'impose d'un coup alors que tout le monde se tourne vers cette voix forte qui vient de parler. Eijiro est debout fièrement dans les gradins et regarde le représentant du ministère des liens durement. Il a parlé sans faillir et semble convaincue de ce qu'il annonce. Je le regarde les sourcils relevés et la bouche entre-ouverte et immédiatement tout mon corps se calme.

Je ne suis pas le seul à y croire.

_Monsieur Kirishima vous ne pouvez pas intervenir...

_Il va venir, il me l'a dit hier soir ! Il va finir par arriver mais c'est dur pour lui, laissez-lui encore un peu de temps !

_Très bien. Il a jusqu'à 18 heures, prévenez-le. Au-delà de ça il sera poursuivi en justice et condamné à au moins 5 ans de prison pour sa deuxième désertion.

Je déglutie et je vois Eijiro et en faire de même. Mais il se rassoit satisfait en s'empressant de taper sur son téléphone.

_Nous allons poursuivre les déclarations, annonce monsieur Aizawa d'un air froid en reprenant ses documents. Monsieur Izuku Midoriya.

Mon cœur s'arrête. Je sens plusieurs regards se tourner vers moi alors que je panique. Je lance alors un regard désespéré à Ochacco. Celle-ci me sourit avec bienveillance et me presse la main pour me donner du courage.

_Ça va aller, me chuchote-t-elle. Tu n'as rien à te reprocher.

J'acquiesce et m'empresse de me lever pour ne pas faire attendre à nouveau monsieur Aizawa. La descente des escaliers est la plus lente et rapide de ma vie. J'ai l'impression que je vais me vautrer en beauté à plusieurs reprises. Et enfin j'arrive sur l'estrade debout face au grand livre du code des liens. Je souffle pour prendre du courage et pose délicatement ma main gauche dessus. Déjà je vois le regard surpris du représentant en voyant mon anneau noir.

Vous n'êtes pas au bout de vos surprises monsieur.

_Jurez-vous solennellement sur l'humanité et sur votre lien de dire la vérité dans votre déclaration ?

J'avale ma salive alors que je sens mon cœur rater un battement. C'est maintenant que tout se joue. Je jette un regard dans la foule et immédiatement mes yeux s'ancrent dans ceux déterminés d'Ochacco qui hoche de la tête. Je dois le faire.

_...Je le jure.

_Déclinez votre identité.

_Izuku Midoriya, je bafouille. Homme, 19 ans, né à Shizuoka le 15 juillet XXXX.

Ruban Rouge (BKDK)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant