3.5/ Un trou du cul en plus dans l'univers

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Novea Alone

26 février 2096

13 :00

Devant la Chambre 304 B

Je commence à grimper sur une caisse, mon épaule me fait trop mal pour que je puisse monter comme tout à l'heure. La caisse ne me monte malheureusement pas suffisamment pour que je puisse atteindre le tableau de commande. Même sur la pointe des pieds, je n'y parviens pas. Le stress commence à monter en moi. Je les entends se rapprocher, ils papotent comme s'ils étaient au thé de quatre heures. Je ne suis pas rassurée du tout quand je comprends que le thé, ce sera certainement moi si je ne rentre pas dans cette pièce très rapidement.

Tempi pour mon épaule...

Je pose mes mains sur le rebord et me hisse, je bloque mon pied sur la paroi, je tends mon bras pour poser mon pouce sur la plaquette électronique.

Encore un tout petit peu...

Tu vas tomber !

Je vais y arriver, putain, allé encore un petit peu...

— Ho, regarde, elle se prend pour une acrobate.

— Moi, je dirais plus un singe.

Je sers les dents, comprenant que c'est soit je réussi à peser sur ce putain de boutons, soit je fini en repas cuit à la broche.

Qu'est-ce que tu en sais, peut-être qu'ils préfèrent la viande froide.

Pitié, stop...

Les images de monstres qui sont en train de me manger cru autour du feu. Pendant qu'ils discutent du fait que j'étais vraiment très facile à attraper s'impose à mon esprit.

J'arrive presque à appuyer sur le bouton digital. J'y suis à environ trois centimètres, c'est quasi rien. Tout d'un coup, la caisse fait un bruit énorme et je comprends qu'un des types l'a renversée.

Super, maintenant, si je lâche, je me pète une jambe. Qui plus est, la douleur dans mon épaule empire. C'est de pire en pire. Je sens que mon bras va lâcher, le truc, c'est que je ne veux pas mourir. Alors j'essaye de monter mon pied sur le petit rebord auquel mes mains sont suspendues. Si je réussis à me hisser là où mes mains sont, je pourrais rester en hauteur et ne pas tomber. En plus, je pourrais peser sur ce foutu bouton.

Mon pied appuyé sur la paroi blanche, je peine à trouver un point d'appui.

— Ho non, ma belle, tu ne vas pas faire ça ! Je sens une main attraper ma cheville.

Je la balance de gauche à droite, il continue de s'accrocher, et cet enfoiré a une poigne de fer...

Je ne vais pas réussir à me tenir s'il continue de mettre tout son poids sur ma cheville. Je sens mes mains devenir moites à cause de ma transpiration. Rien ne pourra changer le fait que je suis une fontaine à sueurs, et c'est peut-être ce qui va m'empêcher de m'enfuir aujourd'hui. Je glisse, petit à petit, je sens que je ne vais pas tenir longtemps, je tiens bientôt plus qu'au bout des doigts.

Inévitablement, je glisse et ma prise se lâche, le type qui m'a attrapé était suffisamment grand pour retomber sur ses pieds sans la moindre trace de désagrément, moi en revanche, c'est une autre histoire. Je tombe comme une grosse pierre que l'on jette dans l'océan. J'essaye – comme une idiote, oui – de me rattraper sur mes chevilles. Chose totalement stupide et inutile quand on n'a rien mangé depuis deux jours ni rien bu depuis autant de temps. Mon corps a été fragilisé et, en conséquence, ma cheville gauche lâche sans que je n'aie le temps de comprendre pourquoi, je me retrouve à hurler de douleurs allongées sur le sol.

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