La Ménagerie du Roi

Chapitre 7 :

Jocelyne redoutait cette rencontre, cependant, rien ne dépendait plus d'elle désormais. Henri avait acté cette rencontre depuis de longues semaines, s'assurant de posséder les friandises préférés du Roi, ainsi que le thé habituel. Il l'avait préparé cruellement et sévèrement à cette épreuve en lui faisant mémorisé tous les détails importants sur la personnalité d'Hélios, sur comment il fallait lui parler. Il lui avait dit qu'il était susceptible et que pour rien au monde il ne fallait le faire enrager d'une quelconque façon que ce soit. S'il ordonnait, il fallait s'exécuter sans se questionner auparavant.

Tout au long de ce processus, Jocelyne avait pourtant remarqué l'air revêche d'Hugo. Elle haïssait son regard provocateur. Lui il savait comment traiter avec le Roi, ainsi, il saurait immédiatement reconnaître ses mauvais pas. Elle en serait totalement incapable. Si jamais elle disait un mot de travers, elle le paierait. Jocelyne ignorait quel pouvait être les punition accordée au sein de la collection royale, mais il valait mieux ne pas savoir. Le visage de Saphir était déjà assez éloquent en soit. Quoi qu'il ait pu lui faire, la pauvre fille ne réagissait plus au monde extérieur. Il ne valait mieux pas subir le même sort.

Comme d'habitude, il fallait être une bonne fille obéissante. Elle l'avait toujours été. Elle l'avait été et bougre dieux ! Quelle avait été a punition ? La voilà damnée de la pire des façon ! Elle ne pourra jamais plus observer un visage humain sans craindre le tuer. Elle regrettait tant de ne plus pouvoir contempler les traits de ses vis-à-vis. Elle aurait pu se baser là-dessus pour savoir si son comportement complaisait au Roi ! Ici, elle devrait naviguer complètement aveugle, en s'appuyant uniquement sur les paroles de ce dernier.

Peu après midi, Henri l'avait enfermé dans cette large pièce qui renvoyait cruellement les sons. Signe qu'elle était peu utilisée, et qu'elle possédait peu de meubles. Il l'avait assise sur une causeuse et l'avait ensuite abandonné pour s'assurer que le Roi arrivait.

On se serait cru un jour de fin du monde. Le jour où on la condamnerait à une existence éternelle de saltimbanque. La nouvelle créature du Roi ! Mirez ! Regardez cette chose infâme ! Savez-vous qu'elle a tué quelqu'un de son regard ! On le sait, tout le monde le sait. C'est une meurtrière, ne lui retirer pas son bandeau où elle recommencera ! Qu'elle est drôle n'est-ce pas ? Je trouve aussi, divertissante et ces serpents ! Heureusement que je ne les ai pas en horreur, j'ose imaginer la pauvre comtesse ...

Cependant, qui penserait au tourment cruel qui sévissait dans son estomac ? Hugo s'était moqué d'elle toutes ces semaines. Il riait si méchamment qu'on aurait cru qu'il s'agissait d'un corbeau. Jean avait bien tenté de le faire taire mais ... il n'écoutait pas. Que sa main lui démangeait de le frapper ! Elle n'avait jamais rencontré d'hommes aussi infect. Il était notamment insupportable quand il lui rappelait les événements qui avaient amener à sa présence ici. Elle savait pourquoi elle était là, pas la peine de les lui rappeler.

Soudain, elle entend des sons derrière la porte. Elle reconnaît la voix d'Henri et suppose qu'il s'agit du Roi pour l'autre. Comme on l'a informé, elle se lève pour se préparer à le saluer comme elle se le doit.

Le Cerbère signale sa présence en frappant à la porte puis, elle s'ouvre dans un grincement. L'odeur toute parfumée du Roi lui parvient, ainsi que celle, plus âcre de sa sueur en dessous. Jocelyne s'agenouille et ne relève pas la tête :

—C'est toi, constate-t-il. Je vois bien les serpents. Lève-toi.

Jocelyne obéit, elle sent la main du Roi se saisir de sa joue. Il la force à tourner la tête sur le côté.

—Votre Majesté, ils mordent ... prévient Jocelyne.

Mais, il a saisit un des serpents entre ses doigts. La jeune femme se fige de stupeur et de terreur. La sensation lui donne envie de vomir, elle sait que si l'animal cède à sa pulsion, le Roi pourrait lui faire couper la tête. Elle sait qu'il le fera, ce sont des sauvages. Elle-même a déjà été mordue. Il le fera.