Chapitre 6

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Hélios était né dans un milieu de vautours. Il l'avait vite comprit, dès les premières années de sa vie. Il devait plaire à chacun, être un bon prince et se montrer digne de ses ancêtres. Eux, que ce qu'ils en avaient fait de grande chose ! Mais Hélios n'y avait jamais songé à ce qu'il ferait lui. Que cela déplaise à sa mère, à la Cour ! Cependant, il n'était pas né avec de l'ambition.

Au contraire. Il souhaite une vie calme et paisible, si possible que tout son royaume partage la même vie. Dès son plus jeune âge, sa mère lui avait offert le plus précieux et beau des cadeaux. Une créature à l'air timide, au regard fuyant et toute affamée apparût devant lui. Un Cerbère. Une bête de légende mais qu'on ne pensait jamais voir de nouveau. Cette fois, à l'apparence humaine ! Ce fait le rendait plus unique et sacré encore.

Quand le prince le vit, il le trouva magnifique. Rapidement, il se convainquit qu'ils étaient amis. Cela rassura sa mère de le voir enfin prendre goût à quelque chose. Oui, il avait désormais un rêve ! Avoir d'autres acquisition comme celles-ci ! En faire toute une collection. Ça, c'était son avenir, en plus d'être un bon Roi. Il le serait.

Il passa de très nombreuses années avec son Cerbère avant l'arrivée des autres pièces. Elles lui étaient moins précieuses. Notamment à cause des années qu'ils avaient passés ensemble. Hélios aimait à croître qu'il leur avait tout apprit, de la lecture, à l'écriture, à la gestion d'un bâtiment. Souvent, ils dormaient ensemble tout en chuchotant tous les quatre. Il avait toujours préféré Henri des trois. Il était celui qui comprenait le mieux son rôle de Roi futur. Ainsi, il lui avait donné de très bons conseils sur son avenir. Parfois sur qui inviter lors de l'organisation de bals, ou de banquets. Il maniait bien les mots et souvent, Hélios lui ordonnait d'écrire ses discours. Jamais personne ne l'avait su. Pour les membres de la cour, le Cerbère n'était que l'animal préféré du prince.

Quand il avait changé de diadème, à la mort de son père, il était devenu évident que sa collection ne pouvait plus vivre au sein de Château. Ils étaient détesté, et pire encore, ils devenaient une arme contre sa gorge. Ils étaient une faiblesse qu'il devait dissimuler. Alors, il avait prit la décision de les placer au Petit Palais, pour les conserver loin de ses opposants politiques. Il avait nommé Henri en tant qu'intendant et leur avait confié une vingtaine de servants qui vivaient non loin. Ses trois amis lui manquaient atrocement depuis qu'il avait accédé au trône. Même les lettres ne suffisaient pas pour retrouver la chaleur de ses amis. Tout le courrier du monde lui semblait froid et fade.

Cependant, il ne pouvait pas s'absenter sans raison du Château. Ses journées étaient chargées, parfois, il pouvait s'éclipser pour retrouver la candeur qui l'habite quand il retourne au Petit Palais. Aujourd'hui, il retrouve la certaine innocence qu'il possède. Il va rencontrer sa nouvelle possession. Henri a été très enthousiaste à son sujet.

Il l'a décrite comme étant réellement une Gorgone. Mais ça, ça se disait aisément. Hélios, fin collectionneur et expérimenté de la chose, savait qu'il était rare de trouver une réelle créature. Une fois, on avait tenté de lui refourguer un cheval à qui on avait collé une corne de narval sur le front ! Avant le moindre achat, il demandait confirmation de la véritable magie derrière la créature en question. Pour certains, comme le Cerbère, cela se voyait aisément. Pour d'autres, comme il était le cas pour Saphir, cela avait été plus complexe. Comment être certain que l'on avait bien face à nous une selkie et non pas une femme nue ? Alors, il avait ordonné à un bourreau de la noyer. On raconte que ces créatures sont issues de l'union entre la Lune et l'Océan. De ce fait, elles ne se noient pas, au contraire. C'est ce qui est arrivé. Malgré de lourdes minutes qui tombaient désagréablement sur le sol, elle avait survécu ! Sans aucune séquelle. De plus, elle parlait une langue étrange quand elle suppliait qu'on lui rende sa peau. On l'avait informé que c'était la langue de l'eau.

La Ménagerie du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant