Chapitre 11: Demander de l'aide

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Elyo

Le monde continue de vivre autour de moi, à travers la baie vitrée de ma chambre du centre de soin du club. J'observe mes frères qui vaquent à leurs occupations et les enfants qui jouent tranquillement dehors, je reste allongé dans ce lit dans lequel je suis allongé depuis cinq jours. Ça va bientôt faire une semaine que je suis sortie du coma, mes proches prennent des pincettes quand il s'adresse à moi. Mon silence les inquiète... Je suis une comme une grenade qu'on vient de dégoupiller et qui est sur le point d'exploser.

À chaque fois que je ferme les yeux, le visage de Keith et Dante hante mes songes. J'aimerais les effacer de ma mémoire, mais non, ils restent là à me torturer. Ils m'ont peut être battue à mort, mais les insultes qu'ils m'ont lancées, m'ont plus blessé que la lame qui m'a transpercé le corps a plusieurs reprises.

« Sale bastringue », « Les mecs dans ton genre ne sont pas de vrais hommes », « Tu ne mérites pas de respirer le même air que nous »...

Chaque mot me poignarde le cœur à chaque fois que leurs voix et leurs visages apparaissent dans mon sommeil. Si seulement, j'aimais les femmes et non les hommes. Tout cela aurait pu être évité. Je ne serais pas étendu dans ce foutu lit, ma poitrine en feu à chaque mouvement que je fais et à chaque respiration. Des cicatrices me déchirent la peau, certaines étant particulièrement douloureuses. Mes maux de tête ont envahi mon crâne, me causant une telle détresse que j'ai besoin de me plonger dans l'obscurité pour trouver un semblant de réconfort. Mais la douleur que je ressens de mon poignet jusqu'au bout des doigts de ma main droite, me torture nuit et jour. Ces fils de putes m'ont broyé les phalanges quand ils ont décidé de me les écraser sous leurs chaussures, après que je me sois retrouvé au sol une première fois. Ils se sont acharnés sur moi et mon corps par pure vengeance et portés par la haine que les gens, comme moi, leur font ressentir. Je suis gay, et je suis celui qui les a virés des Dark Angel.

Des coups légers à la porte me sortent de mes pensées, une petite tornade rousse me saute dessus sous les réprimandes de ma sœur. Un gémissement de douleur sort de ma bouche quand ma nièce me serre contre elle.

— Tu m'as trop manqué, tonton. renifle-t-elle, sa tête contre mon ventre.

Un léger sourire s'étire sur mes lèvres alors que je caresse délicatement ses cheveux coiffés en deux magnifiques tresses. Lili installe Léo à côté de moi qui demeure toujours aussi silencieux, mais l'expression et son regard triste qu'il me lance me font comprendre qu'il souhaite venir contre moi. Je tends les bras vers lui qui me sourit et vient rapidement se loger contre mon flanc. Ma sœur est assise sur l'une des chaises à côté et me regarde tendrement.

— Comment tu te sens petit frère ? me demande-t-elle, en appuyant bien sur petit frère.

Lili aime beaucoup jouer sur le fait que je suis né cinq minutes après elle, pour m'appeler petit frère. Elle a d'ailleurs toujours eu un comportement de grande sœur avec moi, Lili m'a toujours protégé et pris soin de moi. Et moi j'ai échoué dans mon rôle de frère quand elle souffrait en silence dans sa chambre.

— Je me sens mieux. Je suis heureux de vous voir.

— Nous aussi, tonton. J'ai eu très peur, tu sais. avoue ma petite Clara, les larmes aux yeux.

— J'ai eu très peur, moi aussi. Mais je suis là maintenant et, en plus, je crois qu'on a quelque chose à fêter aujourd'hui.

Ma nièce pousse un cri de joie tellement aiguë que j'en ai mal à l'oreille. J'ai sûrement perdu de l'audition après le passage de la tempête Clara. Ma sœur se lève et sort de l'un des sacs qu'elle avait en rentrant un magnifique gâteau au chocolat, ou elle place dessus deux bougies avec le chiffre « 5». Aujourd'hui, les jumeaux fêtent leur cinquième anniversaire, mais aussi il y a un an, jour pour jour, Léo a reçu cette greffe de moelle osseuse qui lui a sauvé la vie, grâce au don que lui a fait Jay, son père adoptif. Clara sautille sur place, faisant trembler le matelas et qui provoque une douleur fulgurante au niveau de mes côtes. Mon visage se tord de douleur accompagné d'un gémissement, attirant ainsi l'attention de ma sœur qui demande à sa fille d'arrêter de sauter sur le lit.

Red Line. Tome 3 :Dans la tête d'ElyoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant