Red Line. Tome 3 :Dans la tête d'Elyo

Chapitre 14: Deux cœurs brisés

Adam

J'observe la silhouette du corps de l'amour de ma vie, allongé sur ce lit médicalisé, totalement inconscient. Les traits de son visage sont tellement apaisés, dans son sommeil toute sa souffrance semble avoir disparu. Mon regard tombe sur l'immense pansement couvert par un bandage présent sur son avant-bras, il descend de la jointure de son coude jusqu'au début de son atèle qui immobilise sa main et ses doigts fracturés. Mon cœur se serre en voyant la preuve du désespoir qu'Elyo éprouvait au moment où il s'est tranché les veines. Une larme coule malencontreusement sur mon visage. Je l'essuie rapidement pour ne pas laisser voir mes émotions. J'aurais dû voir que tu n'allais pas bien, Lyo.

Je suis sincèrement désolé, mon tendre Hyacinthe.

La lune est pleine et illumine pleinement le ciel étoilé, depuis le fauteuil dans lequel je suis assis depuis plusieurs heures, j'admire les astres qui brillent dans la voûte céleste. Je ne peux m'empêcher d'imaginer, la magnifique Clara, cette femme incroyable qui a porté et mit au monde l'homme dont je suis fou amoureux, qui doit tellement souffrir de voir son fils dans cet état. Elle est sans doute présente, dans l'immensité du cosmos, à nous observer et à nous guider, par sa lumière qui brille plus que les autres. Je fixe celle qui rayonne le plus fort. Elle domine clairement toutes ses copines, qui semblent tellement minuscules en comparaison. Je suis tellement désolée, Clara. J'aurai du mieux protégé ton petit prince. J'implore ma marraine et mère de l'amour de ma vie de me pardonner de n'avoir pu sauver son fils.

Cinq heures sont passées depuis qu'on a trouvé Elyo baignant dans son propre sang, et je n'ai pas quitté une seule fois son chevet. Je ne peux pas le laisser tout seul, pas après sa tentative de suicide. Mon père m'a apporté quelques affaires pour que je puisse me changer et me prendre une douche, mais aussi l'un des nombreux plaids que Lyo collectionne à la maison. Un ricanement m'échappe quand je pense à l'addiction que Hyacinthe a pour ces petites couvertures molletonnées. On en trouve de toutes les couleurs, de toutes les tailles. Il a même trouvé un site Internet où l'on peut les personnaliser. Il en a fait un sur mesure aux couleurs du club, mais aussi une pour son neveu et ses nièces. Je me blottis dans ce plaid rouge, respirant la douce odeur réconfortante de l'homme que j'aime de toute mon âme.

J'ai l'impression de le serrer dans mes bras, emmitouflés dans cette douce couverture.

Le grincement de la porte qui s'ouvre me sort de mes pensées et attire mon attention, sur la personne qui vient d'entrer dans la pièce. La silhouette imposante de mon VP s'avance vers le lit où Elyo dort profondément, le blond m'observe d'un air désolé, les poches sous ses yeux montrent le manque de sommeil dont souffre mon frère. Les dernières semaines n'ont pas été de tout repos pour lui et Lili, entre l'agression d'Elyo et la naissance de jumelles, ils doivent tous les deux être épuisés. Il pose son regard rapidement sur son beau-frère, qui est toujours immobile sur le lit avant de tirer une chaise et s'assoit près de moi.

— Il est toujours inconscient ? me demande-t-il, d'un air compatissant.

— Simon m'a expliqué qu'il lui a mis une forte dose de sédatif, il devrait dormir jusqu'à demain matin. lui expliqué-je, la gorge nouée. Et Lili, elle a réussi à digérer l'hospitalisation de son frère ?

Un soupir lui échappe, il détourne le regard d'Elyo et le plonge dans le mien. Ses yeux sont hantés par la tristesse et l'inquiétude. Le pauvre, depuis un an, leur relation n'a pas été simple, Lili a vécu tellement de choses horribles et lui a subi les épreuves et l'a soutenue de toutes ses forces et avec tout son amour.

— Elle n'y arrive pas, son frère va bien pour elle. lâche-t-il, épuisé.

— Tu as essayé de lui parler ?