💙Nagi x oc ( blue lock)💙

💙Chapitre 5💙

**Chapitre 5 : L'Obsession du Football**

Les jours se succédaient dans une routine bien huilée, où tout semblait tourner autour du football. Nagi, chaque matin, était sur le terrain, à l’entraînement. L’après-midi, il révisait ses tactiques, étudiait des vidéos de matchs, s’efforçant de perfectionner chaque geste, chaque mouvement. Même les rares moments de répit semblaient dédiés à l’amélioration de son jeu. Amélie le voyait de plus en plus souvent absorbé par son téléphone, à échanger des messages avec ses coéquipiers, ou à scruter les statistiques des matchs, comme si son existence entière se réduisait à cela.

Elle avait bien remarqué, au fil des semaines, que Nagi n’était plus le même. Ou plutôt, qu’il n’était plus *qu’un* homme, mais un joueur, un athlète. Tout chez lui semblait subordonné à son ambition, à son rêve de briller sur les terrains. Il parlait de plus en plus souvent de ses objectifs personnels, de ses progrès, de ce qu’il voulait accomplir dans le football. Mais peu à peu, Amélie avait eu l’impression que ses aspirations étaient devenues lointaines, presque inexistantes à ses yeux.

Le soir, lorsqu'ils se retrouvaient, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un décalage. Alors qu'elle essayait d’engager une conversation normale, de lui parler de sa journée, de ses rêves ou même de leurs projets à deux, Nagi semblait toujours ailleurs. Ses réponses étaient brèves, et souvent, son esprit semblait encore suspendu à l'entraînement qu’il venait de quitter ou au prochain match qu’il devait préparer.

"Tu as l’air fatigué," lui avait-elle dit un soir, alors qu’il s’effondrait sur le canapé après un entraînement particulièrement difficile.

"Oui, mais c’est normal. Le foot demande beaucoup d’énergie, tu sais." Il avait répondu en jetant un rapide coup d'œil à son téléphone, comme s’il attendait un message urgent de son coach.

Amélie avait retenu un soupir. Elle s’était sentie plus seule que jamais à ses côtés, perdue dans un monde qui n’était pas le sien. Elle avait bien conscience que le football était une partie essentielle de la vie de Nagi, mais elle commençait à douter. Est-ce qu’il vivait encore pour eux, pour leur relation, ou pour son sport ? Elle avait besoin de plus. Besoin d’une relation équilibrée, de moments partagés qui ne se résument pas à la simple idée de soutien qu’elle lui apportait chaque jour. Mais plus le temps passait, plus cette question restait sans réponse.

Un jour, alors qu’ils se retrouvaient dans un café après un match, Amélie ne put plus retenir sa frustration.

"Tu sais, Nagi, je me demande…" Elle s’arrêta, cherchant ses mots. "Je me demande si tu vois encore les choses autrement que par le prisme du football."

Nagi la regarda, un peu surpris, un sourcil arqué. "Que veux-tu dire par là ?"

"Je veux dire… Est-ce qu’il y a autre chose dans ta vie que ça ? Le football semble être tout ce qui compte pour toi. Est-ce que je suis juste une spectatrice dans ton histoire ?"

Il haussait les épaules, visiblement déstabilisé. "Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Le football est ma passion, Amélie. C’est ce que j’aime faire, c’est mon rêve. Et tu sais bien que tu m’apportes du soutien, tout ça."

"Mais le soutien ne suffit pas !" s’exclama-t-elle, frustrée. "Je ne veux pas juste être là pour applaudir tes victoires. Je veux être là pour *toi*, pour nous. Mais tu es constamment ailleurs. C’est comme si je n’existais pas à côté de ta carrière."

Nagi prit une grande inspiration, comme s’il essayait de trouver les mots justes. Mais ceux-ci semblaient lui échapper. "Je… je ne sais pas. Le football, c’est ce qui me fait avancer, ce qui me donne une raison de me lever le matin. Je ne vois pas comment je pourrais vivre sans ça."

Amélie le regarda, un peu sonnée. Ces mots résonnaient en elle, mais d’une manière douloureuse. Elle avait toujours su que Nagi était en quelque sorte passionné par son sport, mais elle n’avait jamais imaginé que cela puisse le rendre si… distant. Si égoïste, d’une certaine manière. Elle avait toujours cru qu’il y aurait une place pour eux deux dans le futur, un futur qui ne serait pas défini uniquement par les matchs et les victoires. Mais il semblait qu’elle se trompait.

"Et moi, Nagi ?" demanda-t-elle doucement, une pointe de tristesse dans la voix. "Que suis-je censée devenir dans cette histoire ?"

Il la regarda, visiblement perturbé, mais sans pouvoir vraiment lui donner une réponse. Ses yeux cherchaient quelque chose à dire, mais il n’arrivait pas à formuler ce qu’il ressentait. Peut-être n’en avait-il pas conscience. Peut-être n’avait-il jamais envisagé que sa dévotion au football puisse avoir un coût.

"Je crois que… je crois que je t’ai toujours prise pour acquise," finit-il par dire, presque dans un murmure. "Je n’ai jamais vraiment pensé à ce que tu pourrais ressentir, ni à ce que tu attends de tout ça."

Amélie détourna le regard, le cœur serré. Elle n'avait pas besoin de pitié, ni de regrets. Ce qu'elle voulait, c'était une place dans sa vie, un peu de cette attention qu’il consacrait si facilement au football. Mais ce n’était plus qu’un désir lointain, une illusion qui s’éloignait.

"Je crois que tu es quelqu’un de très spécial, Nagi. Mais… je ne peux pas être l’ombre de tes rêves. J’ai aussi les miens. Et je ne sais pas si je peux les réaliser dans l’ombre de ta passion." Elle se leva alors, sans vraiment chercher à ajouter quoi que ce soit. "Je vais rentrer. Nous devrons en parler plus tard."

Et, sans un mot de plus, elle s’éloigna, laissant derrière elle un Nagi abattu, qui, pour la première fois, se demanda si tout ce qu’il avait sacrifié pour sa carrière en valait réellement la peine.

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