💙Nagi x oc ( blue lock)💙

💙Chapitre 11💙

**Chapitre 11 : Le Conflit Intérieur**

La fin de la semaine s’annonçait particulièrement tendue. Le tournoi approchait à grands pas, et avec chaque victoire, la pression devenait plus lourde, plus étouffante. Nagi se retrouvait à jongler entre ses entraînements intensifs et les attentes des entraîneurs, de ses coéquipiers, et de lui-même. La compétition, cette obsession qui l’avait toujours guidé, s’intensifiait chaque jour. Les jours se suivaient et se ressemblaient, rythmés par le bruit du ballon et les encouragements des autres joueurs. Mais, dans ce tourbillon, une pensée persistait, une pensée qui venait troubler sa concentration : Amélie.

Depuis leur conversation la semaine précédente, leur relation avait changé. Il avait avoué ses sentiments, et bien qu'Amélie ait fait preuve de compréhension, un malaise s’était installé entre eux. Leur dynamique avait été bouleversée, et le temps qu’ils avaient partagé semblait maintenant empli de non-dits. Amélie, elle, avait pris du recul, se montrant plus distante, peut-être par précaution, ou par peur de s’investir davantage dans une relation qui semblait vouée à l’échec à cause de l’obsession de Nagi pour le football.

Nagi n’avait pas vu Amélie depuis plusieurs jours. Elle était occupée par ses propres responsabilités, et lui, absorbé par ses matchs et ses entraînements, n’avait pas pris le temps de la chercher. Mais, au fond de lui, il ressentait cette absence. Il était conscient de l’espace qui s’était peu à peu installé entre eux, un espace qu’il avait peut-être involontairement créé, mais qu’il n’arrivait pas à combler.

Ce matin-là, après une séance particulièrement difficile, Nagi se retrouva seul, encore une fois, sur le banc. La fatigue se lisait sur son visage, mais ce n’était pas seulement la fatigue physique qui le pesait. C’était l’incertitude. Il avait toujours été seul dans son parcours. Le football avait toujours été sa priorité, son seul but. Mais aujourd’hui, il avait l’impression que ce choix n’était plus aussi clair. Il pensait à Amélie, à ses mots, à son regard la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Était-il en train de tout sacrifier pour une illusion ? Pour un rêve qui, malgré ses efforts, lui échappait peu à peu ?

Il n’avait pas encore pris de décision, mais il savait qu’il était à un carrefour. Il devait choisir, et ce choix n’était pas facile.

"Tu sembles perdu, Nagi." La voix d’Amélie le fit sursauter, et il leva les yeux vers elle. Elle était là, à quelques mètres, son regard sérieux, mais empreint de douceur. Elle s’était approchée sans qu’il s’en rende compte, comme si elle avait deviné que quelque chose n’allait pas.

"Je suis juste fatigué", répondit-il, la voix rauque. Il avait l’impression que les mots lui échappaient. Tout était confus en lui.

Amélie s'assit à côté de lui, sans dire un mot d'abord, respectant son silence. Mais elle savait qu’il y avait plus que de la simple fatigue derrière son regard. "Ça ne va pas, Nagi. Je sais que tu essaies de tout gérer, mais il y a des moments où il faut savoir s’arrêter. Ou du moins, faire un choix."

Ses paroles le frappèrent comme un coup de poignard. Nagi détourna les yeux, sentant une bouffée d'angoisse lui serrer la gorge. "Je sais", murmura-t-il. "Mais je n’ai jamais su faire de compromis. Le football, c’est tout ce que j’ai. Et tout ce que je connais."

Elle le regarda, ses yeux pénétrants. "Et moi, alors ?"

Cette question le fit se figer. Amélie n’avait pas besoin d’ajouter quoi que ce soit de plus. Elle savait. Elle avait compris que, dans la quête de Nagi pour devenir le meilleur, il avait négligé ceux qui l’entouraient. Et elle ne pouvait plus rester dans l’ombre, à attendre qu’il la remarque, tout en étant constamment dévouée à son rêve. Elle n’était pas certaine de pouvoir accepter de disparaître derrière ses ambitions, même si elle tenait à lui.

"Tu n’es pas la seule à avoir des sacrifices à faire, Nagi", ajouta-t-elle, plus fermement. "Tu veux être le meilleur, mais à quel prix ? Parce qu’ici, tu sembles avoir oublié que ce qui est important ne se mesure pas seulement en victoires sur le terrain."

Il détourna à nouveau les yeux, sentant le poids de ses paroles. Il voulait la contredire, lui dire qu’elle ne comprenait pas, mais au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. Son obsession l’avait éloigné de tout ce qui avait de la valeur en dehors de la compétition. Et, en réalité, il était bien plus perdu qu’il ne voulait l’admettre.

"Je ne sais plus, Amélie", confia-t-il, sa voix se brisant légèrement. "Je suis coincé dans ce cercle, entre ce que je veux, ce que je dois faire, et ce que… ce que je ressens pour toi. Et je ne sais pas comment tout concilier."

Elle baissa les yeux, un léger sourire triste apparaissant sur ses lèvres. Elle savait que Nagi était en train de lutter avec lui-même, qu’il vivait un conflit intérieur qu’il ne savait comment résoudre. Mais elle aussi, elle devait se poser des questions. Elle ne pouvait pas continuer à se sacrifier pour quelqu’un qui n’arrivait pas à voir au-delà de ses propres ambitions. Elle ne pouvait pas l’attendre indéfiniment.

"Je crois que tu dois répondre à cette question seul", dit-elle, doucement, mais fermement. "Parce que moi aussi, je dois réfléchir à ce que je veux, et à ce que je suis prête à accepter."

Ils restèrent là, silencieux, chacun absorbé par ses propres pensées. Nagi savait qu’il était à un tournant, que sa vie personnelle et sa carrière étaient en train de se télescoper d’une manière qu’il n’avait jamais anticipée. Et Amélie, de son côté, savait qu’elle ne pouvait pas tout sacrifier pour lui. Ni pour son rêve, ni pour l’idée qu’il se faisait de leur relation.

Leurs chemins s’éloignaient, inéluctablement. Et pourtant, quelque part dans ce silence, ils savaient tous les deux qu’ils étaient confrontés à un choix crucial. Leurs vies respectives étaient en train de les séparer, mais peut-être que cette distance était nécessaire pour qu’ils puissent grandir, se retrouver, et comprendre ce qui comptait vraiment.

Le conflit intérieur de Nagi était plus que jamais palpable. Mais il ne savait pas encore que parfois, la plus grande victoire ne se trouvait pas sur le terrain, mais dans la capacité à faire face à ses propres contradictions. Et peut-être, juste peut-être, à savoir lâcher prise.

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