💙Chapitre 3💙

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**Chapitre 3 : Le Premier Contact**

La routine des jours suivants sembla dévaler à toute vitesse, avec son lot de tâches professionnelles, d'entraînements et d'interactions brèves. Amélie continuait de travailler dans les coulisses, se familiarisant davantage avec les autres membres de l'équipe, mais toujours en restant spectatrice des matchs et des entraînements. Le football était un monde qu'elle côtoyait désormais tous les jours, mais elle n'arrivait jamais à se défaire de la sensation étrange qu'un autre monde, plus intime et plus complexe, existait autour de Nagi.

Et puis, un jour, le calme apparent de *Blue Lock* se brisa.

C'était lors d'une session de photos, un événement que l'équipe organisait pour des sponsors. Les joueurs de *Blue Lock* étaient tenus de participer à des activités médiatiques, mais Nagi, fidèle à sa nature distante, semblait de plus en plus réticent à se soumettre à l'agitation des caméras et des journalistes. Il n'avait aucune envie de sourire pour les objectifs, et encore moins de répondre à des questions répétitives sur ses performances et ses ambitions. La tension était palpable. Les autres joueurs, plus jeunes et plus enthousiastes à l'idée de se faire connaître, se prêtaient au jeu avec une énergie débordante, mais Nagi se contentait de lever les yeux au ciel à chaque fois qu'on lui demandait de poser pour une photo.

Le pire moment arriva lorsque l'un des photographes, apparemment un peu trop insistant, demanda à Nagi de refaire une prise. Un détail qu'il trouvait mineur avait échappé à l'objectif, et l'atmosphère déjà tendue se chargea d'un malaise palpable.

- « Nagi, refaites une photo, s'il vous plaît ! » insista le photographe, d'un ton qui frôlait l'irritation.

Nagi, à bout de patience, secoua la tête, l'air visiblement agacé.

- « Non. Ça suffit, » répondit-il d'une voix calme, mais ferme, tout en croisant les bras. « Je ne veux pas jouer à ça. »

Le photographe, pensant probablement qu'il s'agissait d'une blague, insista une seconde fois, ce qui ne fit qu'empirer la situation.

- « Mais Nagi, c'est important pour l'image de *Blue Lock*! »

Le ton du photographe devint plus autoritaire, et certains membres de l'équipe se rapprochèrent, cherchant à apaiser les choses, mais Nagi était déjà sur ses gardes. Il se leva brusquement, d'un mouvement presque trop rapide, et partit d'un pas lourd vers la sortie. Le silence tomba sur la pièce.

Amélie, qui assistait à la scène de loin, sentit une vague d'inconfort la traverser. Elle connaissait cette tension, cette réticence que Nagi semblait éprouver à chaque fois qu'on le poussait à se conformer à des attentes extérieures. Mais cette fois-ci, l'incident allait bien plus loin qu'un simple geste d'agacement. Il y avait une vraie colère dans ses yeux, une frustration qu'il semblait difficile de dissimuler. Amélie se décida à le suivre.

Lorsqu'elle arriva dans la petite salle de repos où il s'était retiré, Nagi était là, dos à la porte, la tête baissée, les mains toujours enfoncées dans ses poches. Il ne l'avait pas entendue entrer. La tension qui émanait de lui était presque palpable.

- « Nagi ? » appela doucement Amélie.

Il tourna brusquement la tête, visiblement surpris de la trouver là. Son regard était toujours aussi indifférent, mais il y avait quelque chose dans ses yeux, une brève étincelle de confusion.

- « Qu'est-ce que tu veux ? » demanda-t-il, sa voix presque froide, mais aussi... fatiguée.

Amélie hésita un instant, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas le laisser dans cet état. C'était un jeune homme qui avait l'air de lutter contre quelque chose de plus grand que lui. Peut-être une frustration qui venait de loin, une forme de pression qu'il portait seul, et qu'il n'arrivait ni à exprimer ni à libérer.

- « Je suis venue parce que je crois qu'on a tous nos limites, » dit-elle doucement. « Et je... je ne pense pas que tu sois le genre à apprécier ce genre de situation. »

Nagi la fixa un moment, son regard se radoucissant, mais il resta silencieux. Un lourd silence s'installa entre eux, et Amélie se sentait un peu perdue, ne sachant comment aller plus loin. Elle savait que la dernière chose qu'il voulait, c'était de se confier, mais il y avait cette vérité en elle, cette intuition qui lui disait qu'il fallait le laisser respirer.

- « Tu sais, » commença-t-elle, brisant enfin le silence, « les gens ici te voient comme un génie du football, mais je crois que tu te caches derrière ça. C'est comme si... comme si tout le monde attendait quelque chose de toi, et tu ne pouvais jamais juste... être toi-même. »

Nagi la regarda longuement, ses lèvres légèrement pincées, comme s'il réfléchissait à ses mots. Puis, dans un mouvement qui surprit Amélie, il tourna son regard vers le sol.

- « Tu penses que je me cache derrière quelque chose ? » demanda-t-il, son ton plus posé cette fois-ci, presque curieux. « Peut-être que c'est moi qui suis fatigué de ce truc. »

Amélie s'approcha légèrement, mais elle ne força pas. Elle savait que Nagi ne s'ouvrirait pas d'un coup. Il était trop ancré dans son indifférence, trop habitué à garder ses distances.

- « Tu sais, » dit-elle en souriant légèrement, « je ne suis pas là pour te juger. Je sais que tu n'as pas envie de parler de tout ça. Mais... je suis là si jamais tu as envie de le faire. »

Nagi resta silencieux un moment. Il semblait toujours aussi froid, mais il n'éloigna pas son regard d'Amélie. Et bien que son expression soit toujours marquée par la réserve, Amélie pouvait lire en lui quelque chose de différent : une sorte de reconnaissance. Il ne la rejetait pas.

- « Je ne suis pas comme les autres joueurs. Je n'ai pas besoin de leur admiration. » Ses mots étaient durs, mais ils portaient une vérité qu'Amélie comprenait mieux maintenant. « Je joue, parce que je suis bon. Mais tout ça... », il désigna vaguement l'extérieur, « ça me dépasse. »

Amélie hocha doucement la tête, ne sachant pas quoi répondre à cela. Elle savait que ces moments de vulnérabilité étaient rares chez Nagi, et pourtant, elle sentait qu'il y avait quelque chose en lui qui répondait à la moindre ouverture. Il ne la rejetait pas, il l'observait, mesurait ses intentions. Elle n'était pas là pour le pousser à se livrer, mais juste pour lui offrir un espace où il pourrait se permettre d'être autre chose que ce qu'il laissait paraître.

- « Peut-être que ce que tu veux, ce n'est pas qu'on t'admire, » dit-elle finalement, « mais qu'on te comprenne. »

Nagi la regarda encore une fois, un silence plus lourd que jamais suspendu entre eux. Puis, il détourna les yeux, se renfermant de nouveau dans son monde intérieur. Mais quelque chose venait de changer. Un petit détail, imperceptible pour ceux qui l'observaient de loin, mais qui marquait un début de transformation.

- « Peut-être, » murmura-t-il, presque pour lui-même.

Il se leva alors, sans un mot de plus, et tourna la poignée de la porte. Mais avant de partir, il se figea un instant, comme s'il voulait ajouter quelque chose. Puis, sans la regarder directement, il lança, presque à voix basse :

- « Merci. »

Et il partit, laissant Amélie seule dans la pièce, son cœur battant plus fort qu'avant. Il y avait quelque chose dans ce "merci" qui résonnait comme une promesse muette : un début de connexion, fragile, mais bien réel.

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💙Nagi x oc ( blue lock)💙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant