💙Nagi x oc ( blue lock)💙

💙 Chapitre 6💙

**Chapitre 6 : Le Poids des Ambitions**

Le matin s’était levé sous un ciel gris, comme une toile de fond morne à une journée qui s’annonçait lourde. Amélie observait Nagi depuis la fenêtre de leur petit appartement, le regard perdu dans l’horizon. Il était en train de s’entraîner seul, comme presque chaque jour, enchaînant les tirs, les dribbles, se poussant toujours plus loin, à la recherche de ce quelque chose qui échappait sans cesse à ses efforts. Elle pouvait le voir : il était fatigué, physiquement et mentalement, mais il ne s’arrêtait pas.

Elle n’avait jamais imaginé que sa relation avec Nagi se résumerait à cela, à des journées où la seule constante semblait être le football et les rêves inatteignables qu’il se fixait. Depuis qu'il avait intégré *Blue Lock*, l’intensité de ses entraînements avait décuplé, tout comme les attentes à son égard. Mais plus le temps passait, plus elle se sentait éloignée de lui, comme si elle ne faisait plus partie du paysage.

Elle savait que Nagi avait toujours eu de grandes ambitions. Mais ces derniers temps, il semblait enfermé dans un tourbillon de compétitions et de pressions. Chaque victoire était suivie d’une nouvelle évaluation, d’une nouvelle étape. Il ne semblait plus être en quête de plaisir ou de passion pour le sport. Il était devenu un pur produit de *Blue Lock*, une machine à marquer des buts, à triompher, avec une vision du football de plus en plus dépersonnalisée.

Amélie savait que ce qu’il vivait, ce qu’il traversait, était difficile. *Blue Lock* n’était pas simplement une école de football, c’était une arène où chaque joueur était poussé à se surpasser, à écraser ses rivaux pour exister. La pression n’était pas simplement sportive, elle était existentielle. Mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander si Nagi en avait pleinement conscience. Il se laissait submerger, oubliant qui il était avant d’être devenu ce joueur, cet être pris dans les filets de ses propres ambitions.

Ce matin-là, alors qu'il terminait son dernier tir avec une précision chirurgicale, Amélie décida de ne plus attendre. Elle avait besoin de comprendre. Elle ne pouvait plus être spectatrice de cette transformation silencieuse, de ce changement qui se produisait sans qu'elle puisse y prendre part.

Elle se leva et se dirigea vers la porte d'entrée. Avant de la franchir, elle s’arrêta un instant et prit une profonde inspiration. Elle savait que la conversation qui suivrait ne serait pas facile. Mais elle n’avait plus le choix. Il fallait qu’ils parlent.

Lorsqu’elle arriva sur le terrain, Nagi ne sembla même pas remarquer sa présence. Il était concentré, plongé dans son monde. Il s’arrêta seulement lorsqu’Amélie l’appela, d’un ton plus ferme que d’habitude.

"Nagi."

Il tourna la tête, surpris de la voir là. Un léger sourire naquit sur ses lèvres, mais il disparut aussi vite qu’il était apparu.

"Tu… tu es là ?"

"Oui," répondit-elle, son regard se fixant sur lui avec une intensité qu’il n’avait pas vue depuis longtemps. "On doit parler."

Un silence lourd s’installa, Nagi restant figé, comme s’il attendait qu’elle enchaîne. Il savait qu’Amélie n’avait pas ce genre de conversation sans raison.

"Tu es devenu… un autre homme, Nagi," dit-elle enfin, sa voix douce mais ferme. "Tu m’as dit que le football était tout pour toi, mais je commence à me demander si ce n’est pas *trop*."

Nagi se raidit, la pointe d’angoisse dans ses yeux trahissant qu’il n’avait pas prévu cette confrontation. Il s’éloigna légèrement, s’appuyant sur le poteau de but, croisant les bras, comme pour se protéger.

"Je fais ce que j’ai à faire, Amélie. Je suis ici pour gagner, pour aller jusqu’au bout. *Blue Lock*, c’est ma chance, la chance de prouver que je peux être le meilleur. Et… je n’ai pas le temps de penser à autre chose."

"Mais à quel prix ?" demanda-t-elle, sa voix brisée par l’incompréhension. "Tu es tellement concentré sur ta carrière, sur cette compétition, que tu as oublié ce qui compte vraiment. Et moi, Nagi ? Où est-ce que je me place dans tout ça ?"

Nagi baissa la tête, les mains tremblant légèrement, mais il n’osait pas la regarder dans les yeux. Il savait qu’il n’avait pas de réponse, ou du moins, pas celle qu’elle attendait. Il avait l’impression que, plus il avançait dans ce programme, plus il se perdait. L’intensité des attentes le rongeait de l’intérieur. *Blue Lock* lui avait offert une chance de briller, mais à quel prix ? Il se sentait étranger à lui-même, un étranger à sa propre vie.

"Je… je ne sais plus qui je suis, Amélie," avoua-t-il enfin, sa voix faible, presque inaudible. "Tout ce que je sais, c’est que je dois être le meilleur, que je dois tout donner, sinon je vais échouer. Mais je suis tellement… fatigué."

Les mots d’Amélie se coinçaient dans sa gorge. Elle n’avait jamais vu Nagi aussi vulnérable, aussi brisé. Il était comme un vase en équilibre sur le bord d’une table, sur le point de se briser. Mais c’était cette fragilité qu’elle n’arrivait plus à rejoindre. Il était perdu dans ses ambitions, dans cette quête de perfection qui semblait l’engloutir.

"Je suis fatiguée aussi, Nagi," dit-elle, les yeux brillants de larmes qu’elle retenait à grand-peine. "Fatiguée d’être spectatrice de tes rêves, fatiguée d’être celle qui doit toujours comprendre, qui doit toujours supporter. Je veux qu’on soit… qu’on soit ensemble, vraiment. Mais je ne peux pas t’accompagner si tu te détruis dans cette quête."

Il la regarda enfin, cette fois vraiment, et ses yeux étaient remplis d’une confusion qu’il n’avait jamais montrée jusque-là. Il avait beau avoir toujours été concentré sur son objectif, il sentait à cet instant que l’objectif qu’il poursuivait n’avait plus de sens sans elle à ses côtés.

"Je…" Il se tut, les mots ne venant toujours pas. "Je ne sais pas ce que je suis censé faire. J’ai l’impression que si je m’arrête, tout va s’effondrer. Mais toi… toi, tu mérites plus que ça."

Un long silence s’installa entre eux, lourd et inextricable. Amélie, les bras croisés, se sentait plus distante que jamais, mais en même temps, elle avait l’impression qu’ils étaient enfin sur le point de comprendre quelque chose l’un de l’autre.

"Peut-être qu’il est temps de ralentir, Nagi," dit-elle doucement, presque en murmurant. "Peut-être qu’il est temps de trouver un équilibre. Sinon, tu risques de perdre tout ce que tu as construit, y compris nous."

Il la regarda un dernier instant, comme s’il cherchait la réponse dans ses yeux. Puis il tourna lentement les talons, reprenant sa position sur le terrain, mais cette fois, il n'était plus seul dans son esprit. Les mots d’Amélie tournaient en boucle dans sa tête, le confrontant à un choix qu’il n’avait jamais envisagé jusqu’alors.

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