Chapitre 8

105 14 0
                                    

Les assiettes sont prêtes, nous les apportons aux deux hommes qui se sont installés à table et qui ont servit le vin. Nous posons les assiettes et prenons place à notre tour, je suis en face de ma meilleure amie et à côté de Lucas, elle me regarde avec un petit sourire qui veut tout dire, elle est contente de ce placement. Je retiens ma grimace et les regards que je veux absolument glisser à mon ancien amant, je me concentre sur mon repas et nos discussions.

Quand nos assiettes sont vides depuis quelques minutes, je décide de me lever pour les récupérer et les ramener à la cuisine. Je mets tout dans le lave-vaisselle et prends quelques instant pour respirer tranquillement, je me rends compte que j'étais crispée pendant tout le dîner, je déteste ça.

Lorsque je me redresse, je sursaute en voyant Lucas appuyé sur le cadre de la porte. Ses yeux me fixe, ses lèvres forment un beau sourire.

— Désolé de t'avoir fait peur, ce n'était pas mon intention.

— J'imagine bien.

Je vais me laver les mains, je sens Lucas m'observer.

— Tu es vraiment surprise de me voir ici.

— Evidemment. Aujourd'hui eu surprise sur surprise. J'ai découvert que j'avais couché avec mon patron et que celui-ci est le meilleur ami du copain de ma meilleure amie. Il y a de quoi être surprise, non ? je demande en le regardant de nouveau.

— Effectivement, tu marques un point.

— Sache que c'est compliqué de te tutoyer, même si on a couché ensemble.

— Candice, ici on peut se tutoyer et s'appeler par nos prénoms. Je ne suis qu'un ami, pas ton patron.

— Merci de me rassurer.

— C'est normal. Sinon, que penses-tu de nos deux petits tourtereaux ?

— Ils sont mignon ensemble, ils forment un beau couple. J'espère juste que ton meilleur pote prendra soin d'Estelle.

— Et j'espère l'inverse. Ça marche dans les deux sens.

— Je sais.

Je pose l'essuie-main, rompant le contact visuel que j'ai réussi à garder avec lui, puis je sors le dessert, une délicieuse tarte au chocolat de la pâtisserie du coin, l'une des meilleures de Paris, ma meilleure amie a du goût ! Je sors également de assiettes et prépare le tout sous le regard de mon chef qui observe mes faits et gestes, je le sens bien. Je me retourne vers lui, lui tendant deux assiettes.

— Tu peux les prendre ?

— Bien sûr.

Il prends les assiettes que je lui tends, non sans frôler mes mains, puis il s'en va avec son petit sourire carnassier. Je souffle fort puis prends les deux autres assiettes pour retourner dans la salle à manger, où Lucas s'est arrêté. Je regarde pourquoi, Estelle et Steven sont en train de se bécoter. La situation me fait un peu rire, je lance un regard vers Lucas qui est lui aussi amusé de la situation. Je toussote quand même, légèrement gênée quand même. Le couple se sépare et nous regarde en souriant, pas dérangé pour un sous.

— On vous apportait le dessert, vous préférez qu'on vous laisse ? demande Lucas en rigolant.

— On va prendre le dessert, merci.

On va déposer les assiettes et reprenons place, je vois bien que ma meilleure amie meurt d'envie d'aller au lit avec son copain, mais elle se contient malgré tout. Elle me lance un beau sourire quand je la regarde, elle est très heureuse, ça fait plaisir à voir. Je ne l'ai jamais vu comme ça en vingt-deux ans, ça me réchauffe le cœur de savoir qu'elle a trouvé quelqu'un de bien pour elle.

Quand le repas s'achève, j'aide mon amie à tout ranger, nous mettons tout dans le lave-vaisselle puis nous retournons au salon, où elle fonce sur son copain, je reste debout, tout comme Lucas qui est concentré sur son téléphone.

— Bon, les amoureux, j'y vais, je suis épuisée.

— D'accord.

Ma meilleure amie se relève et revient vers moi pour me serrer dans ses bras. 

— Tu fais bien attention à toi sur la route.

— Comme toujours

Je lui fait un bisou puis elle me lâche.

— Moi aussi j'y vais, annonce Lucas en s'approchant.

— Toi aussi tu nous abandonnes.

— Je n'ai pas envie d'être une chandelle.

L'humour de Lucas nous fait tous un peu rire, Estelle va le saluer, je dis au revoir à Steven qui s'est lui aussi levé. Je profite de notre proximité pour, bien évidemment, faire mon devoir de meilleure amie.

— Tu fais attention à Estelle sinon je te les brises.

— Oui cheffe.

Je lui souris et le laisse saluer Lucas, j'en profite pour sortir de l'appartement après avoir récupérée mes affaires. Je me dirige vers l'ascenseur et entre dedans respirant de nouveau quand les portes sont retenues par une main. Lucas entre dans la cabine sans un mot et appuie une nouvelle fois sur le bouton du rez-de-chaussée avant de se placer à côté de moi. Je regarde les numéros s'afficher mais je ne peux ignorer mon ancien amant. Je me sens trop proche de lui, je sens son parfum, qui sent délicieusement bon, et sa chaleur me parvient. Mon cœur bat une nouvelle fois plus vite, je ne sais pas pourquoi je réagis ainsi face à lui.

Je finis par tourner la tête pour le regarder, il baisse les yeux sur moi, son gris est hypnotisant, j'aime énormément. Je le sens s'approcher, je vois qu'on a la même envie, je fais un petit pas vers lui. Il n'y a pas de mal à s'embrasser, non ? Je crois que Lucas a la même idée, il s'approche un peu plus, osant glisser une main autour de ma taille.

Nos lèvres se retrouvent, sans dire un mot. Je savoure ce baiser, encore plus quand je me retrouve entre le métal froid de la cabine et le torse chaud de Lucas. Nous nous embrassons comme si nous étions seuls au monde, mon corps réagit à ce moment, il veut mon amant, celui qui m'a donné du plaisir il y a un mois.

L'annonce de l'arrivée au rez-de-chaussée stoppe notre baiser, mais nous restons l'un contre l'autre, reprenant notre souffle. Je pose ma main sur sa joue pour la caresser, puis je réussis à quitter l'ascenseur. Je sors de l'immeuble et commence à me diriger vers ma voiture, je sens toujours le regard de Gabriel sur moi.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Ça te dit une petite balade ?

— Où ça ?

— Dans Paris. Dans un quartier sympa.

Je réfléchis à sa proposition, je décide de me laisser guider.

— D'accord, je veux bien. Je dois juste changer mes chaussures.

— Pas de soucis. Je t'attends.

Je vais ouvrir le coffre de ma voiture, je m'assois sur le bord et troque mes talons pour des chaussures plates à fourrures. Ce n'est pas la paire la plus sexy, mais je ne souhaite pas me casser les chevilles.

— Très classe tes petites Uggs.

— Tu connais ? je demande en le regardant, amusée.

— Comme tout le monde. Prête à partir ?

— Oui !

Je range mes chaussures, récupère mon sac, ferme ma voiture et je le suis dans la rue.

— On va prendre ma voiture si ça ne te dérange pas.

— Non, je te fais confiance. Je préviens juste Estelle que ma voiture est ici.

On s'avance jusqu'à une nouvelle voiture, Lucas ouvre la portière passager, je m'installe en souriant, ravie de ce petit moment. Mon amant va prendre place à son tour et nous partons, direction je ne sais où.

Amoureuse de mon patronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant