CHAPITRE 5

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Quelques heures plus tard, je me retrouve devant un entrepôt abandonné. L'adresse de Lorenzo. Pas un manoir somptueux ou une villa luxueuse, mais un putain d'entrepôt.

Je prends une grande inspiration, serrant le manche de mon couteau dans la poche de ma veste. Il fait sombre, et le silence est oppressant. Chaque pas que je fais résonne comme un coup de feu.

La porte en métal est entrouverte. Je la pousse doucement, essayant de ne pas faire de bruit. L'intérieur est vide, à l'exception d'une table, de quelques chaises, et... de lui.

Lorenzo Carrera.

Il est assis nonchalamment, les pieds sur la table, un cigare à la main. Quand il lève les yeux et me voit, un sourire se dessine sur son visage.

— Vega, murmure-t-il, son ton moqueur. Quelle surprise.

Je m'avance, mes bottes claquant contre le sol bétonné.

— Surprise ou pas, je suis là pour toi, Lorenzo.

— Oh, vraiment ? Il écrase son cigare dans un cendrier, se levant lentement. Et qu'est-ce que Matteo veut de moi cette fois ?

— Ce n'est pas à moi de te le dire, répliqué-je, en croisant les bras.

Lorenzo s'approche, et je me tends instinctivement. Il s'arrête à quelques centimètres de moi, son regard planté dans le mien.

— Tu sais, Vega, commence-t-il, son ton mielleux. Je pourrais te tuer là, maintenant. Matteo ne serait pas content, mais au fond, il s'en ficherait.

— Alors pourquoi tu ne le fais pas ?

Je m'attendais à une réponse froide, une menace, mais au lieu de ça, il rit. Un rire sincère, presque chaleureux, et pourtant il n'a jamais semblé aussi dangereux.

— Parce que, Vega, tu m'amuses.

Il recule, retournant s'asseoir, et fait signe vers une chaise en face de lui.

— Assieds-toi.

— Je n'ai pas le temps pour tes conneries, Lorenzo.

— Matteo peut attendre, rétorque-t-il, un sourire en coin. Si tu es là, c'est qu'il a besoin de moi, pas l'inverse. Alors, assieds-toi, et dis-moi exactement ce qu'il t'a envoyé faire.

Je serre les dents, mais je finis par m'asseoir. Je sais que Lorenzo a raison. S'il voulait me tuer, il l'aurait déjà fait.

— Matteo veut ce que tu lui dois, dis-je enfin. Tu sais de quoi je parle.

Son sourire disparaît, et ses yeux deviennent soudain plus sombres.

— Ce que je lui dois... Il se penche en avant, posant ses coudes sur la table. Et toi, Vega ? Qu'est-ce que tu lui dois ?

Je déteste qu'il fasse ça, qu'il retourne la situation contre moi.

— Ce n'est pas ton problème, répliqué-je sèchement.

Il éclate de rire à nouveau, mais cette fois, il y a une pointe de mépris dans son ton.

— Tout est mon problème, Vega. Tu es ici, et maintenant tu fais partie de mon monde.

Je me lève brusquement, prête à partir, mais sa voix m'arrête net.

— Dis à Matteo que je lui donnerai ce qu'il veut, dit-il. Mais en échange, je veux quelque chose.

Je me retourne, méfiante.

— Quoi ?

Lorenzo se lève, s'approchant lentement jusqu'à être juste devant moi.

CARRERA  | TOME1 Sentiment éperdu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant