CHAPITRE 9

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Le silence régnait dans mon appartement, mais mon esprit était un véritable champ de bataille. Le nom d'Enzo Carrera tournait en boucle dans ma tête comme un mauvais refrain. Ce mec était un psychopathe, un manipulateur, et pourtant, il avait réussi à s'infiltrer dans ma vie et à tout réduire en miettes.

Je passai une main tremblante dans mes cheveux blonds clairs, essayant de démêler les mèches qui tombaient en désordre autour de mon visage. Mon reflet dans le miroir m'arrêta un instant : mes yeux vairons – l'un marron et l'autre vert foncé – étaient cernés, marqués par le manque de sommeil et la tension.

Il fallait que je me bouge. Rester là à ressasser n'arrangerait rien. Mon regard se posa sur ma vieille cafetière, un appareil en fin de vie, mais qui tenait encore le coup. Je me dirigeai vers elle, espérant qu'un peu de caféine suffirait à me ramener à la réalité.

Alors que je versais l'eau dans la machine, mon téléphone vibra sur le comptoir. Une boule d'angoisse se forma instantanément dans mon ventre.

Je pris une profonde inspiration avant de jeter un coup d'œil à l'écran.

« Passe au club ce soir. On a des affaires à régler. 22h. Sois à l'heure. — E. »

Mon estomac se tordit. Le club. Je savais exactement de quel endroit il parlait. Un bar clandestin qui servait de repaire à Enzo et à ses gars. Un endroit où personne ne voulait vraiment traîner, à moins d'être suicidaire ou complètement désespéré.

Et moi, apparemment, j'étais un peu des deux.


Quand je poussai la porte du club, une odeur âcre de sueur et d'alcool me frappa immédiatement. La musique assourdissante faisait vibrer le sol sous mes pieds, et les lumières tamisées rendaient l'atmosphère encore plus suffocante.

Je balayai la pièce du regard, cherchant Enzo. Je le trouvai rapidement, installé à une table au fond, entouré de plusieurs gars. Ils riaient bruyamment, des verres à la main, comme si le monde leur appartenait.

Mon cœur s'emballa. Chaque fibre de mon corps me criait de faire demi-tour, mais ses yeux sombres croisèrent les miens avant que je puisse bouger. Un sourire lent s'étira sur ses lèvres.

Je déglutis difficilement et m'approchai.

— Pile à l'heure, Vega, dit-il en se penchant en arrière, son sourire toujours accroché à son visage.

Je m'arrêtai juste devant lui, croisant les bras pour cacher mon malaise.

— Qu'est-ce que tu veux, Enzo ?

Il tapota la chaise à côté de lui.

— Assieds-toi.

— J'ai pas toute la nuit, rétorquai-je, essayant de garder une contenance.

— Et moi, j'ai toute la vie. Alors assieds-toi.

Ses mots glacials me clouèrent sur place. Finalement, je cédai, m'asseyant à contrecœur.

Enzo se pencha vers moi, son sourire s'effaçant légèrement.

— T'as une belle gueule de quelqu'un qui n'a pas dormi. Tu stresses à cause de moi ?

— Dans tes rêves, rétorquai-je sèchement.

Il éclata de rire, un rire qui fit tourner les têtes des gars autour de nous.

— J'aime ton culot, Vega, dit-il en s'allumant une cigarette. Mais on va arrêter les conneries, ok ?

Il tira une bouffée, puis pencha légèrement la tête, son regard perçant ancré dans le mien.

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CARRERA  | TOME1 Sentiment éperdu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant