CHAPITRE 8

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La journée passa dans un flou de nervosité. Chaque bruit, chaque ombre me donnait l'impression qu'il était là, quelque part, en train de m'observer. Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder par-dessus mon épaule, le cœur battant à tout rompre.

Je m'étais enfermée chez moi, barricadant la porte avec un meuble, même si je savais que ça ne servirait à rien. Enzo pouvait entrer où il voulait, quand il voulait. Il me l'avait déjà prouvé.

Le pire, c'est que je ne savais même pas ce qu'il attendait vraiment de moi. L'argent ? Une soumission complète ? Ou pire...

La lumière du jour commençait à disparaître, et l'idée de passer une autre nuit seule dans cet appartement me rendait malade. Mes mains tremblaient lorsque j'attrapai mon téléphone. Je fis défiler mes contacts, mais il n'y avait personne à appeler. Personne pour m'aider.

Personne pour me sauver.

Un message arriva soudain, brisant le silence oppressant.

« Ouvre la porte. — E. »

Mon souffle se bloqua.

Non. Non, il n'était pas sérieux?

Je courus à la fenêtre et jetai un coup d'œil en bas. Une voiture noire était garée devant l'immeuble. Le moteur tournait, mais personne ne semblait en sortir.

Mon téléphone vibra à nouveau.

« Tu sais que je déteste attendre. »

Il jouait avec mes nerfs, et je détestais ça. Une part de moi voulait tout simplement ignorer le message, mais une autre savait que ça n'arrangerait rien.

Enzo n'était pas le genre de personne à se contenter d'un refus poli.

Je déplaçai lentement le meuble devant ma porte, mon cœur battant plus vite à chaque mouvement. Quand j'ouvris enfin, il était là, adossé au mur, comme s'il avait tout le temps du monde.

— T'as pris ton temps, Vega, dit-il avec un sourire satisfait.

— Qu'est-ce que tu veux encore ? demandai-je d'un ton sec.

Il se redressa et entra sans attendre une invitation.

— T'as vraiment besoin de demander ?

Il s'assit sur mon canapé, ses chaussures sales posées sur ma table basse. Je me mordis la langue pour ne pas exploser.

— Si tu veux l'argent, je t'ai déjà dit que je n'en avais pas.

— Et je t'ai déjà dit que l'argent ne m'intéresse plus, répondit-il calmement.

Je croisai les bras, essayant de cacher la panique qui montait en moi.

— Alors qu'est-ce que tu veux, Enzo ?

Il me fixa un moment, ses yeux sombres perçant les miens.

— Toi, murmura-t-il finalement.

Ces mots me frappèrent comme un coup de poing.

— Arrête tes conneries, soufflai-je, reculant instinctivement.

Il se leva, s'approchant lentement. Chaque pas qu'il faisait me poussait un peu plus contre le mur.

— Je suis sérieux, Alaina. Tu me dois bien plus que de l'argent. Et crois-moi, je vais m'assurer que tu payes chaque centime.

— Tu veux quoi, que je sois ta pute ? crachai-je, ma voix tremblant de colère et de peur.

Il rit, mais son rire n'avait rien de chaleureux.

— Tu ne serais pas très douée dans ce rôle, Vega. Non, je veux quelque chose de beaucoup plus... intéressant.

— Et si je refuse ?

— Alors je détruis tout ce que tu as. Et je commence par toi.

Il était tellement proche maintenant que je pouvais sentir son parfum, un mélange de tabac et de quelque chose de boisé.

Je serrai les poings, refusant de baisser les yeux, même si mon cœur menaçait d'exploser.

— T'es malade, murmurai-je.

Il sourit, mais ce sourire n'avait rien d'amical.

— Peut-être. Mais toi, t'es à moi, Vega. Que tu le veuilles ou non.

Puis, aussi soudainement qu'il était venu, il s'éloigna, ouvrant la porte pour partir.

— Prépare-toi. La prochaine fois qu'on se voit, on commence vraiment, lança-t-il avant de disparaître dans la nuit.

Quand la porte se referma derrière lui, je sentis mes jambes trembler sous moi. Je m'effondrai sur le sol, mes mains serrant ma tête.

C'était ça, ma vie maintenant ? Jouer ce jeu malsain où les règles ne faisaient que me détruire un peu plus chaque jour ?

Je ne savais pas combien de temps j'allais pouvoir tenir. Mais une chose était sûre : Enzo n'allait pas lâcher prise.

CARRERA  | TOME1 Sentiment éperdu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant