Chapitre 18

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Sophie, Keefe... suivez-moi, dit-elle, sa voix autoritaire coupant à travers le bruit du champ de bataille.

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Le fracas du champ de bataille s'atténue à mesure que nous nous éloignons. Le bruit des armes s'entrechoquant et des cris de guerre devient un grondement sourd, comme un orage au loin. Pourtant, cette accalmie temporaire ne me rassure pas. Mon cœur bat encore à tout rompre, mes muscles crient leur épuisement, et chaque respiration semble insuffisante.

Keefe me lance un regard inquiet, mais je n'arrive pas à lui répondre. Il y a trop de pensées qui tourbillonnent dans ma tête. Combien de temps pouvons-nous encore tenir ? Combien d'autres tomberont avant la fin ? Et cette fin, est-ce vraiment nous qui allons l'écrire ?

— Tu es sûre qu'elle sait où elle va ? murmure Keefe, la voix basse mais teintée de cet humour désespéré qu'il utilise quand tout semble perdu. Parce que là, je me demande si on ne va pas droit dans un nid d'ogres ou, pire, dans une réunion d'anciens profs de Foxfire.

Malgré moi, un petit rire nerveux s'échappe, mais Lianore ne réagit pas. Elle se déplace avec une détermination implacable, ses pas rapides malgré la fatigue évidente qui pèse sur ses épaules. Ses vêtements sont en lambeaux, tachés de sang – le sien ou celui de l'ennemi, je ne saurais dire. Mais son regard reste fixe, brûlant d'une résolution presque terrifiante.

Enfin, elle s'arrête devant une formation rocheuse, une sorte de grotte dissimulée sous des broussailles épaisses. Elle écarte les branches d'un geste brusque et nous fait signe d'entrer.

— Dépêchez-vous, dit-elle. Nous n'avons pas beaucoup de temps.

À l'intérieur, l'air est glacé, chargé de l'odeur humide de la pierre. L'espace est exigu, mais suffisant pour que nous puissions reprendre notre souffle. Je m'effondre contre une paroi, la tête entre les mains. Mes doigts tremblent encore, comme si l'énergie que j'ai utilisée plus tôt refusait de quitter mon corps.

Lianore, de son côté, se tient droite, imposante malgré sa fatigue. Son regard passe sur Keefe et moi, pesant nos forces restantes.

— Écoutez-moi bien, commence-t-elle, sa voix tranchante comme une lame. Nous sommes acculés. Leur armée est trop grande, trop bien organisée. Si nous continuons à les affronter de front, nous perdrons. C'est une certitude.

Un silence pesant s'installe. Personne n'ose parler, mais la vérité de ses mots s'infiltre comme un poison. Keefe est le premier à rompre le silence, un sourire crispé sur le visage.

— Wow, Lianore, super discours motivant. Je me sens déjà prêt à conquérir le monde. Ou à me rouler en boule et pleurer, j'hésite encore.

Lianore lève les yeux au ciel mais l'ignore.

— Mais, continue-t-elle, il y a une faille dans leur organisation. Une faille que nous pouvons exploiter, si nous sommes prêts à tout risquer.

Je redresse légèrement la tête, mes yeux s'accrochant aux siens. Je ne sais pas si c'est de l'espoir que je cherche, ou juste une raison de continuer à me battre.

— Fintan, dit-elle enfin. Il est leur pivot. Leur chef d'orchestre. Si nous parvenons à le neutraliser, même temporairement, leurs troupes seront désorientées. Cela pourrait suffire pour renverser la situation.

— Génial, ironise Keefe. Donc, notre plan, c'est de mettre hors d'état de nuire le pyromane psychopathe le plus dangereux de l'histoire des Cités Perdues. Rien de plus simple. Quelqu'un a un plan B ? Non ? Ok, super.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire, même si c'est un sourire tremblant. Mais Lianore n'a pas fini.

— Il y a un artefact, continue-t-elle, que nous pouvons utiliser contre lui. Un objet capable d'entraver ses pouvoirs, même pour un bref instant. Je sais où il se trouve.

— Où ? demandé-je, la gorge sèche.

Lianore marque une pause, son regard s'assombrissant.

— À Exil.

Le silence qui suit est encore plus oppressant que tout ce que nous venons de vivre. Exil. Le nom seul suffit à faire naître un frisson glacé dans mon dos. Ce lieu a été conçu pour enfermer les esprits les plus dangereux et les plus instables, une prison où même les Invisibles ne s'aventurent qu'avec prudence.

— Attends, reprend Keefe, les sourcils froncés. On parle bien du même Exil ? Celui avec des cellules qui te sucent ton énergie vitale et des gardiens pas super sympas ?

— Oui, répond Lianore, la voix tranchante.

Il lève les mains en signe de reddition, mais je vois à son expression qu'il ne plaisante plus vraiment. Moi non plus.

— Pourquoi cet artefact est-il là-bas ? demandé-je.

— Parce qu'il a été jugé trop dangereux pour rester dans les Cités Perdues, répond-elle. Mais maintenant, c'est exactement ce qu'il nous faut.

Son regard passe de Keefe à moi, attendant une réaction. Je prends une profonde inspiration, rassemblant tout mon courage.

— Alors, on y va, dis-je.

— Évidemment qu'on y va, réplique Keefe en roulant des yeux. Qu'est-ce qu'on pourrait bien faire d'autre ? Une partie de cache-cache avec Fintan ? Je prends les devants si c'est ça.

— Vous aurez besoin d'armes, dit Lianore, ignorant une fois encore l'humour mordant de Keefe. Et toi, Sophie, tu dois prévenir les autres. Ils devront tenir le front pendant que nous serons partis.

J'acquiesce, fermant les yeux pour ouvrir mon esprit. La télépathie m'épuise déjà, mais je parviens à établir le contact avec tout le monde.

Tenez bon, on a un plan. Keefe, Lianore et moi, on va partir, vous aurez à tenir le front durant notre absence, que l'on va tenter de raccourcir au possible.

Leurs pensées, toutes cumulées en même temps, me font mal à la tête, mais je tiens bon. Quelques instants plus tard, je romps la communication après que tout le monde ait pris connaissance du plan.

Pendant ce temps, Keefe et Lianore rassemblent des armes et des provisions. Quelques instants plus tard, nous sommes prêts. La tension est palpable, mais une sorte de calme étrange m'envahit. Nous avons un but. Et, aussi désespéré soit-il, c'est mieux que rien.

Lianore pose une main sur l'épaule de Keefe, puis sur la mienne.

— Peu importe ce qui se passe là-bas, dit-elle. Rappelez-vous pourquoi nous faisons ça. Restez concentrés.

Keefe hausse les épaules, son sourire légèrement crispé.

— Oui, chef. Mais si je meurs, sachez que je reviendrai hanter tout le monde. Et que je serai un fantôme très sarcastique.

Lianore lève les yeux au ciel, mais un petit sourire adoucit ses traits.

Nous nous tenons prêts à partir. Mais avant que Lianore ne puisse tracer un chemin lumineux, un hurlement strident retentit à l'extérieur.

Mon sang se glace.

— Ils nous ont retrouvés, murmure Lianore, son regard se durcissant.

Keefe dégaine son arme, un éclat de défi dans les yeux.

— Parfait. On leur montre ce qu'on vaut avant de filer. C'est parti.




Holàà ! 👋
Bon comment dire... je devais revenir avant fin novembre, et on est le 29 décembre. Oups ? 😅

J'ai pas d'excuses, simplement je suis débordée, et Wattpad n'est pas tout en haut de ma liste de priorités, je m'en excuse... J'en ai "que" pour 2 ans normalement 😭

Bon sinon, Joyeux Noël en retard à tous, et une très belle année 2025, remplie de tout ce que vous voulez !

Gros bisous, LittleTennisGirl 🥰

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 29, 2024 ⏰

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Le début de la fin - ou un nouveau départ ? (une fanfiction Sokeefe)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant