Les Echos d'Aldaria (Tome 1)

Chapitre 32 : Le vieil homme et les fées

La nuit était déjà bien avancée lorsque Dimitri prit la décision de se rendre dans le monde des non-magiques. Il savait qu'Archibald mettrait du temps à obtenir des visions précises sur Elena, et l'attente était insoutenable. Il devait agir.

En un instant, il se téléporta dans le quartier d'Elena. L'obscurité enveloppait les rues, et un silence pesant régnait, seulement perturbé par quelques rares voitures passant au loin. Les réverbères diffusaient une lumière pâle, presque fantomatique, sur les façades des maisons. Dimitri marcha discrètement, ses pensées tournées vers Elena. Elle avait disparu sans laisser de trace, et chaque minute comptait pour la retrouver.

Il se dirigea d'abord vers l'université où elle était inscrite avant de rejoindre Aldaria. Le campus était désert à cette heure tardive, les bâtiments plongés dans l'obscurité, seules quelques lumières tamisées brillaient encore dans les couloirs vides. Dimitri, invisible aux yeux de tous, se glissa à l'intérieur sans un bruit. Il marcha lentement à travers les salles de classe, écoutant le moindre son, mais l'endroit était aussi calme qu'un tombeau.

Il observa les panneaux d'affichage, les casiers, cherchant le moindre indice, mais tout semblait indiquer que la vie de l'université continuait normalement, comme si la disparition d'Elena n'avait éveillé aucune inquiétude. Personne ne la cherchait ici.

Frustré, mais pas surpris, Dimitri quitta le campus pour se diriger vers la maison familiale d'Elena. Le quartier était tout aussi désert, les maisons endormies sous le ciel nocturne. Il se glissa dans la maison, se rendant invisible pour ne pas alerter les parents de la jeune fille. À l'intérieur, tout était paisible, les sons légers de la nuit ponctués par le tic-tac d'une horloge et le souffle régulier de leurs respirations endormies.

Il écouta un moment les conversations, cherchant une mention de leur fille. Rien. Ils parlaient de banalités, des choses du quotidien, aucun signe d'inquiétude. Apparemment, le mensonge d'Elena sur son admission dans une université privée avait parfaitement fonctionné. Ils semblaient pleinement convaincus qu'elle se trouvait loin, en sécurité, poursuivant des études prestigieuses.

Dimitri sortit de la maison sans un bruit, la frustration montant en lui. La dernière étape de sa recherche fut la chambre étudiante d'Elena. Elle ne devait pas y être retournée depuis son départ pour Aldaria mais Dimitri ne voulait rien laisser au hasard. Il y entra sans rien déranger, cherchant des détails subtils, des indices qui pourraient l'aider à comprendre son état d'esprit avant sa disparition. La pièce était parfaitement rangée, sans trace de désordre qui pourrait signaler une urgence ou un départ précipité.

Son regard fut attiré par l'ordinateur portable posé sur le bureau, à peine ouvert. Sans hésiter, Dimitri fit un petit geste de la main, et l'écran s'illumina, déverrouillé par sa magie. Un e-mail ouvert apparut à l'écran. C'était une réponse à un message qu'Elena avait envoyé à l'auteur d'un livre sur les fées. Le cœur de Dimitri s'emballa. Il avait enfin un indice concret. C'était peut-être lié à l'intérêt soudain d'Elena pour la magie, et peut-être aussi à ses origines. Dimitri nota rapidement l'adresse de l'auteur, située dans un coin isolé de l'Écosse. Cela méritait d'être exploré.

Sans perdre de temps, il se téléporta en Écosse. Tous ces voyages ne lui avaient pas permi d'avancer ni de trouver de vrai indice, la nuit continuait et Dimitri sentait la frustration de son incapacité à agir prête à exploser.

Le changement d'environnement fut immédiat, les rues urbaines furent remplacées par les collines et la lande écossaise, baignées d'une lumière lunaire froide et perçante. Le vent soufflait fort, apportant avec lui une odeur d'herbe humide et de terre. Dimitri, habitué aux voyages rapides, se tenait maintenant devant une petite maison en pierre, au milieu de nulle part.