Chapitre 37 : Des murmures dans la tour

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Quelques heures plus tôt 

Elena ouvrit doucement les yeux. Sa tête tournait légèrement, et une douleur sourde résonnait à l'arrière de son crâne. La pièce où elle se trouvait était sombre, presque vide. Les murs de pierre froide, à la forme arrondie, qui montaient haut, semblaient absorber le peu de lumière qui filtrait par l'unique fente étroite en guise de fenêtre, à plusieurs mètres du sol. Une chaise en bois, vieille et grinçante, était le seul meuble dans cet espace oppressant — la chaise sur laquelle elle était attachée.

Ses poignets, noués par des liens magiques invisibles, brûlaient à chaque fois qu'elle tentait de bouger. Elle inspira profondément, fermant les yeux pour calmer la panique qui menaçait de l'engloutir. Elle devait réfléchir. Trouver une solution.

Il faut que je sorte d'ici...

Elena observa la pièce autour d'elle. Ses doigts se crispèrent contre les accoudoirs. Pas d'armes. Pas d'objets. Juste des murs de pierre et ce silence oppressant. Mais elle sentait une brise légère s'échapper de la fente au mur. Elle n'était pas complètement enfermée. Une idée lui traversa l'esprit. Si elle pouvait briser ses liens, elle pourrait grimper contre les murs et peut-être atteindre cette ouverture.

Si je pouvais me lever, je pourrais essayer de pousser cette chaise pour atteindre le mur...

Un rire, faible mais chargé d'un sarcasme mordant, résonna dans sa tête.

"Vraiment ? Pousser une chaise, Elena ? Voilà ton grand plan d'évasion ?"

Elle tressaillit, fermant les yeux comme pour chasser la voix.

Ça pourrait marcher, murmura-t-elle pour elle-même.

Oh, bien sûr ! Après tout, rien ne crie discrétion comme une chaise qui racle contre le sol dans une pièce vide. Tu vas sûrement passer inaperçue !"

Elena serra les mâchoires. 

"Tais-toi, Zephyr. Je n'ai pas besoin de ton avis.

— Tu n'as pas besoin de mon avis, mais tu as besoin de mon pouvoir, répondit-il, sa voix glissant dans son esprit comme un serpent. Je pourrais briser ces liens en un instant. Un claquement de doigts, et tu serais libre."

Elle secoua la tête, essayant de l'ignorer.

"Je ne veux pas de ton aide.

Non, bien sûr que non. Parce que tu es si fière, n'est-ce pas ? Une héroïne qui veut tout faire toute seule. Mais regarde-toi, Elena. Attachée à une chaise. Impuissante. Tu veux sortir d'ici ? Tu veux te sauver ? Alors laisse-moi t'aider. Laisse-moi te prouver ce dont je suis capable."

Sa voix était douce, presque séduisante, mais elle portait une froideur sous-jacente qui fit frissonner Elena.

"Et ensuite quoi ? rétorqua-t-elle. Je te laisse prendre le contrôle, et tu fais tout à ma place ? Non. Je trouverai un moyen sans toi.

Oh, mais c'est déjà ce que tu fais. Tu te débats seule, et regarde où cela t'a menée. Ici. Dans cette pièce. Et ce n'est que le début."

Elena ouvrit les yeux, fixant le mur devant elle. Elle ne pouvait pas le laisser gagner. Elle ne pouvait pas lui donner cette satisfaction.

Il y a toujours une autre solution. Je dois juste réfléchir.

Elle tenta de se rappeler ce qu'elle savait de cet endroit. La magie autour des liens, la disposition de la pièce. Tout cela semblait conçu pour l'affaiblir, mais peut-être y avait-il des failles dans ce système.

Elle resta silencieuse quelques instants, fixant un point sur le mur en face d'elle. L'idée d'accepter l'aide de Zephyr la terrifiait, mais une autre pensée s'insinua dans son esprit.

"Zephyr... tu dois bien connaître cet endroit. Je ne veux pas de tes pouvoirs, mais si nous pouvons collaborer... Si tu sais quelque chose, si tu peux m'aider à sortir d'ici sans utiliser ta magie... dis-le-moi. Y a-t-il des passages secrets ? Des souterrains ? Quelque chose, n'importe quoi ?"

Un silence répondit à sa requête, mais elle sentait sa présence dans son esprit. Puis, après quelques instants, sa voix grave et sarcastique résonna à nouveau.

—"Collaborer ? Voilà qui est intéressant... murmura-t-il avec un amusement teinté de mépris. Mais très bien. Puisque tu es si... désespérée, je vais t'aider. Oui, il y a des passages ici. Des couloirs oubliés, des souterrains inutilisés, tout comme à Aldaria. Si tu parviens à briser tes liens et à atteindre la porte à ta gauche, prends le couloir. Il y a une trappe dissimulée sous le tapis, au bout. Cela te mènera dans les sous-sols."

Elena fronça les sourcils, méfiante.

"Et pourquoi devrais-je te croire ?

Oh, tu ne devrais pas, répondit-il, un sourire audible dans sa voix. Mais si je voulais te voir échouer, crois-tu que je te dirais quoi que ce soit ? Peut-être que j'essaie simplement de t'aider. Ou peut-être que je m'amuse à te regarder te débattre dans ta petite cage. Qui sait ?"

Elena serra les poings. Elle savait que Zephyr disait cela pour la déstabiliser, pour semer le doute en elle. Mais si ce qu'il disait était vrai ?

"Je ne te fais pas confiance, murmura-t-elle finalement.

Et tu as raison, répondit-il avec un ricanement. Mais cela ne change rien au fait que tu es toujours attachée à cette chaise. Alors, que vas-tu faire, Elena ? Tenter ta chance et voir où cela te mène ?"

Elena se mordit la lèvre, perdue dans ses pensées. Elle n'avait pas le luxe d'attendre. Mais si elle suivait ses instructions, rien ne garantissait qu'il ne la conduisait pas droit dans un piège.

Qu'est-ce que je fais... ?

Zephyr resta silencieux, laissant Elena à son dilemme. Dans son esprit, il pouvait sentir son hésitation, son conflit intérieur. Et cela semblait l'amuser.

Je dois réfléchir... au calme...

Elle sentit sa gorge se nouer, ses doigts tremblaient légèrement contre les accoudoirs de la chaise.

"Tu veux réfléchir ? poursuivit Zephyr, son ton mielleux se teintant d'un soupçon d'amusement. Alors réfléchis vite. Parce que si tu ne fais rien, je te garantis que tes chers amis arriveront trop tard. S'ils arrivent tout court."

Elena sentit son cœur se serrer à l'idée de Dimitri, de Lyrian, de Seraphina. Elle pensa à leurs visages, à leur détermination. Ils viendraient. Ils devaient venir.

"Ils viendront... murmura-t-elle, presque pour se rassurer.

Oh, je n'en doute pas. Mais crois-moi, ils ne sont pas prêts à affronter ce qui les attend ici. Moi, en revanche..."

La voix s'interrompit, laissant flotter un silence pesant. Elena sentit une vague de froideur s'infiltrer en elle, une preuve silencieuse du pouvoir de Zephyr.

"Laisse-moi t'aider, Elena. Utilisons mes pouvoirs. Ensemble, nous pourrions sortir d'ici. Tu as déjà vu ce dont je suis capable à l'école. Alors arrête de lutter. Laisse-moi faire."

Elena ferma les yeux, respirant profondément pour se calmer. Non. Elle ne pouvait pas céder. Pas encore.

"Je trouverai une autre solution, murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour lui."

Zephyr resta silencieux, mais elle pouvait presque sentir son sourire, froid et cruel, s'étirer dans son esprit.

Je dois me concentrer. Penser à un plan.

Malgré tout, une part d'elle se demandait : Et si c'était la seule solution ? Peut-être y avait-il réellement des passages secrets pas loin de l'autre côté de cette porte.

Un bruit sourd résonna quelque part dans les profondeurs de la tour. Quelqu'un approchait-il ? Son cœur s'emballa à cette idée.

Les Echos d'Aldaria (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant