Les Echos d'Aldaria (Tome 1)

Chapitre 34 : Les Chroniques des Royaumes Perdus

Encore une fois, le lendemain soir, après son travail au ministrère, Dimitri s'avançait dans l'allée centrale, ses pas résonnant doucement sur le sol de pierre. Il savait qu'il ne trouverait rien de récent sur les fées anciennes ou sur la voix résident dans l'esprit d'Elena dans les archives modernes, alors il se dirigea vers la section des textes historiques, celle où reposaient les récits d'époques révolues, où le temps et la magie étaient encore étroitement liés. Les étagères semblaient presque sur le point de craquer sous le poids de leur savoir. Avec un geste fluide de la main, il activa l'un des anciens sorts d'indexation, un cercle lumineux apparaissant devant lui, flottant dans l'air. Il murmura « entité» et « contrôle de l'esprit» dans l'anneau de lumière, et l'index enchanté se mit à tourner doucement, cherchant dans les archives tout ce qui correspondait.

Dimitri savait que ce genre de recherches prenaient du temps. Chaque livre ne révélait ses secrets que par bribes, et certaines informations étaient voilées par des siècles de mystères ou des sorts de protection anciens.

Alors qu'il observait les mouvements hypnotiques du cercle lumineux, une sensation étrange le traversa, comme un frisson glacial grimpant le long de sa colonne vertébrale. Ses paupières se fermèrent malgré lui, et il se retrouva plongé dans une vision.

Une pièce obscure, vaguement éclairée par une lumière bleutée. Elena était là, assise au bord d'un lit qu'il ne reconnaissait pas. Son visage était tendu, ses poings serrés sur ses genoux. Elle parlait, mais sa voix semblait lointaine, comme étouffée par une barrière invisible.

« Zephyr », murmura-t-elle finalement, ses lèvres articulant le nom comme une accusation. « Pourquoi es-tu là ? Pourquoi moi ? »

La voix lui répondit, grave et dénuée d'émotion, mais chargée d'une autorité écrasante. « Parce que tu es la clé, Elena. Et parce que je n'ai plus le choix. »

Elena se redressa brusquement, sa colère éclatant comme un feu ardent. « Une clé pour quoi ? Je n'ai rien demandé, et encore moins à toi ! »

Un rire faible, presque méprisant, résonna dans l'air, semblant venir de nulle part et de partout à la fois. « Tu comprendras bientôt. Mais ne fais pas l'erreur de me combattre. Nous sommes liés, toi et moi, et ce lien est bien plus ancien que ce que tu peux imaginer. »

La vision se brouilla, les images se désagrégeant en une pluie d'étincelles bleutées, avant que Dimitri ne se retrouve de nouveau dans la bibliothèque. Ses doigts tremblaient légèrement alors qu'il ouvrait les yeux. La sensation du nom de « Zephyr » résonnait encore dans son esprit, comme une cloche lointaine. Ce nom... pourquoi Elena ne l'avait-elle jamais mentionné avant ? 

Il inspira profondément, essayant de calmer le tumulte dans sa tête. Cela ne pouvait pas être une simple coïncidence. Si cette entité se nommait elle-même Zephyr, cela signifiait que des réponses pouvaient être cachées dans les textes anciens. Il se tourna vers le cercle lumineux encore flottant, maintenant décidé à suivre cette nouvelle piste. Il murmura cette fois-ci les mots "Zéphyr" et "Roi".

Cependant, après plusieurs heures de recherche minutieuse parmis les livres que l'index lui avait fourni, ceux-ci n'allant pas plus loin que les cours sur l'histoire du monde magique dispenser aux étudiants de première années, il tomba enfin sur un livre relié de cuir craquelé et dont les pages étaient jaunies par les ans : Les Chroniques des Royaumes Perdus.

Il s'installa à une table, feuilletant les pages avec précaution. Ce texte était rédigé dans un dialecte ancien, mais il en comprenait suffisamment pour saisir l'essentiel. Zephyr, autrefois roi, avait gouverné à une époque lointaine où les mondes magiques et non magiques étaient encore unis, avant que les barrières ne soient érigées pour séparer les réalités. Le roi Zephyr était décrit comme un souverain puissant, respecté mais aussi craint pour des raisons obscures. Il avait régné pendant une période où les fées, les elfes, les mages et même les humains coexistaient, bien que leur relation fût déjà fragile.