Les Echos d'Aldaria (Tome 1)

Chapitre 36 : présages et pièges

Archibald suivait Dimitri avec son habituel sourire enjoué, ses pensées virevoltant avec la même extravagance que ses vêtements. Alors qu'ils traversaient les couloirs du ministère, il sifflotait légèrement, contrastant avec l'attitude plus solennelle de Dimitri. Ils allaient retrouver Aerendyl pour discuter de leur plan, mais Archibald savait déjà que la conversation ne serait pas simple. Aerendyl n'était pas le plus facile à convaincre, surtout avec Lyrian dans l'équation.

En arrivant à Aldaria, devant le bureau d'Aerendyl, Dimitri frappa légèrement. La porte s'ouvrit presque aussitôt, révélant le télépathe au visage fermé, ses bras croisés comme à son habitude. Ses yeux perçants balayèrent rapidement Archibald et Dimitri avant qu'il ne parle.

— Alors ? Qu'est-ce que vous avez encore prévu ? lança Aerendyl d'un ton direct, sans détour. Il ne se souciait pas des plaisanteries ni des discussions superficielles.

Dimitri prit la parole, expliquant brièvement leur plan d'infiltrer la tour avec Lyrian se transformant en secrétaire ou en petite souris. Il ne se laissa pas déconcerter par l'air glacial d'Aerendyl.

— Lyrian pourrait se transformer et entrer dans la tour sans éveiller de soupçons. Il a l'habitude des missions discrètes. Il se glisserait sans problème dans les ombres.

Avant même que Dimitri n'ait terminé sa phrase, Lyrian fit irruption dans la pièce, un sourire confiant illuminant son visage. Il claqua des mains avec enthousiasme.

— Exactement ! Je peux y aller tout de suite ! dit-il, sûr de lui. Il n'y a rien à craindre, et je peux sortir Elena de là sans même qu'on me voie.

— Rien à craindre ? répéta Aerendyl, son ton devenu encore plus glacial. Tu parles comme un enfant. Cette mission est tout sauf simple, Lyrian. Tu sembles oublier que Zephyr est dans sa tête, même si ce n'est pas physiquement, il peut user de ses pouvoirs à travers elle. C'est loin d'être une promenade de santé.

Lyrian roula des yeux, mais son sourire resta figé.

— Je sais ce que je fais, Aerendyl. répliqua-t-il avec une pointe d'impatience. Je ne suis plus un gamin à qui on doit tout expliquer.

Dimitri se plaça entre les deux frères avant que la situation ne dégénère davantage. Il avait l'habitude de gérer les tensions entre eux, mais cette fois, l'enjeu était trop grand pour qu'il laisse la confrontation s'éterniser.

— Écoutez, dit-il d'un ton apaisant. Il est évident que c'est une mission risquée, mais nous n'avons pas d'autre choix. Elena est en danger, et si nous n'agissons pas rapidement, elle pourrait...

— Et c'est pour ça qu'il nous faut un plan de secours, le coupa Archibald, soudainement sérieux. 

Malgré son apparence joyeuse, il savait quand il était temps de se montrer ferme. Ses yeux pétillaient d'une sagesse que peu voyaient derrière ses manières excentriques. Il posa une main sur l'épaule de Lyrian. 

— Si quelque chose tourne mal, tu dois pouvoir t'en sortir vivant. Je ne te laisserai pas te jeter tête baissée dans la gueule du loup sans être certain de ce qui t'attend.

Lyrian fronça les sourcils, peu habitué à voir Archibald aussi autoritaire. Il tenta de répliquer, mais la présence calme et imposante du devin l'en dissuada. Il hocha la tête à contrecœur.

— D'accord, d'accord. Je t'écoute. Mais je suis toujours prêt à y aller.

— Non, intervint Aerendyl, sa voix tranchante. Tu n'iras nulle part avant qu'on ait plus d'informations. Il se tourna vers Archibald. Et comment comptes-tu faire pour nous donner ces informations, devin ?