Chapitre 15 : Les Récits d'Aldaria

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Seraphina, toujours assise à côté d'Elena, bien qu'elle ait déjà terminé son repas, continua de parler du métamorphe qui venait de sortir.

— C'est Lyrian. Le demi-frère du professeur que nous avons rencontré plus tôt, Aerendyl. Il est plutôt gentil, mais pas très bavard. Il est mi-métamorphe mi-elfe.

Elena hocha simplement la tête, son esprit bourdonnant de questions. Elle n'avait même pas encore commencé à se faire à l'idée de ce nouveau monde que de nouvelles énigmes se présentaient. Essayant de se reconcentrer sur la conversation, elle reprit son rôle, répondant aux questions des autres étudiants de manière évasive, tout en essayant de manger quelques bouchées. Elle ne pouvait s'empêcher de remarquer que, malgré la nourriture magique, son appétit était minime face au tumulte de ses pensées.

L'après-midi arriva plus vite qu'Elena ne l'avait anticipé. Son premier cours était celui de langue commune, une matière obligatoire pour tous les étudiants de premier cycle. Elle entra dans la salle de classe, ses pensées toujours flottantes, et s'assit à une table vers le fond. Autour d'elle, la majorité des élèves semblaient plus jeunes, probablement des adolescents d'une quinzaine d'années. Ils la dévisageaient avec une curiosité mêlée d'excitation, chuchotant entre eux.

Le professeur entra bientôt, un homme trapu avec une barbe grise, et des lunettes rondes qui semblaient trop grandes pour son visage. Il portait une robe en toile simple, dénuée de toute décoration. Sa voix, cependant, était douce mais ferme.

— Bienvenue au cours de langue commune. Pour ceux qui sont nouveaux, cette langue est celle qui nous unit tous, malgré nos différences d'espèces et d'origine. Elle nous permet de communiquer efficacement dans le monde magique, même si chacun a sa propre langue maternelle. Vous l'a comprenez tous naturellement, à l'oral, grâce à la magie, cependant, vous ne saurez jamais la lire ni l'écrire sans l'apprendre.

Elena écouta avec attention, bien qu'une partie d'elle ne cessait de ruminer les événements du matin. L'enseignant expliqua les bases grammaticales et commença à leur faire écire quelques phrases simples. Le cours se déroulait sans grande difficulté, mais Elena, concentrée, tenta de mémoriser le plus possible. Malgré tout, une impression étrange la suivait, comme une présence invisible. De temps à autre, la voix revenait dans son esprit avec des remarques sarcastiques.

"Vraiment ? Apprendre des bases de grammaire ? Est-ce ainsi que tu t'imaginais ta grande aventure magique ?"

Elle secoua la tête discrètement pour ignorer la voix, fixant son attention sur l'enseignant qui posait une question à la classe :

— Quelqu'un sait-il pourquoi cette langue commune a été créée ? demanda-t-il en parcourant la salle du regard.

Une jeune elfe leva la main et répondit :

— Parce que chaque espèce a sa propre langue et qu'il fallait un moyen de communiquer entre tous les peuples du monde magique.

— Exactement, approuva le professeur. La langue commune a été conçue il y a des siècles pour favoriser l'harmonie entre les différentes races et éviter les conflits. L'unité à travers la parole et les écrits est un pilier essentiel de notre civilisation.

Le reste du cours se passa sans encombre. Elena nota quelques phrases dans son carnet, mais son esprit était ailleurs, incapable de se détacher complètement de la voix dans sa tête et du souvenir de ce garçon, Lyrian.

Après le cours de langue, Elena se rendit à son deuxième cours de la journée : Histoire du monde magique, un sujet qu'elle redoutait un peu plus. Cette fois encore, la majorité des élèves étaient plus jeunes qu'elle. Le professeur, une femme élégante à l'apparence aussi sévère que son ton, avait des cheveux noirs relevés en un chignon parfait et portait une longue robe d'émeraude.

Les Echos d'Aldaria (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant