Les Echos d'Aldaria (Tome 1)

Chapitre 5 : Premiers Pas vers Aldaria

Dimitri resta silencieux un moment, allant tranquillement se rasseoir à son bureau, ses yeux toujours fixés sur Elena, comme s'il évaluait le poids de ses prochaines paroles. Il posa une main sur son carnet en cuir usé qu'il avait laissé devant lui, il y consignait des observations sur des situations sensibles, un mélange de savoirs accumulés et de détails énigmatiques qu'il choisissait de révéler ou de garder sous silence. Le fait qu'il ait ce carnet ouvert à cet instant, près de lui, renforçait l'impression d'un secret bien gardé, auquel il ne permettrait qu'un accès très limité.

Puis, d'un coup sec, il referma le carnet et croisa les bras sur son bureau, ses traits se durcissant à mesure qu'il se préparait à parler.

— Tu réalises ce que cela implique, Elena ? demanda-t-il finalement, d'un ton grave. Si tu es liée au monde magique, tu ne pourras plus te tenir entre deux réalités. Il faudra que tu sois formée.

— Formée ? répéta Elena, encore troublée par l'image d'elle-même avec des ailes.

Seraphina acquiesça, un sourire bienveillant aux lèvres.

— Oui, formée. Si tu es en partie fée, ou si tu possèdes des pouvoirs en sommeil, tu devras apprendre à les maîtriser et à t'en servir. Nous ne pouvons pas te laisser dans le monde humain sans connaissance de ce que tu es.

Dimitri se pencha en avant, les mains jointes sur son bureau.

— Il existe des académies pour cela, des lieux où des jeunes comme toi, dotés de magie, apprennent à contrôler leurs dons, à se comprendre et à se défendre. Je vais devoir t'envoyer dans l'une d'elles. 

Elena ouvrit la bouche, prête à poser une centaine de questions, mais aucune parole n'en sortit. Elle n'avait jamais envisagé l'idée de fréquenter une école pour créatures magiques. Cela ressemblait à un rêve lointain, à quelque chose d'irréel. Son quotidien banal, avec ses cours à l'université et son petit boulot, semblait à des années-lumière de cette nouvelle réalité.

— Une école ? répéta-t-elle faiblement. Mais... je ne suis même pas sûre d'avoir des pouvoirs, et je ne connais rien à ce monde.

Dimitri haussa un sourcil.

— Si tu as pu voir Seraphina, c'est que tu as quelque chose. Et ce monde, tu vas devoir l'appréhender, peu importe les circonstances. Sans formation, tu es un danger pour toi-même et pour les autres. Tes pouvoirs, aussi petits soient-ils pour l'instant, peuvent devenir incontrôlables. Mieux vaut que tu t'entraînes dans un environnement sûr, où tu seras entourée de ceux qui peuvent t'aider.

Elena sentit un frisson lui parcourir l'échine. L'idée d'une école magique était à la fois fascinante et effrayante. Elle avait toujours imaginé que si un jour elle découvrait un monde magique, ce serait avec émerveillement, mais maintenant, il y avait aussi la peur de l'inconnu. Que se passerait-il si elle n'était pas à la hauteur ?

Seraphina lui posa une main légère sur l'épaule, rompant ses pensées.

— Ne t'inquiète pas, dit-elle doucement. L'école n'est pas seulement un lieu d'apprentissage, mais aussi de découverte. Tu y trouveras des réponses, et tu ne seras pas seule.

Dimitri se leva alors de sa chaise et se dirigea vers un coffre en bois massif, posé dans un coin de la pièce. Il l'ouvrit en un simple mouvement de main, sans toucher à la serrure. À l'intérieur, Elena aperçut plusieurs objets scintillants et étranges, mais Dimitri se contenta de sortir une lettre cachetée de cire, avec des symboles gravés dessus qu'elle ne pouvait pas déchiffrer et un carnet qu'il ne lui tendit pas.

— Voici ta lettre d'admission pour l'Institut d'Aldaria, dit-il en revenant vers elle. C'est l'une des écoles les plus réputées du royaume magique.