𝐿𝑎 𝑣𝑖𝑜𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒.
Lia la confronte quotidiennement, vivant dans un environnement oppressif et violent, créé de toute pièce par son père. Personne ne prend soin d'elle, même pas son frère avec qui elle était proche auparavant. Tout ce qu'elle s...
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『 ? 』
EDEN 1er novembre, Amsterdam. 10:30
Ma tasse de thé me brûle littéralement les mains. Mon esprit est ailleurs, je n'arrive pas à penser à autre chose que la soirée. D'autant plus que Bryan me fixe depuis tout à l'heure, et je sais très bien qu'il pense à la même chose que moi.
Sa sœur.
Les vacances ne me réussissent pas. J'ai eu du mal à me lever ce matin, je voulais juste dormir paisiblement toute la journée. Je manque de sommeil en ce moment, et je crois savoir pourquoi, j'ai accumulé beaucoup de stress. De plus, je pense souvent à Ambre, ce qui écourte mes nuits. Dans tous les cas, j'ai du mal à dormir ces derniers jours.
J'ai, en fait, rêvé d'Ambre. Enfin, c'était plus un cauchemar. Dedans, je revivais ce jour en boucle, sans pouvoir y mettre fin une seule fois. Je la voyais se faire renverser encore et encore, et sa tête ensanglantée, ses yeux effrayés quand elle a réalisé ce qui allait lui arriver.
Et je n'ai rien pu faire.
Rien.
Mon regard se perd un instant sur Lia qui a l'air perdu dans ses pensées. Elle mange machinalement, comme si c'était plus une obligation qu'une volonté.
J'ai encore son doux parfum sur mon pull. Je me remémore ses bras qui me serraient désespérément hier soir, ses larmes qui ne voulaient pas arrêter de couler, et sa peine qu'elle a bien voulu partager.
J'ai l'impression qu'elle m'en veut un peu, tout de même. Je la comprends, j'ai pris son bien protégé. Mais elle ne peut pas continuer ainsi, à se faire autant de mal. Je ne peux pas être le spectateur d'un tel massacre. Je dois être un acteur, et éviter qu'elle ne s'auto-détruise.
Elle ne veut pas d'aide, ça je l'ai bien compris. Mais je ne vais pas la laisser maintenant que je sais. Et j'ai peut-être abusé en prenant son briquet, je l'avoue, mais qu'aurais-je dû faire ? La laisser se brûler à nouveau ? Je sais qu'elle ne tardera pas à en racheter un, mais au moins, j'aurais tenté quelque chose.
Elle sent terriblement bon...
Je tourne légèrement la tête et croise à nouveau le regard perturbé de Bryan. Alexander, lui, ne cesse pas de tourner cette cuillère dans sa tasse. J'ai l'impression que tout le monde est dans ses pensées aujourd'hui.
— Bryan, parle seulement, m'impatienté-je. Arrête de me fixer comme ça.
Un sourire mesquin le prend. Je fronce les sourcils tandis qu'il souffle et prend une gorgée de son café.
— Je n'ai rien à dire, crache-t-il d'un ton amer.
Je claque ma langue contre mon palais et hausse les sourcils. Depuis quand me parle-t-il comme ça ? Avec tant...d'amertume.
