Âmes Étoilées Tome II [TERMINÉ]

29-Je Peux ?

Playlist :

Labour - Paris Paloma

Again - Noah Cyrus

Zorcha

Le rugissement retentit dans la grotte, un son primal, déchirant le silence comme une lame affûtée. La transformation fut brutale, foudroyante. Rills ne pensait plus, son humanité reléguée à l'arrière-plan. Il n'était plus qu'un fauve, un instinct brut.

La chaleur irradiait de son corps massif, sa fourrure dorée captant la lueur vacillante du feu. Il s'approcha de Zorcha, son souffle chaud caressant son visage fiévreux. Il ne savait pas qui elle était, ce qu'elle représentait, mais une certitude bestiale s'imposa à lui : elle était faible, fragile, et il devait la protéger.

Il s'étendit près d'elle, enroulant son corps puissant autour du sien. La chaleur qu'il dégageait ferait taire le froid mordant, chasserait la fièvre, l'empêcherait de sombrer plus loin encore dans l'oubli.

Zorcha bougea faiblement, ses doigts glacés frôlant sa fourrure. Un grognement profond monta du fond de sa gorge, un avertissement instinctif, mais elle n'entendit pas. Elle délira encore, murmurant un nom qui n'éveillait rien en lui.

— Leonis...

Le lion ouvrit un œil doré, l'observant sans comprendre. Ce nom n'avait pas de sens. Mais alors qu'il plongeait son regard fauve dans le visage blême de la jeune femme, une étrange sensation le traversa. Un écho lointain, une impression fugace d'avoir déjà vécu cette scène. Quelque chose au fond de lui tenta de remonter à la surface, un souvenir enfoui sous les instincts du fauve.

Il grogna, secouant la tête pour chasser cette impression. Il n'était pas un homme. Il était un prédateur.

Pourtant, il resserra son étreinte autour d'elle.

Les heures passèrent, bercées par le crépitement des flammes et le souffle pesant du lion.

Au matin, la tempête de neige s'était calmée, laissant place à un silence profond, presque surnaturel. Le soleil timide filtrait à travers l'ouverture de la grotte, illuminant la fourrure dorée du fauve.

Un frisson parcourut le corps de Zorcha alors qu'elle émergeait lentement de l'inconscience. Ses paupières papillonnèrent, ses sens engourdis peinant à saisir la réalité. Une chaleur écrasante l'enveloppait, un poids imposant reposant contre elle.

Son esprit encore embrumé mit du temps à comprendre.

Lorsqu'elle réalisa, un souffle court lui échappa.

Un lion.

Un putain de lion la tenait entre ses pattes.

Son premier réflexe fut de se tendre, mais son corps déchiré par la douleur refusa d'obéir. Elle eut un gémissement involontaire, et la bête ouvrit les yeux. Des yeux dorés, perçants, intelligents. Pourtant, il ne la lâcha pas, son souffle chaud se perdant dans ses cheveux désordonnés.

Plusieurs heures plus tard, Zorcha ouvrit lentement les yeux, encore engourdie par la fatigue et la douleur. Elle se redressa avec peine, tentant de remettre en ordre les bribes confuses de ce qui s'était passé. Elle se souvenait du danger, du froid mordant, et surtout... de Kamae. Elle était sûre de l'avoir vu. Il était venu, il l'avait sauvée. Pourtant, autour d'elle, il n'y avait aucune trace de lui. Rien. Pas même une empreinte sur le sol meuble.

Avait-elle rêvé ?

Elle porta une main tremblante à sa tête, troublée. Tout semblait si réel... et pourtant, comment expliquer son absence ? Un frisson lui parcourut l'échine tandis que son regard errait autour d'elle. Seule une présence restait indiscutable : ce lion imposant qui l'observait, tapis dans l'ombre. Son regard perçant semblait vouloir lui transmettre quelque chose, mais elle détourna les yeux, refusant de laisser la peur l'envahir.