Âmes Étoilées Tome II [TERMINÉ]

41-Menteur

Playlist :

Treat you Better - Shawn Mendes

Naëlion

Le silence était pesant, saturé de douleur contenue et de non-dits. Le Prince de Sables avait ramené la chevalière nordienne dans le seul lieu qu'il connaissait plus ou moins : la taverne du Cerf Noir.

Naëlion observa Lorelye, recroquevillée sur elle-même, le souffle court, la peau blême sous les mèches emmêlées qui tombaient devant son visage. Le sang imprégnait encore le tissu de sa robe par endroits, s'étalant en éclats sombres qui trahissaient la profondeur des plaies. Il fallait agir vite.

— Il faut voir l'étendue des blessures. Vous devez retirer cela.

Elle se figea. Son regard croisa le sien, voilé d'un mélange d'appréhension et de résistance. Elle essaya de bouger, de lever un bras vers le laçage de sa robe, mais son corps la trahit aussitôt. Une grimace de douleur déforma ses traits et sa main retomba, tremblante.

— Non... je...

Sa voix s'étrangla dans un souffle saccadé. Ses doigts crispés se refermèrent sur le tissu, incapable de poursuivre.

Naëlion ne perdit pas de temps.

— Permettez-moi.

Il s'agenouilla devant elle, réduisant l'espace entre eux sans brutalité. Son regard accrocha un instant le sien, cherchant une forme d'acceptation. Puis, sans attendre une réponse, il porta les mains à sa taille.

Il sentit Lorelye sursauter lorsque ses doigts effleurèrent sa peau à travers le tissu, mais il ne s'arrêta pas. Avec une précision mesurée, il défit les attaches et fit glisser la jupe, qui tomba en un bruissement feutré autour d'elle.

Les couches de vêtements en dessous étaient fines, mais marquées par les éclaboussures écarlates. Une sous-robe légère collait à sa peau moite, un corset trop serré entravait encore sa respiration.

Elle semblait trembler.

— Il faut continuer.

Elle inspira, le souffle heurté. Puis, avec une lenteur douloureuse, elle entreprit de défaire elle-même les attaches restantes. Ses gestes étaient maladroits, fragiles. Il la vit peiner, ses doigts tremblants tirant sur les lacets.

Naëlion hésita une fraction de seconde, puis s'approcha et écarta doucement ses mains. Il prit le relais, délaçant le corset avec une efficacité froide, sans un mot.

Lorelye ne protesta pas.

Le corset céda, libérant enfin sa cage thoracique. Puis la chemise de batiste glissa de ses épaules, révélant la peau marquée de lacérations et de bleus violacés.

Naëlion ne vit que cela. Les traces. La manière dont son corps portait la souffrance.

Il s'approcha encore, posa une main entre ses omoplates.

— Redressez-vous légèrement.

Elle eut un mouvement de recul infime, comme un animal blessé, puis se laissa faire. Ses muscles étaient contractés, tendus sous sa peau meurtrie.

Il se plaça derrière elle et, sans hésitation, pressa son oreille contre son dos nu.

Le battement de son cœur résonna sous lui, rapide, désordonné. Son souffle s'accéléra légèrement à son contact, mais elle ne bougea pas. Il perçut la tension dans sa gorge lorsqu'elle avala difficilement sa salive.

— Inspirez profondément.

Elle s'exécuta, son torse se soulevant lentement sous sa main posée à la base de ses côtes. L'air sembla passer difficilement, comme si son corps refusait encore de céder.