Le goût d'une morsure : La Marque

Chapitre 37 - Saignée improvisée et autres festivités

Holly et moi sortîmes de la pièce où s'était tenue ma conversation avec Valentino, traversant un couloir feutré qui menait à la salle principale du bal. Mon esprit bourdonnait encore de ce que j'avais appris. Chaque mot qu'il avait prononcé flottait autour de moi comme une ombre insaisissable. Pourtant, je devais rester concentré. Valentino avait clairement dit qu'il voulait me révéler d'autres informations ce soir, et cette promesse résonnait encore en moi malgré le tumulte.

La salle principale du bal brillait toujours de mille feux. Des lustres suspendus scintillaient au-dessus des têtes, tandis que les invités masqués évoluaient avec grâce dans un tourbillon de conversations et de musique envoûtante. Je sentis immédiatement une tension vibrante quand nos regards croisèrent ceux de Lane et Stanislas.

Lane fendit la foule pour nous rejoindre, son visage fermé par une inquiétude palpable. Stanislas, juste derrière lui, affichait une expression similaire, bien que plus froide.

— Où étiez-vous ? gronda Lane.

Il jeta un regard furieux à Holly et moi.

— Vous deviez juste chercher un verre ! On vous a cherché partout. On a imaginé le pire, vous comprenez ça ?

Je m'apprêtais à répondre, mais Stanislas intervint, son regard brûlant braqué sur moi :

— C'était totalement inconscient. Tu aurais pu mourir, Skye.

Je resta figée, surprise de le voir ici, mais encore plus déstabilisée par la vague d'émotions qui me submergea. Le simple fait de croiser son regard fit ressurgir tous ces sentiments que j'avais tenté d'enfouir depuis notre dernier échange houleux. Pourtant, après tout ce que Valentino m'avait révélé, affronter Stanislas semblait être une épreuve encore plus insurmontable.

— Calme-toi, répondit Holly en haussant les épaules, comme si l'affaire était triviale. Nous avons vu Valentino.

Un silence glacial suivit ses mots.

— Quoi ?! grogna Stanislas, d'un ton chargé de reproches.

— Il a voulu parler seul à seul avec Skye, précisa Holly, feignant une nonchalance qu'elle ne ressentait visiblement pas.

Stanislas serra les poings, visiblement furieux.

— Vous auriez pu être tuées ! C'est un miracle que vous soyez encore en vie sans une égratignure. Ce type est dangereux.

Lane hocha la tête, les traits tendus :

— Voilà pourquoi on n'aurait jamais dû venir, déclara Lane d'un ton ferme. On s'en va. Maintenant.

Holly haussa les sourcils, mais ne protesta pas. Moi, en revanche, je n'étais pas sûr de vouloir partir. Valentino avait promis des réponses. J'avais l'intime conviction qu'il avait encore des révélations à me faire, des vérités essentielles que je ne pouvais pas ignorer.

Mais face à l'insistance de Lane, je me laissai entraîner malgré tout vers la sortie. Je jetai un coup d'oeil furtif à Stanislas, toujours aussi tendu. Son regard sombre et protecteur semblait scruter mon âme, cherchant à comprendre ce que j'avais bien pu traverser durant cette entrevue.

Nous étions presque à la porte lorsque soudain, toutes les lumières de la salle s'éteignirent brutalement.

Un murmure parcourut la foule.

Une lumière unique jaillit alors d'un spot, illuminant une petite scène au fond de la salle. Là, sous les feux du projecteur, Valentino se tenait debout, dans son costume sombre, un micro à la main.

Il leva la tête vers ses invités, un sourire énigmatique sur les lèvres.

— Mesdames, messieurs... chers amis, dit-il d'une voix suave et captivante qui résonna dans toute la salle. Merci à tous d'être venus ce soir.